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Investissement au Mali : Écueils identifiés, solutions proposées

L’Agence de promotion des investissements a entrepris de lever les obstacles qui se dressent devant les investisseurs dans les secteurs comme l’agrobusiness, l’énergie, l’infrastructure et les services digitaux.

Les assises de l’investissement au Mali se sont tenues hier dans un hôtel de la place. Organisée par l’Agence de promotion des investissements du Mali (API), la rencontre a réuni l’ensemble des acteurs autour des problématiques de l’investissement dans notre pays. Présidant la cérémonie, le directeur de l’agence, Moussa I. Touré, a indiqué que la rencontre est l’aboutissement d’un long processus. En effet, a-t-il expliqué, l’API a parmi ses missions essentielles de promouvoir le Mali comme une destination propice à l’investissement. Dans ce cadre, l’agence s’est rendue compte qu’un maillon essentiel manquait : l’assistance à un investisseur après le démarrage de ses activités au Mali. Cet aspect va au-delà du travail pour attirer les investisseurs et les accompagner dans le processus d’investissement.
Suite à des échanges avec les investisseurs, l’API a compris le besoin de continuer à les assister après le démarrage de leurs activités. C’est pourquoi, elle a pris l’initiative de créer un service après vente. «Dans le cadre de ce service, nous avons initié plusieurs rencontres à travers le Mali pour discuter avec les acteurs du secteur de l’investissement afin d’identifier leurs préoccupations majeures et réfléchir aux solutions possibles. Ces ateliers ont fait un diagnostic des inquiétudes capitales sur les quatre thèmes retenus, à savoir l’agrobusiness, l’énergie, l’infrastructure et les services digitaux. Aussi, les participants ont formulé des recommandations», a-t-il énoncé.

Concernant l’agrobusiness, il est ressorti que le cadre réglementaire est mal appliqué. Il a également été constaté des difficultés notamment au niveau du financement du secteur agro-industriel : difficile accès au système bancaire, produits financiers peu adaptés au secteur agro-pastoral, coût élevé du crédit bancaire. S’y ajoutent une insuffisance d’infrastructure et un accès difficile au marché.
Pour surmonter ces difficultés, il a été, concernant le cadre réglementaire, proposé la mise en œuvre effective de la Loi d’orientation agricole et de la loi foncière. Il a été suggéré aussi de lutter contre les barrières tarifaires et non tarifaires aux frontières pour l’exportation des produits transformés, de simplifier les procédures d’obtention de l’agrément au Code des investissements et de réduire le temps d’entente de l’investisseur.
Côté financement, les recommandations ont trait à l’opérationnalisation du Fonds national d’appui à l’agriculture pour un meilleur appui financier des producteurs et de l’ensemble des programmes d’appui existants dans le secteur et la mise en place d’une banque d’investissement. Au niveau de l’accès au marché, il est recommandé d’améliorer et renforcer les alliances productives, la compétitivité et l’entreprenariat au niveau des producteurs. Aussi, il est demandé un soutien accru aux entreprises qui optent pour une démarche de certification.

À propos du secteur de l’énergie, les insuffisances se rapportent au problème d’application des textes, la lenteur du système administratif, la réinjection d’énergie produite, l’insuffisance de réseaux pour alimenter les entreprises industrielles en énergie. Pour y faire face, il est prôné la libéralisation de la distribution d’énergie, la mise en place d’un cadre de concertation avec la présence des organisations faîtières, pour la prise en charge de décision sur l’évolution des prix de l’énergie.
Concernant le processus d’attribution de l’agrément au Code, il a été suggéré de garder un seul niveau de validation. Le groupe en charge du domaine de l’infrastructure a soulevé le problème de définition des rôles et de planification, avant d’inciter par exemple à la réflexion sur un modèle de décentralisation des services de l’État pour désengorger la capitale et redynamiser les régions.
Le groupe de travail sur les services digitaux a déploré des difficultés d’accès à l’Internet, l’insuffisance de formation initiale et professionnelle aux métiers du numérique dans l’enseignement public. Pour ce groupe, les start-ups sont peu connues des différents acteurs. À cet effet, il est proposé de mettre en place une plateforme e-services proposant l’ensemble des démarches administratives à faire pour la création d’entreprise et les services fiscaux, encourager l’entreprenariat numérique, créer un Fonds de garantie de l’État pour accompagner les Petites et moyennes entreprises du secteur du numérique dans la mobilisation du financement bancaire.

Aminata Dindi
SISSOKO

Source: Journal l’Essor-Mali

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