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Intox et désintox: les incartades de ‘‘Tunturu’’

Quand l’argumentation cède le pas à l’intimidation et au mépris, la délibération s’incline sous le poids de la pression pour le triomphe de l’argument de la force. Atteint d’une mégalomanie galopante, les incartades de Tunturu, ses propos lunaires, se conjuguent avec un césarisme désuet. Avec des messages corrosifs, pendant que la tension est à son paroxysme à Tombouctou, ce ministre autoproclamé pompier a sa place en tête du tableau d’honneur des pyromanes de la République. Difficile de faire pire que lui du fait d’un tempo est catastrophique.

Face à l’INTOX de destruction massive, nous vous proposons la DÉSINTOX de construction massive.
Lisez les croustillantes PÉPITES de la semaine.

La banalité
INTOX
Trois ministres étaient appelés au charbon pour informer et rassurer les Malien, apaiser la colère et l’exaspération des Tombouctiens (Yaya SANGARE, Porte-parole du Gouvernement ; TRAORE Seynabou DIOP des Infrastructures, et Oumar Hamadoun DICKO du Dialogue social, du Travail et de la Fonction publique).
Pour une des rares fois qu’il est mis en vedette, ce qu’il affectionne particulièrement, Oumar, Le Nain, dégaine contre la presse : « nous sommes dans un système de perversion de l’information. »
DÉSINTOX
On y est, un tacle par derrière contre les journalistes et les activistes sur les réseaux sociaux que de l’autre côté de la barrière, le Nain adulé, adoubé, parce qu’ils servaient la cause de l’Opposition. Totalement transparent depuis son entrée par effraction dans ce gouvernement de large ouverture qualifié de la plus grande arnaque politique, statut de transfuge ou de traître à la cause oblige, le Nain pyromane se singularise et se signale à l’attention des Maliens par une bourde monumentale. Allumer les relais de son message est un pari hautement risqué ; d’autant plus qu’ils ont le moyen de le commenter. Et ils ne bouderont certainement pas le plaisir de le faire.
Ainsi, ce ministre hybride, qui a atterri dans un gouvernement par les bonnes grâces d’un Bélier en chef, dans l’une de ses fulgurances, nage entre indécence et banalité. En tombant dans le registre ordurier, il éructe arguments spécieux à l’emporte-pièce. Il est clair que le soudain changement de braquet de cet intrépide opposant au régime et passé sous les farouches caudines, lui a fait perdre la tramontane. La preuve ? Rien de ce qui a été écrit et dit n’est le fruit de l’imagination fertile d’un journaliste ou d’un activiste des réseaux sociaux. S’il y a perversion dans cette affaire, ce serait certainement la manipulation perverse de l’opinion par le Nain national qui déblatère contre les médias, faisant d’eux les parfaits boucs émissaires d’une gouvernance désastreuse. Les spéculations hasardeuses, les assimilations hâtives ne prospéreront donc pas sur ce coup. Au professeur de débrider son imagination pour trouver les ressources nécessaires pour se hisser à hauteur de son légendaire potentiel subversif.

L’obscénité
INTOX
Champion olympique du contre-sens et du concours d’absurdité, Oumar, Le Nain, toise la population qui a l’aplomb : « nous demandons aux gens de Tombouctou de savoir raison garder, aux gens de Gao, de savoir raison garder. »
DÉSINTOX
Pendant que Grand, B Le Berger national, la caisse de résonnance du gouvernement reconnaissait la « légitimité de ces revendications citoyennes », Oumar, Le Nain national, croyant se donner de la hauteur par la condescendance, balaie cette légitimité reconnue des doléances de Tombouctou. Le Nain présente la population excédée par les mensonges du gouvernement, les procrastinations, comme des gens en proie à une crise d’hystérie collective, des gens qui ont perdu la boule, des maboules. Non, les manifestants de Tombouctou ne sont pas des schizophrènes, des aliénés ; ils ont juste des « revendications citoyennes » qu’ils entendent porter par les moyens où ils sont sûrs d’en être entendus ; parce que l’expérience de la calinothérapie a toujours montré ses limites avec un gouvernement qui ne comprend que l’épreuve de force. La population est dans un état désespéré. À ce drame, le Nain national oppose des propos grossiers, outrageux et dédaigneux qui n’ont pour seul mérite que d’enflammer les relations déjà délétères entre un gouvernement rompu à la fuite en avant et une population trahie et abandonnée. Tounturu bafoue sans vergogne des « revendications citoyennes ». Les manifestants de Tombouctou seraient-ils coupables d’un délit de sale gueule ? Pour un travail de déminage, Oumar, Le Nain, y va à l’explosif. Boum ! Vraiment, ce sinistre ministre autoproclamé ‘’pompier’’ aurait plutôt toute sa place en tête du tableau d’honneur des pyromanes de la République.
D’une arrogance à faire pâlir un prince arabe, il appelle les manifestants de Tombouctou, « les gens de Tombouctou ». Pour un professeur, son vocabulaire devrait être mieux fourni pour trouver un meilleur qualificatif ; tout comme en tant qu’homme politique, il devrait trouver des termes bien épicés pour exorciser l’acerbité supposée ou réelle de ses interlocuteurs. Mais de cela, il semble s’en soucier comme d’une guigne. À moins que sa réputation de professeur ne soit surfaite et que son expérience politique soit ratatinée par les affres d’une opposition affamée !

La ritournelle
INTOX
Décidément en verve et en veine de détermination, Tounturu radote : « un gouvernement, c’est une programmation, une planification ».
DÉSINTOX
Ouf ! La rengaine est connue. Programmation, planification, et quoi encore ! La revendication de Tombouctou ne découle pas d’un coup de tête. Elle est légitime à tout égard.
D’un point de vue politique, tout ouvrier de la 25e heure qu’il est, pour le Nain national, en tant que membre du gouvernement, la connaissance des engagements présidentiels est une obligation. Et dans le Projet ‘’Notre grand Mali avance’’ il est clairement annoncé la ‘’réalisation, achèvement ou réhabilitation de plusieurs infrastructures routières notamment la route Tombouctou-Gao-Kidal, la route Douentza-Bambaramaoudé-Tombouctou ; des axes routiers : Kidal-Gao-Tombouctou-Transsaharienne (cf : page 31).
Il n’y a aucune improvisation. Tout ce qui est revendiqué fait partie des promesses mielleuses. Et il est un fait: le grand bazar dans lequel est plongé le Mali en ce moment n’est que la conséquence irréfutable d’un manque de programmation.
D’un point de vue de la praticabilité, Tombouctou est isolé du reste du Mali en raison de l’état lamentable de ce qu’il est convenu d’appeler route.
Programmation pour programmation, la reconstruction de la route Kolokani-Diéma-Kayes était bel et bien programmée, son budget bouclé en 2018. Mais, il a fallu des manifestations en 2019 à Kayes et à Kati, à Kolokani pour qu’en moins de deux semaines les travaux de reconstruction démarrent. Question de mauvaise foi ou de programmation et de planification ? C’est ce gouvernement qui a rappelé au bon souvenir des Maliens que les droits ne se donnent pas, mais qu’ils s’arrachent. Partout au Mali, les populations chercheront désormais à arracher leurs droits.

L’obsession
INTOX
Dans son obsession névrotique de prendre le contrôle des esprits, le Nain se lance dans une rescousse pathétique : « nous sommes un pays en guerre, fragilisé ».
DÉSINTOX
La répétition lancinante de ce même lamento devient lassante. Il faut arrêter une bonne fois de gloser inutilement et à l’infini sur ce sujet. La sempiternelle rengaine de la guerre participe de ces manières hilarantes de se foutre de la gueule des Maliens qui sont loin d’être des oies sauvages.
Parce que quand le Vérificateur général constatait : ‘’le montant total des irrégularités financières s’élève à 28 549 901 190 FCFA dont 12 422 063 092 FCFA au titre de la fraude’’, quand il dénonçait au Procureur de la République des faits relativement :
‘’-au détournement et complicité de détournement de fonds publics par l’engagement irrégulier des finances publiques ;
-à l’utilisation frauduleuse et au détournement de deniers publics d’un montant de 9 350 120 750 FCFA ;
-au délit de favoritisme ;
-au faux et usage de faux ;
-au trafic d’influence ;
-aux fraudes fiscales portant sur le non-paiement des droits d’enregistrement et des redevances de régulation, en l’absence de toute autorisation légale d’exemption’’, le Mali était déjà un pays en guerre.
Quand le Président du MPR, Choguel Kokalla MAIGA, révélait plateau de notre confrère Énergie TV le chiffre record de 190 milliards volatilisés au niveau seulement de deux services, en 2018, à savoir la Douane et les impôts, un montant astronomique qui bat le record qui était de 108 milliards établi par le rapport 2006 du BVG, le Mali était déjà un pays en guerre.
Pourtant, dans ce pays en guerre, fragilisé, des milliards ont été soufflés sans qu’une poule n’en soit incommodée. Quand il y a des « revendications citoyennes » à la légitimité incontestable, ce ministre comme beaucoup de ses semblables se mettent à seriner des inepties du genre le pays est en guerre. Pendant qu’on y est, pourquoi la mission argotique du gouvernement n’a pas emprunté les routes cabossées pour se rendre à Tombouctou ? Non, le vol d’oiseau est certainement plus confortable. Entre ceux qui pillent impunément les ressources de l’État et ceux qui ne demandent qu’à rentrer dans leur droit, qui doit savoir raison garder ? Un peu de respect pour l’intelligence des Maliens.

La tyrannie
INTOX
« Nous avons un problème avec la citoyenneté, les gens en abusent… »
DÉSINTOX
Le comble ! Mais, le nain se croit au royaume de Toundourou où la moindre revendication est assimilée à une sédition et traitée comme tel. Le dictateur en puissance tapi dans les rangs de l’Opposition révèle son vrai visage. Faire des « revendications citoyennes » n’a jamais fait de quelqu’un un apatride nulle part.
En fait, c’est Toundourou qui a un problème avec sa citoyenneté dont il ne maîtrise pas les contours. Selon une définition simple, la citoyenneté est l’état ou la qualité de citoyen. Elle permet à un individu d’être reconnu comme membre d’une société, d’une cité dans l’Antiquité, ou d’un État aujourd’hui, et de participer à la vie politique. La citoyenneté est le statut juridique qui permet à un individu de devenir citoyen. Un citoyen : c’est une personne qui habite dans un État et possède donc des droits garantis par l’État et des devoirs envers l’État et les autres citoyens.
Outre un statut juridique et des rôles sociaux, la citoyenneté se définit aussi par des valeurs. De façon plus générale, le civisme est lié à un comportement actif du citoyen dans la vie quotidienne et publique. C’est agir pour que l’intérêt général l’emporte sur les intérêts particuliers.
À l’aune de cette définition, difficile, voire impossible, de dénier la qualité de citoyen aux manifestants de Tombouctou. Ils sont reconnus membres de l’État malien ; ils ont des droits censés être garantis par l’État et des devoirs envers l’État ; ils agissent dans l’intérêt général. Il n’a jamais été dit qu’il fallait saborder ses droits au profit de ses devoirs. Si c’est qu’attend Le Nain national, alors il a tiré à terre. « (…) On participe à la faiblesse de l’autorité de l’État (…) ». Ce sont au contraire des ministres avec de vagues notions de citoyenneté et de civisme qui sapent l’autorité de l’État. Entre nous, quand l’Etat sous-traite la sécurité, qu’il est incapable de répondre à la demande sociale sous laquelle il croule, est-ce la faute à ceux qui revendiquent ? Quand l’État est faible, il l’est ; point besoin de chercher des poux sur un crâne dégarni.

Source:  Info-Matin

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