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Intox et désintox: Zeidan Ag Sidalamine, quand un ex-rebelle remue le couteau dans la plaie

N’en déplaise à ceux qui ont les nerfs à fleurs de peau, les soupçonneux et autres sécessionnistes embusqués dans les hautes sphères de l’État ; mais le Chef de l’Etat du Niger, en visite de travail dans notre pays, le 7 septembre dernier, reste constant: « je maintiens ce que j’avais dit, le statut actuel de Kidal est une menace pour la sécurité intérieure du Niger.

Il y’a des mouvements qui ont signé l’Accord pour la Paix et qui sont de connivence avec les terroristes, cette situation doit être dénoncée ». Échaudé certainement par cette déclaration, Zeidan AG SIDALAMINE se fend d’une lettre ouverte où il ne s’encombre pas de fioritures pour faire l’apologie de l’irrédentisme touareg sous le prétexte fallacieux de la spécificité de Kidal, comme si toutes les aires ethnoculturelles et géographiques et territoriales n’avaient pas également leurs particularités.

Nous vous livrons in extenso la lettre ouverte adressée au peuple et à la République du Niger.

DESINTOX

L’indécence

Zeidan AG SIDALAMINE, l’un des plus patriotes des « rebelles » de la génération 90 s’est cru en devoir ou mission d’adresser une ‘’lettre ouverte au peuple frère et au gouvernement ami de la République du Niger’’.

Pourquoi écrit-il pour « une meilleure compréhension de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ».

L’intitulé de la prétendue lettre ouverte soulève logiquement l’équation de la qualité de l’expéditeur, la formule employée rappelant théâtralement celle utilisée dans les relations bilatérales entre autorités légitimes. Aussi, faut-il se demander qui est-il ou qui se prend-il Zeidan Ag Sadalamine pour s’adresser ainsi (intuitu personae) au gouvernement souverain du Niger ? Qu’on lui concède la fraternité qu’il s’arroge, mais le respect et la considération envers les frères Nigériens auraient dû l’incliner à plus de décence, à les dispenser d’un cours au rabais sur un Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger dont la République du Niger est signataire, au titre de la Médiation internationale. Zeidan Ag Sidalamine le sait-il ?

À moins qu’il ne veuille expliquer à l’inventeur comment fonctionne son invention, autrement il n’a rien à faire comprendre au Niger d’un Accord dont il est acteur et signataire.

L’excès de zèle

De l’accord, qu’en sait-il le frère Zeidan Ag Sidalamine ? Rien que ne sachent les petits Peulhs et les petits DIARRA : ‘’soutenir durablement cet Accord de paix c’est œuvrer inclusivement pour la réconciliation nationale, la cohésion sociale, le vivre ensemble et le développement’’.

Mais le Niger n’a jamais posé un problème par rapport à l’Accord. Son problème c’est la sanctuarisation de Kidal dont « le statut (…) est une menace pour la sécurité intérieure du Niger ». La volée de bois vert du Président nigérien Mahamadou Issouffou, c’est Kidal où « il y a des mouvements qui ont signé l’Accord pour la Paix et qui sont de connivence avec les terroristes ». C’est « cette situation (qui) doit être dénoncée ». Et cela, le «peuple frère et gouvernement ami de la République du Niger » l’ont dénoncé en les termes qu’il faut. L’amitié et la fraternité que Zeidan Ag Sidalamine brandit auraient dû lui dicter de partager les préoccupations des frères nigériens, à défaut d’en prendre acte, et de faire profil bas face l’indiscutable.

Le constat implacable

Loin de partager ce constat implacable, Zeidan Ag Sidalamine, pourtant connu jusqu’ici pour sa clairvoyance et sa mesure, entonne la complainte et comptine ressassées par les irrédentistes, les séparatistes et les impénitents racistes qui carrassent le rêve de supériorité au détriment de l’entité nationale. S’érigeant en avocat de l’imposture, il écrit :’’KIDAL du moins l’Azawad revendiqué est un espace territorial qui a ses spécificités identitaires non solubles dans des analyses approximatives, hâtives et bâclées’’.

« Revendiqué » par ? Par des « frères égarés » qui s’estiment d’extraction supérieure, qui s’estiment lésés et brimés parce qu’ils sont les seuls blancs à être dominés par les noirs comme l’avait gaillardement déclaré un leader de la rébellion des années 1990 : « Nous (les Touaregs) sommes les seuls représentants de la race blanche encore dominés par les Noirs » (Georges Marion, Le Monde 1-2 décembre 1991). Zeidan Ag Sidalamine est-il revenu aux sources après virées et envolées patriotiques trompeuses ? Dosso koro te an son soro tiogo da bila !

La forfanterie

Qu’il se réconcilie avec ses gènes racistes, mais qu’il sache que comme ‘’l’Azawad, Azawa , Azawak ou Azawagh puis de l’Adagh dont Kidal est la capitale administrative et politique’’, les autres entités ethnoculturelles, géographiques et territoriales du Mali ‘’à l’instar du Khaso, du Karta, du Beledougou, du Mandé, du Kenedougou, du Macina, du Seno, du Hayré, du Mema, du Gourma, du Dawna, du Faguibine, du Timetrine, du Tilemsi, du Tamasna, de l’Anchawadj, du Dendi,…’’ ont aussi leurs ‘’spécificités identitaires non solubles dans des analyses approximatives, hâtives et bâclées’’.

Point de fixation paranoïaque de la part du Niger ou des États du G5, parce que contrairement à ce que soutient Zeidan Ag Sidalamine : Kidal n’est qu’une ville, pas un territoire, les Touareg, une ethnie, une communauté à part entière (et non à part). Autant il n’y a pas de peuples bambara, malinké, peulh…, il ne peut y avoir à l’intérieur du seul, unique et indivisible Peuple du Mali, un autre peuple qui s’appellerait touareg. Chaque ethnie, chaque communauté, procède de la diversité et constitue un segment du grand peuple du Mali.

‘’Fixation paranoïaque et exagérée sur KIDAL parce que c’est une ville et un territoire Imajaghan du moins Touareg d’abord, peuple pour certains idéologues racistes qui doit être exterminé ?’’

Ainsi donc, travers un subtile jeu de mots, le vieux rebelle veut ainsi ériger Kidal en territoire et en peuple. Et de glissade en glissade, prône l’autodétermination qui ouvrira la voie à la fantasmagorique République de l’Azawad.

Que nenni, que nenni ! Kidal n’est pas un territoire autonome au sein de la République. L’autonomie de Kidal n’est consacrée par aucun texte, aucun accord officiel signé par le Mali. Kidal, un peuple ? A Kidal il n’y a pas qu’une seule communauté unie par des caractéristiques communes comme l’histoire, la culture, les mœurs, la langue, la religion… A Kidal, Zeidan Ag Sidalamine sait plus que quiconque qu’à côté des Ifoghas, il y a les Idnanes, les chamanamas, les Imghad, les Daoussacks, les arabes (Kel Ansars et Kounta), berbères, des sonraïs, et même des Diarra.

Un peuple, c’est l’ensemble des personnes vivant en société sur un territoire déterminé et qui, ayant parfois une communauté d’origine, présentent une homogénéité relative de civilisation et sont liés par un certain nombre de coutumes et d’institutions communes. Est-ce le cas de Kidal, hier et aujourd’hui ? ‘’Tant que les hommes ne sont pas liés entre eux par une croyance commune, ils ne forment pas encore un peuple, car l’intérêt, qui a pu les rassembler hier, demain peut-être les divisera’’, fait remarquer Charles Blanc (Grammaire des arts du dessin, 1876, p.54)

Non le vieux rebelle qui s’égare encore a tout faux. Le Peuple, ce n’est pas l’ensemble des personnes qui constituent la population d’une agglomération (Peuple de Kidal, Peuple de Tominian, Peuple de Bougouni, Peuple de Kayes…). Mais le Peuple, c’est l’ensemble des individus constituant une nation vivant sur un même territoire et soumis aux mêmes lois, aux mêmes institutions politiques, faisant face aux mêmes défis et aspirant aux mêmes ambitions : UN PEUPLE, UN BUT, UNE FOI.

Au Mali, c’est à ce peuple-là qui est UN ET INDIVISIBLE, c’est à ce Peuple-là qu’appartient la souveraineté conformément à l’article 26 de la Constitution : ‘’la souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice’’.

Dans la même veine, il faut renvoyer notre frère Zeidan Ag Sidalamine aux dispositions sans aucune équivoque de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger pour ce qui est de l’unicité et de l’indivisibilité du Mali ?

‘’Déterminés à éliminer définitivement les causes profondes de la situation actuelle et à promouvoir une véritable réconciliation nationale fondée sur une réappropriation de l’Histoire à travers une unité́ nationale respectueuse de la diversité́ humaine caractéristique de la Nation malienne’’ (extrait du préambule), les signataires de l’accord pour autant qu’ils ne renient pas leurs signatures et leurs engagements ont réitéré leur attachement :

-‘’au respect de l’unité́ nationale, de l’intégrité́ territoriale et de la souveraineté́ de l’État du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc… » (Article 1er)

– à la « reconnaissance et promotion de la diversité́ culturelle et linguistique et valorisation de la contribution de toutes les composantes du peuple malien, particulièrement celle des femmes et des jeunes, à l’œuvre de construction nationale’’.

Mon frère Zeidan Ag Sidalamine, au sein de cette diversité, nul n’a appelé à un pogrom, à un génocide ou à une extermination ‘’au nom du Tout démographiquement majoritaire et du Tout sécuritaire’’ contre les Touareg dont les principaux leaders (y compris vous-même) vivent plus à Bamako qu’à Kidal.

Par contre des idéologues et lobbys racistes ont œuvré pour inculquer à beaucoup de leurs semblables une prétendue supériorité qui n’est et ne peut être qu’une imposture. Heureusement que l’écrasante majorité des Touareg n’a pas succombé à ces thèses farfelues et divisionnistes… Et ces Touareg se sentent à l’aise et partagent le quotidien difficile avec leurs frères et sœurs noirs partout au Mali.

 

Le révisionnisme

Zeidan Ag Sidalamine écrit : ‘’l’Azawad pour certains et de certains hantera durablement la conscience ainsi que la mémoire politique collective des Dirigeants des États riverains du Sahel et du Sahara’’. Mais que représente son Azawad ? De mémoire d’historien il n’y a jamais eu de royaume de l’Azawad, nulle part en Afrique de l’Ouest. L’Azawad qui est connue est une cuvette entre Araouane et Tombouctou. ‘’Le pays touareg qui nous est aujourd’hui décrit et que certains dissidents revendiquent, recouvre essentiellement des régions qui, historiquement ont été longtemps sous domination Mandé, Songhoï ou Haoussa. Hier comme aujourd’hui, les Songhoï et les Peuls sont largement majoritaires dans ces régions’’ (déclaration Copadem 1991).

L’horizon s’est-il autant obscurci devant notre Zeidan Ag Sidalamine au point de l’amener à épouser des thèses aussi antipatriotiques, révisionnistes, séparatistes et racistes ? On peut vouloir la paix et la réconciliation et continuer à remuer le couteau dans la plaie. À moins que Zeidan ne veuille faire des ablutions avec le sang des 154 soldats égorgés à Aguelhock, sinon la décence devrait lui recommander de laisser la comptabilité macabre et laisser les morts reposer en paix.

La sédition

Quand il écrit : ‘’obtenir et gagner la paix à Kidal c’est appliquer l’Accord de paix signé, car Kidal de la colonisation française du Soudan devenu Mali à nos jours a une identité originale construite dans le sang de ses enfants et martyrs, dans les larmes de sa population et la solidarité de son désert’’ ; c’est plus qu’un oxymore, c’est un aveu dangereux de sédition, un crie de guerre d’un ancien rebelle, certainement fatigué… depuis son ralliement improductif lors de la présidentielle. À moins qu’il n’ait été commis à faire preuve de rejet de la République.

 

Source: Info-Matin

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