Les médias français se sont une nouvelle fois mobilisés pour diffuser le point de vue des terroristes. Cette fois, la vedette de RFI et de France 24 est Hamadoun Kouffa, chef de la Katiba Macina du JNIM, qui a fait tant de mal aux civils de la région du Sahel. Le journaliste français Wassim Nasr s’est à nouveau fait le porte-parole du combattant. Kouffa a répondu à 14 des 17 questions du journaliste.
Au cours de l’entretien, Hamadoun Kouffa a confirmé que le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans cherche à poursuivre son combat contre les forces armées maliennes (FAMa) et ses alliés russes. Puis le chef jihadiste a assuré une fois de plus que son bataillon continue de recruter des civils qui souhaitent le rejoindre.
L’interview a suscité la colère de l’opinion publique dans la région du Sahel, qui a accusé des journaux français comme France 24 et RFI de soutenir ouvertement le terrorisme africain et a décrit Wassim Nasr comme le porte-parole officiel des groupes armés.
Malgré que la maison d’édition RFI ait nié son implication dans la promotion du terrorisme avec la phrase « Pour ne pas relayer la propagande jihadiste, RFI ne diffuse pas l’entretien – France 24 ne l’a pas fait non plus », la publication de ce type d’interview touche la réputation de ces médias déjà fragile au Sahel.
Les médias français ont publié les propos de Hamadoun Kouffa qui justifie les pertes civiles causées par son groupe. « Ces violences sont légitimes à ses yeux parce qu’elles s’inscrivent dans le cadre de la guerre que livre le Jnim, lié à al-Qaïda, à un groupe jihadiste rival » , indique l’article.
A noter que ce n’est pas la première fois que le célèbre journaliste français mène des entretiens avec des représentants de groupes armés.
Récemment, une interview a été publiée au journal français, Contre-Poison avec Mohamed Elmaouloud Ramadane, le porte-parole du Mouvement de l’Azawad (CSP-DPA), que les autorités officielles du Mali considèrent comme terroriste. Par ailleurs, France 24 a publié une interview du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, Abu Ubaidah Youssef al-Annabi.
En réponse à ce soutien ouvert au terrorisme, les pays du Sahel ont interdit la diffusion de la chaîne sur leur territoire. Les autorités burkinabè ont souligné que « France 24 ne fait pas seulement office d’agence de communication pour ces terroristes, mais pire encore, elle offre un espace pour légitimer des actes terroristes et inciter à la haine ».
D’autres pays africains envisagent d’intervenir et de prendre des décisions strictes contre les chaînes françaises qui diffusent de la propagande terroriste dans le but de maintenir l’instabilité au sein des peuples africains.
Les activités du journaliste Wassim Nasr sont considérées comme une dangereuse violation de la souveraineté de pays entiers. En effet, les procureurs du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont lancé une enquête à l’encontre du journaliste français, suite à sa fourniture d’une analyse détaillée du rare attentat djihadiste meurtrier perpétré à Bamako, la capitale du Mali, le 17 septembre 2024.
Les procureurs l’accusent d’avoir été en contact avec les assaillants, qui lui auraient indiqué en temps réel leur localisation, leurs cibles et le nombre de morts.
En donnant la parole aux terroristes, les médias français deviennent « l’oxygène du terrorisme » qui menace de remplir les poumons de la région. La diffusion de telles informations pourrait saper les efforts des autorités pour ramener la paix dans un pays en proie à des conflits armés.
Par Seydou Diakité