L’appel de la Maison de la presse de « voir les conflits interethniques du centre du Mali comme une épreuve nationale, dont l’apaisement incombe à tous » est, jusque-là, le tout premier et seul geste grandeur nature que l’Etat et toutes les autres sensibilités organisées doivent s’en inspirer
Face à la tension intercommunautaire au centre du Mali, particulièrement à Bankass, le Bureau de la Maison de la presse du Mali dirigé par Dramane Aliou Koné vient de montrer un bel exemple à toutes les sensibilités de la Nation. Il a vite mesuré les enjeux d’un tel conflit et le traitement de la question de l’ethnie dans un Etat-nation, un défi de taille au sein d’une société plurielle comme le Mali. Dans cet angle, l’Etat même qui est garant de la cohésion sociale n’en a pas encore vu. En effet, la faitière qui incarne le quatrième pouvoir a, à juste titre, cru devoir inviter tous les journalistes maliens, du privé comme du public, de considérer la situation ethnique au Mali « comme une cause nationale qu’il convient de ne pas exacerber ». C’est justement en réponse aux interprétations tendancieuses et prises de position sur les événements dramatiques d’Ogassagou et précédents par des journalistes et d’autres citoyens à travers les réseaux sociaux.
C’est dans un communiqué murement réfléchi et avec le souci premier de la paix et de la cohésion nationale que la Maison de la presse tout en regrettant les prémices de prises de position, « convie tous les journalistes à voir les conflits interethniques au centre du Mali comme une épreuve nationale, dont l’apaisement incombe à tous ».
Il n’est aujourd’hui un secret pour personne que deux tendances émergent de façon inquiétante face à la crise du centre qui implique les ethnies Dogon et Peulh pourtant condamnées à vivre ensemble. Il ne faudrait donc pas mettre en avant les sentiments et le concept d’ethnie, mais gérer ce moment avec philosophie. Il faut être animé par cet esprit que nous appartenons tous au grand Mali et qu’il faut mettre en avant l’identité nationale plutôt que celle communautaire. C’est en cela que la Maison de la presse attire l’attention et invite donc à mener un débat constructif autour de ce conflit douloureux. Chapeau donc au bureau de la Maison de la presse pour son appel qui est, jusque-là, le tout premier et seul geste grandeur nature dans tout le Mali. Que l’Etat et toutes les sensibilités organisées s’en inspirent donc !
Daniel KOURIBA
L’Observatoire