En annonçant dans un communiqué rendu public le mardi l’interdiction des pétards et des feux d’artifices en cette période de fin d’année, le Ministre de la Sécurité et de la Protection civile entend faire de cette mesure une victoire à mettre à son actif.
Visiblement en manque de résultats sur le chantier à lui confié, le Général Salif Traoré s’offre ainsi les fêtes de fin d’année pour engranger ses tous premiers points ; ce, au grand dam des petits enfants maliens.
Malheur en tous cas aux contrevenants de cette interdiction. Et, pour preuve, le Ministre Général Salif Traoré n’entend pas lésiner sur les moyens pour sa réussite. C’est l’une des saveurs qui vient d’être ainsi ôtée de ces fêtes. «Malgré le caractère festif lié à cette utilisation, les pétards et autres feux d’artifice constituent un danger pour la sécurité des populations. Cette menace s’accentue avec le risque lié aux attentats terroristes », souligne le communiqué censé dissuader les adeptes de ces pratiques. Ceux-ci sont d’ailleurs avertis par le même communiqué que les forces de sécurité veilleront à l’application stricte de la présente mesure et que les contrevenants s’exposent à des sanctions. De quels genres de sanctions va-t-il s’agir ? Dieu seul le sait ; car, les ‘’balani’’ continuent bon train malgré l’état d’urgence en cours dans notre pays jusqu’à fin mars 2017, sans que leurs organisateurs ne soient nullement inquiétés.
Le moins que l’on puisse dire pour l’heure est que le Ministre-Général doit être très attendu au tournant de cette fin d’année ; puisqu’il en a involontairement fait son ultime test grandeur nature. La menace terroriste étant toujours persistante à la suite de Radisson en 2015 et plus récemment de Sanankoroba, Banamba et Niono, le Ministre Salif Traoré se devra de rendre des comptes à la veille de la nouvelle année 2017 où Bamako est attendu pour relever les défis sécuritaires liés au sommet Afrique-France de janvier prochain. Autant dire qu’une parfaite réussite de l’interdiction des pétards pourrait sauver ce qui peut encore l’être avec le maintien du Général à son portefeuille ministériel. Cependant, le moindre retentissement de pétard ou le constat d’éventuelles autres failles dans l’application stricte de cette interdiction pourrait sonner le glas au successeur du feu Général Sada Samaké.
Katito WADADA
Source: LE COMBAT