A Bamako, et plus précisément en Commune IV, un phénomène nouveau fait surface. Il s’agit du règne par banditisme des enfants. Tenez-vous bien, il s’agit des petits enfants (mineurs) souvent armés de fusils artisanaux, des machettes et couteaux de divers types. Ils évoluent en bandes de plus en plus nombreuses dans cette commune de la capitale malienne. Leur quotidien : consommation de stupéfiants, vol, braquage, vol à l’arraché, bagarre entre groupes de bandits, agressions etc. Ces bambins sont tellement dangereux qu’ils n’épargnent aucune atrocité pour dépouiller les honnêtes gens de leurs biens. Et malgré les efforts de certains habitants de la commune les dénonçant, ce phénomène ne prend que de l’ampleur. Tous les regards sont braqués sur les agents de sécurité des différents commissariats de police de cette commune.
Ils s’appellent « Microbes » faisant référence à ces enfants criminels nés de la crise ivoirienne, qui ont régné en véritables maîtres des lieux dans beaucoup de communes d’Abidjan pendant une longue période avant d’être vigoureusement combattus par les forces de l’ordre. Ces adolescents qui poussent des ailes dans de nombreux quartiers particulièrement de la Commune IV font preuve d’une extrême violence dans les rues de la capitale, plus précisément au sein du quartier d’affaires, Hamdallaye ACI 2000, de nuit comme de jour.
Dans cette commune du District de Bamako, ils s’adonnent à la délinquance et au banditisme de tous genres. Et contrairement aux Microbes ivoiriens, ceux Du Mali ne sont pas des enfants de la rue, nombreux sont issus des familles connues des différents quartiers de la CIV. Au nez et à la barbe de tous ils commettent du vol, du braquage, du vol à l’arraché, des agressions des usagers et autres boutiquiers. Leurs cibles favorites sont des femmes ou des filles qui ne peuvent pas se défendre. Et souvent ils les menacent avec des armes blanches, d’autres sont agressées. Tellement audacieux, ils attaquent souvent leurs victimes sur des places publiques à la faveur des grands rassemblements (concerts, podium musical, évènements sur la place CAN) et au niveau des feux tricolores. Cette période de la tenue de la CAN a été une aubaine pour eux. Cela, avec les grands espaces de diffusion des matchs, comme au niveau de la place CAN de l’ACI 2000. C’est précisément en ce lieu que notre journaliste reporter Adama Tounkara a été victime de leur agression sauvage sur coups de machettes et de poignards, dans la nuit du samedi 27 janvier aux environs de 21h 30mn. Après l’avoir dépossédé de son téléphone, ces ‘’microbes’’ n’ont pas hésité à lui piquer avec leurs couteaux avant de lui tracer le crâne à l’aide d’une machette. Il a eu la vie sauve grâce à son courage et sa force physique à se démêler des griffes de ses bourreaux, car par peur d’être agressés à leur tour par ces ‘’avortons’’ ceux qui étaient présents au moment de cette agression se sont réduits en simples spectateurs de cette triste scène. Ce sont donc le courage et la force physique seulement de notre collaborateur qui lui ont permis non seulement de sauver sa vie et son engin à deux roues, mais aussi de pouvoir récupérer son téléphone. Il reste quand même grièvement blessé.
La Mairie et la population en synergie pour lutter contre ce phénomène
Ce qui est écœurant dans cette situation de propagation de cette nouvelle forme de délinquance juvénile relève du laxisme des forces de l’ordre. Ce faisant, les pauvres habitants des quartiers concernés par peur des représailles de ces enfants microbes se réservent de faire des dénonciations au niveau de la police. On estime qu’ils sont issus pour la plupart des familles plus ou moins aisées dont certains des membres seraient des officiers ou anciens officiers de la police.
Quant aux autorités municipales, elles jouent bien sa partition. Pour preuve, la Mairie de la Commune 4 consciente de ce phénomène avait interdit dans un premier temps la vente et la consommation de la Chicha, puis en mois de septembre 2023, tout rassemblement du genre ‘’Balani Show’’ dans la commune pour endiguer ces nouvelles formes de délinquance juvénile.
D’autre part, face à cette situation, les habitants de la Commune IV notamment de Lafiabougou, Djicoroni-para et Sebenicoro ont instauré des « Polices de proximité ». Ce, à travers un cadre de concertation qui regroupe les autorités traditionnelles, les chefs de familles, la jeunesse et les chefs de la police. Ils travaillent ensemble pour lutter contre la délinquance et le banditisme dans les rues. Il faut le reconnaître, qu’en un moment donné, ces efforts avaient permis de neutraliser plusieurs petits bandits : beaucoup ont été arrêtés et d’autres revenus à la raison.
Est-il besoin de le rappeler, la consommation permise des stupéfiants dangereux est la principale cause de ce phénomène. S’y ajoutent, les coupures du courant en cours actuellement dans la capitale. Mais au-delà de tous ces aspects, un doigt accusateur est pointé sur les trois grands commissariats de police (Lafiabougou, ACI 2000 et Sebenicoro) qui couvrent cette commune. Leurs agents sont taxés à ne s’intéresser qu’aux infractions routières sur les grandes artères de l’ACI 2000 en fermant les yeux sur les autres formes de menaces qui perturbent la quiétude des populations. Idem pour les autres unités policières spécialisées (BAC, BSI, Brigade des Mœurs) assez déployées dans cette zone. Leurs agents passeraient le clair du temps à poursuivre des automobilistes et verbaliser des ‘’filles de joie’’ que de lutter contre la criminalité urbaine de la frange juvénile. La hiérarchie est donc interpellée.
A suivre.
La Rédaction