L’insécurité continue de faire des victimes dans le centre du Mali. Cette semaine encore, la sous-préfecture de Bankass a été saccagée. Entre les attaques de groupes jihadistes et les conflits communautaires, des milliers de personnes doivent fuir leur domicile. La ville de Sangha par exemple, dans le cercle de Bandiagara, accueille plus de 2 200 personnes depuis un mois.
La commune de Sangha regroupe 61 villages entre la plaine, la falaise et le plateau. Depuis un mois, les habitants de la plaine subissent un véritable harcèlement de la part de groupes armés qui volent et pillent. Ils ont donc trouvé refuge sur le plateau.
« Au début ils tentent d’enlever les animaux, après des renforts armés viennent à moto et détruisent tout sur leur passage », explique Aly Dolo, maire de Sangha, qui assure que 8 villages sont aujourd’hui vidés de leurs habitants. « J’ai fait un rapport avec la liste des déplacés au préfet. La préfecture dit qu’elle fait remonter l’information, mais le problème c’est qu’aujourd’hui le centre malien est quasiment ingouvernable et ingouverné », dénonce-t-il.
C’est donc seule que la petite commune de Sangha doit se débrouiller pour accueillir ces déplacés qui ont été répartis dans les foyers de la ville. Les habitants ont mis en place un système D.
« Famine »
Hama Dolo, tient une auberge dans la ville. « Le peu de mil, le peu de céréales qu’on a sur place ont été emportés, déplore-t-il. Au bout de deux mois là c’est la famine ! L’Etat est absent. Sangha est une ville de 40 000 habitants et il n’y a même pas un agent de la sécurité dans la région. Donc les gens ont peur et en plus de cela on est inquiets puisqu’il y a l’hivernage. Donc tous ceux qui vont au champ y vont armés, avec leur fusil, leur couteau, leur bâton parce qu’ils ont peut d’être attaqué. »
Les premières pluies sont déjà arrivées. Si les habitants de Sangha ne retournent pas au champ au plus vite, c’est toute la campagne agricole qui est menacée.
RFI