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“Inondations au Mali : L’urgence de repenser l’urbanisme et la gestion des risques”

Depuis le début de la saison des pluies en 2024, le Mali fait face à une menace omniprésente : les inondations. De Bamako aux capitales régionales, les eaux déchaînées dévastent tout sur leur passage, laissant derrière elles un sillage de destruction. Au 15 août, le bilan est accablant : 59 épisodes d’inondations ont touché plus de 32 000 personnes, affectant directement 4 150 ménages et causant 15 décès tragiques. Malheureusement, ce triste décompte ne cesse de s’alourdir.

Bamada.net-Ces inondations, bien que favorisées par des pluies torrentielles, ne sont pas uniquement dues aux caprices de la nature. Une part significative de la responsabilité incombe aux actions humaines. Dans plusieurs villes du pays, des constructions anarchiques dans les lits des cours d’eau et l’obstruction des caniveaux ont créé les conditions idéales pour que les précipitations se transforment en torrents destructeurs.

 

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La capitale malienne, Bamako, en est un triste exemple. Des quartiers tels que Moussabougou et Yirimadio, situés sur la rive droite, ont subi des dommages considérables. Ici, l’urbanisation mal maîtrisée a conduit à une situation où chaque averse est un potentiel désastre. Les habitations sont construites sans respecter les plans d’urbanisme, et les systèmes de drainage sont souvent négligés, exposant des milliers de familles à des risques graves.

 

Les conséquences de ces inondations vont bien au-delà des pertes humaines et matérielles immédiates. À Bamako, les sinistrés vivent désormais au milieu des ordures charriées par les flots, créant ainsi des conditions propices à une crise sanitaire majeure. La dévastation des champs de céréales par l’eau laisse également craindre une famine dans les mois à venir, ajoutant une nouvelle couche de difficulté à une situation déjà catastrophique.

Face à cette crise, la Protection civile est à pied d’œuvre pour sauver des vies et limiter les dégâts. Néanmoins, en dehors de Bla, aucune autre région touchée n’a, pour l’heure, reçu d’assistance des autorités. Cette absence de réponse rapide est sans doute liée à la situation économique précaire du pays. En attendant, les prévisions météorologiques annoncent la poursuite des fortes pluviométries jusqu’en début septembre, avec des risques très élevés d’inondations sur la majeure partie du territoire. La situation hydrologique continue également de se détériorer avec la montée des niveaux sur l’ensemble des cours d’eau.

 

Les sinistrés, pour la plupart accueillis dans des écoles, risquent de perturber la reprise des classes, en particulier dans l’enseignement public. Les conséquences des inondations de cette année pourraient ainsi être durables, affectant non seulement la santé publique, mais aussi le système éducatif et la sécurité alimentaire du pays.

 

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La situation exige des mesures drastiques et immédiates pour repenser l’aménagement du territoire et adopter des pratiques plus durables. Sans cela, chaque saison des pluies continuera de se transformer en catastrophe pour des milliers de familles maliennes.

 

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Fatoumata Bintou Y

 

Source: Bamada.net

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