Petit rappel historique
Modibo KEITA aura été pour le Mali, ce que fut le Général Charles de Gaulle pour la 5ème République en France. Bien que son projet économique ait été à l’extrême gauche, il avait pourtant la vision de rendre l’économie Malienne plus autonome, par l’industrialisation, en valorisant d’une part la consommation des produits locaux (Consommer le riz, la mangue, les pommes de terre produits au Mali) et la création d’emplois locaux (embaucher des employés Maliens), d’autre part. Ceci avait pour but de consacrer le développement local dans l’optique d’éviter que tous les pouvoirs soient concentrés sur le seul district. Le Président Modibo Keita, en 1960, avait compris que le développement du Mali devait passer par la régionalisation avancée en industrialisant les produits locaux (soutenir Ségou dans la production du riz, appuyer Sikasso dans la transformation des fruits et légumes, accompagner Mopti dans l’élevage et la pêche, Kayes dans les mines, etcetera).
Mais pourquoi faut-il industrialiser ? So, why ?
Deux raisons : Primo, le taux de chômage est très élevé — sur 200.000 nouveaux diplômés chaque année, l’Etat n’en emploie que 5% selon les chiffres de l’APEJ — l’Etat essoufflé n’a plus les capacités d’absorber tous les demandeurs d’emplois. Secundo, les produits industriels importés que nous consommons au Mali sont extrêmement chers pour le Malien Smicard. Pourtant, nous ne manquons aucunement d’ingrédients pour faire du jus 100% Malien, Yaourt 100% Malien, du riz 100% Malien ou des pommes de terre Made in Mali !
Il faut industrialiser, pour d’abord créer plus d’emplois en engageant les bras valides d’une part, et rendre les produits de consommation abordables pour le Malien smicard. Cela rendra le coût de la vie moins cher et le pouvoir d’achat encore plus stable.
Sur le plan national, cela va redynamiser l’économie nationale et par delà imposer le Mali dans le concert des Nations émergentes à l’instar du Maroc, de la Côte d’Ivoire ou du Sénégal.
Quelques chiffres pour mieux comprendre
Prenons exemple sur le jus de mangue Al Boustane qui nous provient du Maroc. Le Maroc ne produit pas de mangue. Une mangue y coûte environ 1300 Fcfa. Cependant, à Siby au Mali, la mangue est vendue à moins de 25 Fcfa. Pourtant, le jus de mangue Al Boustane provenant du Maroc est vendu au Mali à 1000 Fcfa et dans le même temps, il est vendu à 700 Fcfa au Maroc. Dans le même ordre d’idée, la pomme de terre (provenant de la France et du Maroc) est vendue à 700 F le kilo cette saison à Mopti (alors que la même est vendue à 200 F le kilo au Maroc. Question ? Pourquoi ne pas industrialiser le Mali et exploiter les talents d’agriculteurs de nos braves citoyens ?
Mais comment industrialiser le Mali ? Par où commencer ?
D’abord, il faut reformer le système éducatif en créant des filières techniques de formation dans l’agrobusiness et la mécanique. Nous devons inculquer chez les jeunes étudiants l’envie folle de quitter le bureau pour bâtir leur empire. C’est plus facile aujourd’hui d’innover, de créer des business disruptifs dans l’agrobusiness et la mécanique que dans les autres domaines au Mali.
Ensuite, créer une banque publique d’investissement pour accompagner et suivre les jeunes entrepreneurs désireux de se lancer dans ce domaine.
Que faut-il retenir ?
Nous devons prendre conscience que le Mali peut s’auto-suffire sur le plan alimentaire et qu’il est possible en 2018 que nous utilisions des voitures, des téléphones et des TV Made In Mali. Nous devons le faire pour la future génération.
Source: medium.com