Initialement prévue pour, hier mercredi, la grande marche du Collectif des femmes travailleuses de l’HUICOMA sur le Palais présidentiel de Koulouba a été annulée, à la dernière minute, mardi après-midi. A l’origine de cette décision, l’accord obtenu à la suite des tractations entre les organisateurs de la marche et le gouvernement, mardi dernier à Koulikoro.
Au terme dudit accord, a-t-on appris auprès des responsables, le gouvernement s’engage à éponger le plan social d’indemnisation des victimes de la société HUICOMA, qui s’élève à plus de 8 milliards de nos francs, d’ici la fin du mois de décembre 2017.
La marche inédite du Collectif des femmes travailleuse de l’HUICOMA, torse nu, sur le Palais présidentiel de Koulouba aura pas finalement lieu, précisent-on, en raison des avancées enregistrées dans le dossier, ces dernière 72 heures.
Selon la présidente du Collectif des femmes travailleuses de la société HUICOMA de Koulikoro, Mme TOURE Maman CISSE, que nous avons joint au téléphone, hier dans la matinée, ce report se justifie par l’implication des familles fondatrices de Bamako ainsi les nouveaux engagements pris par le gouvernement, à savoir la liquidation des indemnités des travailleurs compressés dans un délai de deux mois.
En effet, a-t-elle fait savoir, suite à la conférence de presse qu’elle a animée, le lundi dernier, les leaders du Collectif ont été aussitôt contactés par les familles fondatrices de Bamako qui les ont demandé de sursoir à leur manifestation qui avait un caractère singulier, à leur avis, et serait de mauvaise augure pour la Cité. Pour ce faire, les sages ont pris l’engagement de rencontrer le Président de la République Ibrahim Boubacar KEITA, sur la question.
Suite à cette rencontre, les représentants des populations du Méguétan ont décidé de retourner à Koulikoro pour rendre compte à la base afin de décider de la suite à donner à la médiation des patriarches de la Cités des 3 caïmans.
Ainsi, une assemblée générale a été convoquée, au gouvernorat de Koulikoro. L’assemblée du jour a eu la surprise de voir débarquer 3 ministres de la République, sur les lieux, accompagnés des émissaires des NIARE, des TOURE et des DRAVE.
Il s’agit, du ministre du Travail, de la fonction publique et des relations avec les institutions, Mme DIARRA Racky TALLA ; du ministre en charge du Développement industriel, Mohamed Aly Ag IBRAHIM ; et du ministre de la Solidarité et de l’Action humanitaire, Hamadoun KONATE.
Dans leurs valises, les nouvelles propositions du gouvernement, voire du Président IBK, pour la sortie de crise.
Aux termes des tractations, les deux parties ont convenu du payement dans un délai de deux mois de toutes les indemnités de licenciement des ex-travailleurs de l’HUICOMA dont le nombre est estimés à plus de 1 200 agents.
Le chronogramme convenu prévoit, la mise en place d’une Commission composée des membres du gouvernement, des représentants des travailleurs, de l’UNTM, etc.
Cette Commission, qui a reçu pour mandats, entre autres, d’engager les discussions avec les travailleurs ; de diligenter la matérialisation de ces engagements, doit faire des rapports d’étapes bi-hebdomadaire et rendre-compte de l’évolution du dossier.
Toujours est-il que tout le travail doit être fait avant la fin du dernier mois de l’année en cours pour que tous les travailleurs recouvrent leurs droits.
«Nous avons décidé de sursoir à la marche pour le moment, mais nous sommes prêtes à réactiver le dispositif, si nous n’obtenons pas gain de cause», a prévenu Mme TOURE Maman CISSE, présidente du Collectif.
Au total, a-t-elle indiqué, ils sont plus de 1200 travailleurs à avoir été compressés de cette usine en mai 2005. Et depuis plus de 10 ans maintenant, les travailleurs courent, sans succès, derrière le payement de leurs droits prévus dans le plan social de liquidation de la société.
En effet, le protocole d’accord, signé le 30 mai 2010, entre le gouvernement, l’UNTM, le CNPM et HUICOMA, prévoit l’engagement de l’Etat à prendre en charge les fonds de réinsertion destinés aux travailleurs et à supporter les arriérés de salaires jusqu’au 31 mai 2010. Le coût total de ses indemnités de licenciements est estimé à plus de 8 milliards de FCFA.
Par Abdoulaye OUATTARA