Le géant asiatique entend exporter son savoir-faire en Afrique dans le cadre d’un
partenariat gagnant-gagnant. Il déploie des efforts pour le faire savoir.
De l’extérieur, l’Inde, deuxième pays le plus peuplé au monde avec plus de 1,3 milliard d’habitants, paraît comme un pays au savoir-faire rudimentaire mis à part son industrie cinématographique. Pourtant, ce pays est détenteur de l’arme nucléaire depuis 1974. Aujourd’hui, l’Inde est un pays à la pointe du progrès scientifique et technologique.
Mardi 19 mars à New Delhi, la capitale fédérale indienne, en cet après-midi, le thermomètre affiche près de 26°C sous un ciel dégagé. Des bouchons monstres sont visibles sur de grandes avenues et autoroutes. Les véhicules de transport en commun klaxonnent sans arrêt. Les routes sont bordées d’arbres et de fleurs. La forêt de buildings côtoie des taudis par endroits. Des échangeurs continuent de sortir de terre. La ressemblance climatique entre l’Inde et l’Afrique subsaharienne, saute aux yeux. Climat tropical semi-aride et chaud, le pays connait quatre saisons. S’étalant de décembre à février, la saison fraîche est la période où les températures varient entre 25 et 33 °C. Elle précède la saison sèche (mars à juin), période la plus chaude avec des températures variables dépassant souvent les 45°C. S’ensuit la saison des pluies qui dure de juillet à août, où la température est tempérée à moins de 30°C. Quant à la saison des moissons (septembre à novembre), elle est caractérisée par un temps «très nuageux et non pluvieux».
IMMENSE POTENTIEL. Consciente de cette proximité, de l’adaptabilité de ses techniques et technologies aux réalités africaines, l’Inde veut contribuer au développement économique en Afrique, continent présenté comme «l’avenir du monde». Le pays entend mettre à disposition les technologies de dernière génération dans les différents secteurs productifs. A travers un partenariat gagnant-gagnant permettant «l’accélération de l’émergence du continent», selon le ministre indien du Commerce et de l’Industrie, Shri Suresh Prabhu. C’est dans la perspective de la concrétisation de cette ambition que la division des relations publiques du ministère indien des Affaires extérieures a invité, du 17 au 24 mars, des journalistes venus de plusieurs pays d’Afrique. Objectif : vendre son immense potentiel en tourisme, en télémédecine, en énergies renouvelables, en machinisme agricole, en pharmacie, en manufacture, en télécommunication, en TIC, en fabrication d’engins de transport civils et militaires, etc. Cette excursion a conduit la trentaine de journalistes à visiter New Delhi et Hyderabab, capitale de l’Etat de Telangana, situé au sud du pays. La capitale fédérale de cette démocratie parlementaire constituée de 29 Etats vit, en ces temps, au rythme de la fête des couleurs : victoire du bien sur le mal. A l’occasion, certains endroits publics sont badigeonnés de couleurs chaudes. Les corps des hommes comme des femmes sont tatoués des mêmes couleurs. C’est dans ce contexte que dans la matinée du mercredi 20 mars, les journalistes ont visité «Vivekananda international foundation (VIF)», une institution indépendante chargée de la promotion de l’excellence et de la recherche. Pour accéder au temple «Akshardham» (demeure de Dieu), il faut monter à bord d’une sorte de pinasse pour longer un canal artificiel créé dans ce temple qui enseigne paix, sciences, respect dû à l’être, spiritualité.
Dans ce «complexe de style traditionnel inauguré le 6 novembre 2005 avec la bénédiction de Pramukh Swami Maharaj et les efforts dévoués d’artisans et de bénévoles qualifiés, on fait revivre aux visiteurs, à travers des figurines, le savoir-faire et le savoir-être qui ont contribué à l’essor de ce pays devenu sixième économie mondiale depuis 2017. Après le tour de New Delhi, cap sur Hyderabad, «ville industrielle et des possibles». Là, les guides nous conduisent au Charminar. Considéré comme l’un des monuments mythiques de l’Inde, il est l’édifice le plus connu de Hyderabad. À l’ouest du Charminar s’étend le Laad Bazaar, et au sud-ouest la majestueuse mosquée Makkah Masjid. Au dernier étage de ce monument à quatre niveaux construit en 1591 se trouve une mosquée.
VILLE INDUSTRIELLE- Outre son patrimoine culturel, Hyderabad est aussi une ville industrielle et un creuset de TIC. Le T-Hub est l’un des centres technologiques les plus performants de cette ville que d’aucuns appellent la «Silicon Valley of Telangana». Il offre des solutions numériques de pointe de toute entreprise et administration qui en expriment le besoin. Cette société technologique a permis, a expliqué la manager Aisheetta Gudala, la géolocalisation de tous les taxis de New Delhi. Il suffit de prendre son smartphone pour repérer et appeler un taxi à proximité. Aussi, le chauffeur peut, à partir de son tableau de bord, calculer la distance séparant le point de départ de la destination du client, et le coût afférant au transport. Hyderabad abrite aussi Bharat Heavy Electricals Limited (BHEL). Sise à Maharatna PSU, cette société est «la plus grande entreprise d’ingénierie et de fabrication, spécialisée surtout dans la conception, la fabrication, la construction, la mise à l’essai, la mise en service et l’entretien d’un large éventail d’équipements ». BHEL répond, selon son directeur exécutif, aux besoins des secteurs clés de l’économie indienne, à savoir la production et la transmission d’énergie, l’industrie, le transport, les énergies renouvelables, la défense, etc.
Pour G. Uday Kumar, elle dispose à cet effet d’un vaste réseau de 17 divisions/unités de fabrication, de 4 centres régionaux du secteur de l’énergie, de 8 centres de services, de 15 bureaux régionaux, d’un centre auxiliaire et d’un grand nombre de sites de projets répartis sur le territoire de l’Inde et à l’étranger.
Envoyé Spécial Cheick M. TRAORé
L’Essor