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Koulikoro : LES ORDURES ENVAHISSENT LA VILLE

Face à cette situation alarmante, la mairie a pris de nouvelles mesures qui commencent à donner de résultats.

L’assainissement est un problème récurrent à Koulikoro. La ville est envahie par des dépôts anarchiques des ordures, et même les berges du fleuve ne sont pas épargnées. Il y a des puisards à ciel ouvert partout. Les latrines ne répondent pas aux normes, et des eaux usées coulent dans les rues et même dans certaines concessions. Les caniveaux sont bouchés de déchets et certains sont très dégradés.
En outre, le fleuve Niger est pollué par les exploitants de sable et toute la chaîne de production industrielle et artisanale, les détergents et autres produits de lessive, les eaux d’égouts. Il y a également des nuisances d’origine socioéconomiques comme le mauvais emplacement de l’abattoir et l’éternelle divagation des animaux. Il y a aussi le fait que certaines personnes utilisent les collecteurs ou caniveaux comme puisards.
Pour le directeur régional de l’assainissement, du contrôle des pollutions et des nuisances de Koulikoro, Fa Moussa Bagayoko, de telles pratiques doivent être sanctionnées par les collectivités. Dans la capitale du Méguétan, tous les GIE (groupements d’intérêt économique) de première génération opérant dans l’assainissement ont cessé de fonctionner soit à cause du non payement de leurs prestations par la population, et aussi à cause du manque d’appuis conséquents de la mairie.
La population de la commune qui était de 16.134 habitants en 1976, a atteint 43.174 en 2009. Pendant ce temps, les infrastructures n’ont pas évolué.
La situation des ordures ménagères en 1994 était de 35.000 tonnes pour 28 sites de dépôts anarchiques. Aujourd’hui, ces chiffres semblent être doublés malgré les efforts de la Commune. Face à cette situation alarmante, le maire, Eli Diarra, reste tout de même optimisme. «Je reconnais tous les problèmes d’assainissement évoqués, mais je garde l’espoir qu’on peut les évacuer. L’assainissement est une chaîne. Mais ma seule préoccupation, c’est de disposer du matériel roulant et d’un chargeur. Grâce à notre détermination, à l’aide des partenaires et de l’Etat, nous ne désespérons pas d’en acquérir. Pour le moment, nous nous contentons de ce qui est disponible», explique-t-il.
En effet, grâce à une camionnette offerte à Koulikoro par Quetigny Les Dijons, une ville française jumelée, les ordures ménagères étaient transportées au dépôt final aménagé en 2017. Malheureusement, cette camionnette est en panne depuis 3 à 4 mois. Selon un citoyen qui a voulu garder l’anonymat, cette camionnette ne peut pas assurer, à elle seule, l’enlèvement de tous les déchets solides.
«Les moyens vont venir, car le volet environnemental du projet de construction de la route Bamako-Koulikoro compte équiper la mairie», espère le maire Eli Diarra. Autre bonne nouvelle est qu’Enabel, un projet belge de coopération, vient de s’installer à Koulikoro. Ce projet interviendra dans la gestion des déchets liquides en 2019. Il va aménager une station de traitement des boues de vidange « une aubaine pour notre commune», se réjouit le maire.
En attendant, 30 associations de femmes entretiennent quotidiennement la RN 27 qui traverse la ville. «Ces femmes évoluent pour le moment dans un cadre que je compte formaliser cette année», promet l’édile. Il explique aussi que dans le cadre de la surveillance de l’assainissement de la commune, la mairie a installé les comités de développement de quartier en 2018 pour éventuellement gérer les problèmes environnementaux et sanctionner tous ceux qui ne respecteraient pas la réglementation en vigueur en matière d’assainissement.
Aussi, les GIE commencent à revivre et la mairie vient d’enregistrer trois nouveaux. Le maire a laissé entendre que plusieurs dispositions ont été envisagées dans l’arrêté n° 20194- 000 001-CUK-SG au titre de la réglementation de la circulation et de la salubrité. L’article 8 de cet arrêté stipule que tout déversement, écoulement ou ruissellement d’eaux usées, ménagères sont interdits sur la voie publique, la vidange des latrines et puisards dans les rues, sur les places publiques, dans les cours d’eaux et caniveaux est interdite.
Par ailleurs, les occupants d’une concession sont tenus de garder en état de propriété les trottoirs et les caniveaux bordant les habitations. Cette mesure est applicable aux boutiques, restaurants, caféteries, bars, boucheries, rôtisseries. Il est également interdit de déverser les ordures ménagères ou tout autre objet pouvant gêner l’écoulement des eaux. Dans l’article 9, il a été institué quatre journées de salubrité dans l’année. Cette disposition entre dans le cadre de l’engagement citoyen en raison d’une journée par trimestre. Avec toutes ces mesures, l’engagement de la commune, la mise en oeuvre de certains projets, l’espoir est permis pour rendre la ville de Koulikoro propre.

Amadou MAÏGA AMAP-Koulikoro

L’Essor

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