Retour sur l’affaire de l’incendie criminel dans le nord de Madagascar qui a ravagé près de 500 habitations. Des enquêteurs viennent d’arriver sur place. Une équipe mixte de policiers et de gendarmes chargés par le gouvernement de faire la lumière sur cet acte malintentionné le mercredi 22 février. Les habitants et les élus locaux accusent des policiers venus enquêter sur le meurtre de deux de leurs collègues d’être à l’origine de ces incendies. Vendredi 3 mars, le président de la République a quant à lui limogé le ministre de la Sécurité publique. Après dix jours de silence, le gouvernement semble vouloir montrer qu’il prend l’affaire en main.
Ce sont trois gendarmes et trois policiers qui sont arrivés vendredi à Anstakabary, l’un des cinq villages décimés par les flammes. Une mission de dix jours leur a été confiée pour identifier les responsables de ces incendies criminels. « Un ordre du chef de l’Etat », indique le ministre auprès de la présidence Narson Rafidimanana. « Nous voulons connaître la vérité. L’Etat ne fermera pas les yeux sur cette affaire », ajoute-t-il.
Dix jours après le drame qui a fait un mort et laissé 1 000 personnes sans foyer, le gouvernement tente de sauver la face. Une tonne et demie de riz et des ustensiles de cuisine ont été envoyés pour les familles démunies a fait savoir le bureau de la primature.
Mercredi, le président de la République a aussi pris la décision de limoger le ministre de la Sécurité publique, Norbert Anandra. Une sanction qui intervient alors que sa gestion de l’affaire était décriée par l’opinion publique depuis plusieurs jours. Si officiellement la raison de ce limogeage n’a pas été communiquée, des proches de la présidence indiquent toutefois que cette éviction serait directement liée à la communication chaotique réalisée par l’ancien ministre sur cette affaire. Une décision pour calmer aussi la colère de la population.
Au lendemain du drame et avant même qu’une enquête soit ouverte, Norbert Anandra avait affirmé que les policiers n’avaient rien à voir avec ces incendies et que seules 8 cases avaient été brûlées. Pour l’heure, aucune instruction judiciaire n’a été ouverte. « Cela devrait se faire à l’issue de l’enquête mixte », indique le ministre auprès de la présidence.
Source: RFI