LA CMA vient de poser la vraie pierre pour créer un État souverain. Et cela au vu et au su des Maliens, sans que personne ne lève le petit doigt. L’État malien a toujours montré son impuissance face à la CMA, mais cette fois-ci, c’est le peuple entier qui a montré que le Mali n’en vaut plus la peine.
Une région du pays est hors de l’autorité des gouvernants depuis des années, même si elle faisait semblant de les attendre. Aujourd’hui, elle vient de faire comprendre qu’elle n’a plus besoin de personne. Elle a décrété ses lois, elle a une armée et des autorités de police qui peuvent veiller à l’application des sanctions. Elle a même posé un acte diplomatique parce qu’elle a désigné le cadre dans lequel un étranger doit se conformer dans ses murs.
La carte de séjour est exigible à tous ceux qui ne sont pas de la région, donc aux Maliens, les autorités de fait de Kidal ont même dénoncé les autorités intérimaires. Ce qui équivaut à une dénonciation de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger. La république de l’Azawad a désormais un territoire, une population, un organe de direction, une armée et enfin un arsenal juridique qui émane forcément d’un organe considéré comme pouvant légiférer. Que reste-t-il ?
Surtout que l’État malien reste silencieux et maintient toujours dans son gouvernement ceux qui représentent ces gens, aucun communiqué d’aucun politique. Aucune condamnation officielle. La société civile n’a mobilisé personne. Les Maliens vaquent tranquillement à leurs occupations. Nous sommes arrivés à la conclusion que les Maliens ont abdiqué et ont accepté de laisser leur pays. Qui peut être patriote et regarder la création d’une autre législation dans son pays sans bouger ? Où sont nos députés? Où sont nos institutions ? Où sont nos soldats ? Où sont nos hommes politiques ? Où est le chef de l’État ? Qui attendons-nous ? Personne ne condamnera à notre place, ni l’Occident ni les Nations-Unies, tant que nous écoutons nos radios tranquillement et que nous vaquons à nos affaires, comme si nous étions le centre du monde. Nous sommes tous des déplacés dans un futur pas lointain. Nous connaissons désormais notre avenir.
Macké Diallo
Source: Le Démocrate