Lundi 25 juin 2018, le ministre de l’Intérieur italien montre la vraie position de son pays lors de son passage en Libye pour parler de migrations. L’objectif était de passer de nouveaux accords. Mattéo Salvini se montre favorable à la création de centres « d’accueil et d’identification » au sud de la Libye.
Alors que plusieurs autorités européennes doivent se réunir à Bruxelles à partir du jeudi 28 juin afin de dénouer ce nœud mondial qu’est l’immigration, Mattéo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien effectue une visite surprise en Libye le lundi dernier afin de discuter de nouvelles mesures de gestion des migrants. Les accords qu’il entend passer sont notamment financiers, mais également matériels puisqu’il a évoqué la création de « hotspots » au sud de la Libye. Aussi, a-t-il tenu à préciser que les ONGs internationales ne sont que des « trafiquants d’êtres humains ». En conséquence, elles doivent laisser la gestion de cette affaire aux garde-côtes libyens. À ce titre, le ministre italien montre toute sa détermination à accompagner ces garde-côtes en termes d’équipement pour qu’ils ramènent en Libye tous les migrants qui tenteront de rejoindre les côtes italiennes.
Cette visite lui a servi d’occasion de rappeler à la communauté internationale que le navire humanitaire, Lifeline, qui se trouve sur la Méditerranée avec à son bord 234 migrants, ne sera pas accepté en Italie. Le Ministre n’a pas tardé à faire une comparaison entre Macron et le Premier ministre hongrois, Viktor Orban : « On me dit que Orban, qui pour de nombreux médias est l’ennemi numéro un, ne remplit pas ses obligations de relocalisation pour 300 personnes, c’est-à-dire que l’Italie aurait dû relocaliser en Hongrie 300 personnes. Mais la France du bon Macron, elle, ne remplit pas ses obligations à hauteur de 9 000 personnes. Donc si Orban est méchant, Macron est 15 fois plus méchant. »
Il invite alors l’Union européenne à prendre des mesures concrètes avant de parler de relocalisation : « Quand l’UE aura montré sa volonté de protéger les frontières extérieures par des moyens concrets, on pourra penser aux relocalisations internes dans l’UE. »
Rappelons que la semaine dernière, l’Italie a refusé d’accueillir un navire humanitaire, Aquarius, avec à son bord plus de 600 migrants qui seront finalement acceptés par l’Espagne. Dès lors, les concertations se sont multipliées afin de trouver un dénouement heureux à ce phénomène migratoire auquel les pays de l’Union européenne se trouvent confrontés.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays