Le président malien Ibrahim Boubacar Keita, entame ce mardi 20 octobre, une visite d’Etat en France. La reprise économique et le développement du Mali, seront au centre d’une rencontre avec les partenaires internationaux et les investisseurs.

C’est dans ce cadre que nous nous sommes intéressés à la présence des Européens au Mali. Arrivé en 2011, Julien Marrant pensais rester un mois au Mali. « Il se trouve que des opportunités se sont offertes et j’ai commencé par monter des projets dans l’informatique et l’éducation », explique ce Français résidant à Bamako. Comme lui, de nombreux occidentaux sont présents dans divers secteurs d’activités au Mali.

Selon Lasséni Traoré, enseignant à la faculté de droit de Bamako, c’est un phénomène qui ne date pas d’aujourd’hui. « De la période coloniale à l’indépendance et jusqu’aux évènements de Mars 1991, nous assistons à l’arrivée des Européens sur notre territoire. Et les raisons sont multiples et diverses », indique-t-il.

Durant les années 2000, le Mali a bénéficié d’un fort afflux d’Investissement directs étrangers, mais la crise politico-sécuritaire de 2012, a entre-temps interrompu cette dynamique.

Selon l’ambassade de France au Mali, en 2013, le stock d’investissements déclarés français s’élève à 73 millions d’euros et les flux sont repartis à la hausse à 3,7 millions d’euros, après leur repli en 2012. La France n’est plus le premier investisseur étranger au Mali, compte tenu de la montée des investissements dans le secteur minier en provenance d’Afrique du Sud, d’Australie et du Canada. Les Marocains représentent un tiers du secteur bancaire, le secteur du BTP et le commerce attirent les Chinois.

« Le mali est une destination privilégiée parce que nous nous sommes un pays riche, en ressources naturelles et humaines même si c’est moins qualifié. L’extraction de l’or et les télécoms, sont deux secteurs porteurs de richesse », souligne Dr Etienne Fakaba Sissoko, professeur d’économie à l’université de Bamako.

Dans la capitale malienne, les habitants ont des avis différents sur la présence des Européens dans le pays. Pour Diallo Aliou, “ils visent toujours leurs intérêts” Et d’ajouter : “on ne peut pas avoir la paix, tant qu’on ne fait pas ce que la France souhaite. Sinon l’Europe est mieux, pourquoi ils viennent nous encombrer, on les respecte alors qu’ils nous marginalisent chez eux “.

Certains ne voient pas seulement l’aspect économique de cette présence. « Ce que j’ai compris de leur présence ici, c’est qu’ils viennent s’approprier notre culture », estimeTata Dramé, vendeuse de galettes.

D’après l’ambassade de France, en 2013, 125 filiales et sociétés à capitaux français ont été recensées au Mali, employant environ 4 000 salariés. Elles sont essentiellement présentes dans la téléphonie mobile, la distribution des carburants, les équipements de BTP et la banque.

Sory Kondo, Augustin K. Fodou

Source: Sahelien