En mire de l’élection présidentielle, tandis que les états-majors politiques affutent leurs stratégies, ce sont les expressions : « il paraît que», « on dit que » « de source bien informée je vous apprends que », bref, ce sont tous les termes usuels de ce genre qui font florès dans les taxis, sotramas et autres « grins » et « milieux bien informés ». Cette année, dans les « grins » notamment, avec l’absence de déclaration à candidature pour le moment de certains « grands partis », les cogitations sont encore plus originales. On parle de plans A, B et même C ! L’autre jour de passage à Bamako-Coura, dans un célèbre « grin » un parmi des « gens bien informés » appelé « le Senat », nous avons assisté à une séance de questions-réponses.
Devinette ou Ntenten : « parmi les animaux sauvages, quel est celui qui, non seulement mange son produit de chasse mais ne rechigne pas à se régaler des restes des autres ? A cette question, des réponses fusèrent : la hyène, le chacal, le charognard etc. D’accord dit le questionneur, chacun de vous a certainement raison, mais parmi tous ces animaux que vous avez cités quel est celui qui est le plus doué dans cette pratique ? Les débats n’ont pas pu départager entre l’hyène et le chacal. Alors notre questionnaire dit : ne pensez-vous pas que c’est l’hyène, car elle est plus puissante, et s’il s’agit de prendre les restes, le chacal se tiendra à distance tant qu’elle sera présente.
Le questionneur a repris : Ntenten : parmi les partis politiques maliens, quel est le parti qui, de par son comportement se rapproche le plus de l’hyène ? Un silence de cimetière, tel qu’on aurait entendu une mouche voler s’installa dans « le grin ». Chacun des membres du « Senat » avait compris l’allusion. Un homme rompit le silence : « il est évident c’est le parti de l’abeille solidaire ! » Quelqu’un d’autre essaya de riposter, en vain. Le silence des autres indiquait qu’ils étaient d’accords avec le verdict de leur camarade qui, certes n’appartenait pas à la formation politique de la plupart d’entre eux mais, il n’avait dit que pure vérité. En effet, depuis son départ du pouvoir en 2002 après les deux mandats du président Alpha Oumar Konaré, la direction nationale de l’ADEMA / PASJ a fui ses responsabilités de vouloir jouer le premier rôle dans la gestion du pays. Eternel faiseur de roi, elle n’a pas eu le courage de jouer son rôle historique au grand dam de la plupart de ses milliers de militants sincères.
Et, depuis avant-hier, lundi 07 mai, ceux qui espéraient voir le professeur l’homme consensuel du parti dans le starting-block de la course à la présidentielle ont dû désenchanter. Comme des orphelines, abandonnées à elles-mêmes, les abeilles semblent fragilisées pour une nouvelle rupture qui, cette fois-ci, mettrait fin à une aventure qui a commencé depuis 1968 pour certains militants, c’est-à-dire il y a 50 ans immédiatement après la prise du pouvoir par le lieutenant Moussa Traoré de l’époque.
…sans rancune
Wamseru A. Asama
Delta News