Il est normal que l’opinion des pays sahéliens questionne une guerre contre le terrorisme qui s’enlise au lieu de produire des résultats, malgré près de 20000 soldats étrangers et comme seul leitmotiv : si les forces étrangères s’en vont ce sera pire.
Il est normal aussi que les maliens ne comprennent l’interdiction d’une présence de l’Etat malien à Kidal avec la bénédiction de la France, qui devrait comprendre que sans rétablissement de la force publique à Kidal la guerre contre le terrorisme est vouée à l’échec.
De meme il est normal que la France s’offusque de se voir critiquée alors que ses enfants meurent sur le sol Malien.
Pourtant, un retrait du Mali pour la France serait oublier que sa mission au Sahel n’a pas pour but unique de sauver le Mali, mais aussi d’empêcher l’établissement d’une qatiba terroriste à 2 heures de l’Europe comme l’a justement rappelé le Président IBK. Ainsi la France partirait au détriment de sa propre sécurité.
Alors la question rationnelle pour les maliens comme pour les français, n’est pas de savoir si les troupes françaises doivent rester ou pas, mais de savoir si la stratégie présidant cette présence est la bonne. Et au regard du résultat le doute est permis.
Le succès sera impossible tant que les troupes étrangères restent forces d’interposition, plutôt que de rétablissement du droit régalien de l’Etat malien sur l’ensemble de son territoire. En l’état, la lettre de mission au Sahel est caduque et ne pourra que nourrir les ressentiments de part et d’autre.
Cette rencontre de Pau sera une bonne chose à condition que les vraies réponses soient données à une situation à laquelle la guerre française en Libye n’est pas étrangères et pour laquelle les insuffisances de l’armée malienne n’ont pu gérer les conséquences. Pour l’heure, chacun doit comprendre que nous sommes dans le meme bateau… Il faut juste s’entendre sur sa direction. Dieu veille.
Madani Tall