Elle a été animée par le coordinateur du Front du Refus de l’Accord, Ibrahim Kébé et le Pr Oumar Mc Koné, membre du comité de pilotage, accompagnés par leurs camarades Hawa Sy Savané, Maïmouna Maïga et Mantala Camara. Pour le Pr Oumar Koné, le projet de loi sur la police territoriale se trouvant sur la table du Conseil National de Transition est prévu par les articles 8 et 27 de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale Issu du processus d’Alger. A ses dires, la police territoriale ou police de proximité, communale et municipale, vise à donner une armée au fantasmatique Etat de l’Azawad et engage le budget de l’Etat à hauteur de 30%. Aussi dit-il, cette police sera mise à la disposition de toutes les régions sur présentation d’une demande et des pièces justificatives pour toutes les régions. Ce qui semble pour lui, une supercherie, un processus juridique alambiqué car, dit-il, l’armée nationale à vocation à être présente dans toutes les régions du territoire national. Avant de s’interroger sur les liens de collaboration et de coordination qui existeraient entre cette police territoriale et la police nationale et sur le sort de l’armée reconstituée qui, pour lui, n’est qu’une armée à dominante touaregs.
En outre, il a invité le Conseil national de Transition à ne pas examiner ce projet de loi de police territoriale issu de l’Accord d’Alger. Lequel à ses dires n’a jamais été soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale encore moins ratifié par celle-ci. « J’appelle tous les magistrats à considérer le fait de voter des lois qui ne respectent pas la Constitution et invite les Maliens à se mobiliser contre cette pratique », a-t-il déclaré.
Pour Almadi Cissé du Collectif Songhay Chaawara Batoo, sa présence à la rencontre est justifiée par le fait que sa coalition a une convergence de vue avec le Front de Refus de l’Accord. Il affirme que six ans après la signature de l’accord censé ramener la paix, les conflits se sont exacerbés, l’insécurité s’est développée.
Il fustige la création d’un département ministériel pour la mise en œuvre de l’Accord en dépit des recommandations du dialogue national inclusif et des journées de concertations nationales demandant la relecture de cet Accord.
Le Coordinateur Ibrahim Kébé fait un ramassé des différentes déclarations en langue nationale. Il a également procédé à la lecture d’un droit de réponse du FRAA suite à la conférence de presse du 20 juin 2021. A ses dires, l’intégrité territoriale acquise le 22 septembre 1960, sous la direction de Modibo Kéita, n’est pas une réalité. Prenant à contre-pied les dirigeants de la Coordination des Mouvements de l’Azawad, mettant au crédit de l’Accord le cessez-le-feu entre l’armée malienne et les groupes armés, Ibrahim Kébé, a, dénoncé l’attaque régulière des camps militaires, les bavures meurtrières de la France, les violences et l’insécurité galopante avec son lot de refugiés et de déplacés (plus de 4000 personnes).
Pour finir, il a réitéré la position du FRAA, militant pour la renégociation de l’Accord d’Alger. « Nous voulons la renégociation de l’Accord d’Alger pour la prise en charge des intérêts fondamentaux de notre pays », a réclamé Ibrahim Kébé.
Alpha Sidiki Sangaré