Lors de son investiture l’année dernière, le président Ibrahim Boubacar Keita avait promis de restaurer l’unité malienne.

Son élection avait suscité énormément d’espoir après une période de grandes difficultés pour les Maliens.

Un an plus tard, les négociations sur le Nord viennent juste de commencer et la situation sécuritaire dans la région reste précaire.

L’armée malienne peine à assurer la sécurité des habitants dans le nord du pays.

“Malheureusement aujourd’hui nous ne sommes pas aveugles par rapport à l’armée malienne. C’est plutôt les forces amies, notamment la Minusma et l’opération Barkhane qui sécurisent les populations ici. Les gens ne comprennent pas qu’un an après, IBK ne soit venu ni à Gao, ni à Tombouctou et a fortiori à Kidal. Donc sentiment de déception”, a déclaré un commerçant de la région.

A Tombouctou également, les activités ont repris, mais les déplacements à l’extérieur de la ville sont jugés dangereux.

“Tout le monde a dit que IBK, c’est l’homme de la situation, mais jusqu’à présent il n’y a pas de sécurité parce qu’à 70 km de Tombouctou…Il y a du banditisme, il y a des vols de bétail. Ça ne va pas ! ” a ajouté le commerçant.

A Kidal, les habitants disent ne pas connaître leur président IBK, notamment depuis la visite de son Premier ministre, Moussa Mara, en mai dernier.

“IBK jusqu’à présent n’a pas maîtrisé le dossier, relève un habitant. Ce que vous avez vu les 17 et 21 mai, des morts pour zéro, juste pour l’arrogance d’un chef d’Etat qui a voulu défier. Et aujourd’hui on retourne à la case départ.”

Des points positifs

Mais le bilan de cette année au pouvoir n’est pas uniquement négatif.

Le président malien aura notamment réussi à traduire en justice l’ancien chef de la junte Amadou Haya Sanogo.

L’instruction judiciaire menée contre l’ex-putschiste a été bouclée.

Le président avait également annoncé qu’il lutterait contre la corruption.

Il a commencé à le faire en n’entravant pas les procédures dans plusieurs dossiers importants.

Enfin, concernant les négociations de paix avec les groupes armés du nord du pays, les premières discussions avec les groupes armés à Alger se sont soldées par la signature de deux documents importants : la cessation des hostilités et la feuille de route des négociations.

Beaucoup s’accordent d’ailleurs à dire que le futur du Mali ne se jouera pas à Bamako mais à Alger.

Source: BBC