Le président de la République Ibrahim Boubacar KEITA n’a pu pas contenir sa colère cinq jours après l’attaque de Dioura ayant fait 23 morts, la semaine dernière. Profitant de la fin des six mois de formation militaire des recrues du Service national des jeunes (SNJ), il a durci le ton avec un ordre ferme : « Que nous ne soyons plus surpris nulle part (…). Aucune négligence ne saurait plus être tolérée ».
Sur la Place d’armes du Génie militaire de Bamako, les 600 éléments du Service national des jeunes ont été présentés, hier jeudi au Drapeau national. Une cérémonie solennelle marquant la fin de leur formation militaire de six mois à Bafo, dans la région de Ségou.
Au cours de celle-ci, le Président Ibrahim Boubacar KEITA visage ferme et d’un ton martial s’est adressé à la hiérarchie militaire, à l’armée malienne de façon générale.
À propos, il a évoqué l’attaque meurtrière perpétrée contre les Famas à Dioura la semaine dernière. Ce drame, qui a fait 23 morts parmi les soldats maliens, a été orchestré par surprise, rapportent plusieurs sources. De quoi irriter le chef suprême des armées maliennes qui est sorti de son silence, ce jour.
« Le peuple est dans la douleur, mais il est loin d’être désespéré. Oui, ce disant j’ai au cœur Dioura. Dioura la martyrisée, Dioura la torturée, Dioura l’agressée, Dioura la violentée, Dioura la surprise », exprime-t-il sa pensée pieuse.
Dans la même foulée, IBK s’est montré sidéré aux mordus, à travers lequel, la vie des soldats a été arrachée par des terroristes dans cette ville : par surprise, affirme-t-il.
« Que non, que ça ne soit plus le cas », a-t-il répété plusieurs fois la main à ses lunettes avant de donner des avertissements fermes : « Que nous ne soyons plus surpris nulle part. Messieurs les chefs militaires, je vous y engage instamment en le nom de la patrie, nous sommes en guerre, aucune négligence, aucune négligence ne saurait plus être tolérée, en tout cas, je ne la tolérai pas pour la vie de nos enfants et de la patrie ».
Puis, a-t-il déclaré en chef suprême des armées, ce message équivaut à un mot d’ordre aux forces armées et de sécurité et qu’il soit compris dorénavant, très clairement.
Pour IBK, chaque Malien doit se dire que le pays n’est pas en paix. Il fait face à une guerre asymétrique, traitresse sans règle établie.
En ce moment, prévient-il, la population civile et celle militaire doivent toutes rehausser leur niveau de vigilance. Et il ne veut plus un autre cas de Dioura.
« Que nul ne vient plus nous surprendre en train de faire du thé ou en passivité à un checkpoint. Cela ne sera pas tolérable. En tous cas, cela ne sera plus admis. C’est clair », a promis IBK très en colère.
Par ailleurs, en même temps que les autorités ont le devoir et obligation de former et d’équiper les soldats ; en même temps ceux-ci ont l’obligation de rendre un service impeccable.
« Nous avons devoir et mission de qualifier nos forces armées, de les équiper, de les former. En retour, nous attendons d’elles un service impeccable en le temps que nous vivons. Cela est obligatoire. Ce que j’ai dit est dit », a martelé le Président IBK.
Après son intervention qui a mis fin à l’événement devant des officiers supérieurs de l’armée, un jeune militaire aussi très en colère nous a confié : « Il est inadmissible que nous soyons surpris. Il est inconcevable qu’en position défensive que l’on soit surpris. Depuis le début de cette crise, nous sommes en position défensive. En ce moment, on ne doit pas être surpris ».
Pour le jeune militaire, qui a voulu requérir l’anonymat, il est temps que les autorités aillent au-delà des discours et prennent leurs responsabilités.
SNJ, la renaissance
Auparavant, la cérémonie avait enregistré la présentation sous le Drapeau national des recrues du 1er contingent de la nouvelle formule du Service national des jeunes (SNJ).
Elle marque la fin de la formation commune de base des 600 éléments de cette cohorte et la renaissance du SNJ.
Selon son Directeur général, le Colonel Major, Kéba SANGARE, le Service national des jeunes (SNJ) a été relancé par la volonté des plus hautes autorités politiques du pays pour permettre de parfaire la formation physique, morale et intellectuelle des jeunes en vue de leur participation active au développement social, culturel ainsi que leur participation pour les besoins de la défense du Mali.
Et après la présentation au Drapeau national, les éléments de ce 1er contingent bénéficieront de dix mois de formation professionnelle et deux mois de remise en main, a précisé Kéba SANGARE.
« Ces jeunes peuvent constituer des éléments réservistes pour l’armée en cas de besoin. Aussi, le SNJ peut être un moyen de fixer les jeunes tout en luttant contre l’exode et l’immigration », a indiqué l’Officier malien qui dirige ce service.
Contrairement l’ancienne formule, le SNJ (nouvelle version) est ouvert aux jeunes maliens de 18 ans à 35 ans, répondant aux critères de sélection.
Par Sikou BAH
Source: info-matin