La question qui tarabuste une grande partie de la population est sur quoi débouchera cette rencontre entre les deux hommes.
Au regard de ce qui a été convenu, l’on est en droit de s’attendre à un dialogue direct entre le Président IBK et l’honorable Soumaila CISSE. Ce que ce dernier a d’ailleurs toujours exigé. Il faut rappeler la LOI N° 2015-007/ DU 4 MARS 2015 PORTANT STATUT DE L’OPPOSITION POLITIQUE qui stipule en son article 18 : ‘’le Chef de l’Opposition politique peut être reçu en audience par le Président de la République et le Premier ministre, à sa demande, sur les questions d’intérêt national.
Des missions peuvent lui être confiées’’.
Soumi est-il désormais maître du jeu ? Répondre par l’affirmative serait aller trop vite en besogne, parce que le dialogue se fera suivant l’agenda présidentiel et conformément aux priorités de l’État : la révision des textes, le code électoral, la révision constitutionnelle, la crise sécuritaire, la crise sociale, les difficultés économiques et financières, crise électorale en ce qui est du mode de scrutin à revoir.
Une avancée majeure est que le dialogue sera ouvert, conformément aux orientations du Président IBK et de l’honorable Soumaîla CISSE, lesquels ne souhaiteraient et n’auraient certainement pas intérêt à exclure les autres : Partis politiques, associations…
À cela, il faut ajouter la perspective d’un gouvernement d’ouverture. À en croire le Chef de file de l’Opposition, le sujet n’a pas été évoqué lors de son échange avec le Chef de l’État ; pour autant, il ne le balaie pas d’un revers de la main : « c’est après qu’on verrait les modes opératoires… quand nous mesurons la gravité de la situation, nous mesurons tous les deux l’état du pays, c’est en ce temps qu’on peut essayer d’aborder les solutions et trouver les hommes, les associations, les partis politiques, tout ce qui peut aider à sortir de la crise ».
Happy end ?
Certes, Soumi champion reconnaît qu’un « premier pas a été fait par cet appel » et suite auquel il a « fait un 2e pas en allant à Koulouba ». Il reconnaît qu’un « début a été fait ». Cependant, il ne se laisse pas emporter par un enthousiasme débordant. Soumi reste prudent et mesuré : « au moment où on sera sur les rails, et qu’on se dit le chemin est tracé, ce jour-là, l’optimisme va venir ».
Il ajoute : « dans un premier temps, c’était d’abord de partager ensemble les difficultés, qu’on est tous les deux conscients du niveau des difficultés ; qu’on se mette quelque part à niveau les informations que nous avons. Je crois, quand nous mesurons la gravité de la situation, nous mesurons tous les deux l’état du pays, c’est en ce temps qu’on peut essayer d’aborder les solutions et trouver les hommes, les associations, les partis politiques, tout ce qui peut aider à sortir de la crise ».
Autant dire que de la tournure que prendra le dialogue dépendra la décrispation du climat politique ; un dialogue qui devrait avoir comme fil d’Ariane que « chacun qui le souhaite et dont la parole est entendue et écoutée par le pays soit de la partie » selon le Président IBK. Après cet exercice et seulement après, il sera possible de se prononcer sur un heureux dénouement. Tout autre cas de figure renverrait à un cynisme inversement proportionnel au civisme des principaux acteurs dont la responsabilité est engagée devant l’histoire.