En vue de créer les conditions idoines d’une participation inclusive au processus de révision constitutionnelle, le Chef de l’Etat reçoit tour à tour ses compatriotes de tous les secteurs et partis politiques. Ainsi, a-t-il souligné, les concertations nationales se tiendront dans les conditions régulières. «Le dialogue national est obligatoire et il se fera», a précisé le Chef de l’Etat tout en il rassurant qu’il n’y a aucune volonté de passage à force.
Le jeudi 11 avril dernier, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, a reçu en audience certains Responsables de partis politiques : Amadou Thiam de l’ADP-Maliba, Modibo Kadjoké du PMR et Abdoulaye Diarra du parti YELEMA (Changement). Cette rencontre qui a eu lieu dans la salle des Banquets fait suite à une série du genre entamée depuis le début de la semaine par le Chef de l’Etat en vue de créer les conditions d’une participation inclusive de tous les partis politiques, de tous les Maliens, au processus de révision constitutionnelle.
En effet, lors de la rencontre, le Président de la République a remis à chacun de ces Responsables une copie de l’Avant-projet de la nouvelle Constitution résultant du travail du Comité d’Experts chargé de la réforme constitutionnelle. Avant de leur remettre ledit document, le Président IBK a pris le soin de leur signifier que l’initiative s’inscrit est celle de l’intérêt supérieur du pays. «Chacun a souci du pays, chacun a son approche, sa solution pour sortir de la crise», dit-il.
Pour le Président Ibrahim Boubacar Kéïta, le pays doit avancer, le doit continuer sa marche vers le progrès. D’où la révision d’une Constitution qui a fait son œuvre et qui souffre d’usure à l’épreuve du temps. Cette révision qui permettra au Mali «de se dépasser et faire en sorte que le respect acquis (au prix de lourds sacrifices) ne soit pas altéré».
Le Président de la République a clairement exposé aux quatre leaders de partis politiques sa vision ‘’d’un Mali uni et refondé pour aller de l’avant’’. «Malgré les interrogations graves du moment, le pays doit continuer à avancer», a-t-il ajouté.
IBK a rappelé que notre pays, un Etat souverain, a pris un certain engagements pour la paix en présence de la Communauté internationale dont il a salué la présence au chevet du Mali qu’il se doit d’honorer. Il n’a pas fait mystère de sa grande reconnaissance à l’endroit de l’ONU, à travers la MINUSMA et les troupes françaises qui appuient les Famas dans leur mission régalienne de défense du territoire national du Mali. L’objectif commun est de travailler à éviter que «les forces obscures ne subvertissent notre pays de l’intérieur».
La nécessité du dialogue national
Par rapport à la nécessité d’une concertation nationale, le Président de la République est rassurant : «le dialogue national est obligatoire et il se fera ».
De leur côté, les quatre Responsables partis politiques ont, tour à tour, exprimé au Chef de l’Etat leur respect des institutions de la République et de « sa personne » ainsi que leur attachement à une inclusivité dans la conduite de ce processus de révision de la loi fondamentale. Nonobstant des divergences dans l’approche, tous ont rassuré de leur disponibilité à s’impliquer afin que «tout le monde soit dans le train qui va démarrer».
« Personne ne peut douter aujourd’hui de la pertinence de cette révision. C’est même une priorité », a déclaré Modibo Kadjoké. Au même moment reconnaîtra l’honorable Amadou Thiam de l’ADP Maliba : «Cette fois, les efforts d’inclusivité sont bien visibles».
Au lendemain de sa rencontre avec les partis politiques, une forte Délégation de la société conduite par Bréhima Allaye Toure, Président du Conseil National de la Société Civile (CNSC) a été reçue à son tour par le Président IBK. C’était en présence du Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf et des plus proches collaborateurs du Président de la République.
Le Chef de l’Etat a remercié les leaders de la société civile; car, être venu est «signe de respect pour le président et les institutions de la République. Mais est aussi conforme à nos valeurs, traditionnelles et religieuses». Avant de les appeler à l’union pour le seul intérêt du Mali. Au cours de l’entrevue, le Président de la République a expliqué avoir convié la société civile pour parler de révision constitutionnelle, d’autant plus que «la Constitution de 92 a révélé des insuffisances».
«Notre loi fondamentale doit, au-delà, intégrer de nouvelles dimensions relatives à la décentralisation et doit faire une place à nos autorités légitimes», a justifié IBK qui a aussi mis l’accent sur la création d’une Cour des Comptes, conformément aux directives de l’UEMOA.
L’inclusivité doit être observée
Après avoir remercié à son tour le Président Kéïta pour son sens de dialogue et d’inclusivité dont il a toujours fait montre, le Président du Conseil National de la Société Civile, Boureima Allaye Touré, dira : «C’est un signe très fort. Le dialogue est une vertu. Je voudrais vous rassurer que nous avons travaillé pendant 21 jours avec le Comité d’Experts. Cette inclusivité doit être observée pour que ce projet prenne en compte toutes les aspirations de nos populations. Nous allons jouer notre partition. Il faut que tous les acteurs puissent y participer pour éviter ce que nous avons connu en 2017 et avant 2017. Nous restons debout, engagés ».
En réponse, le Président de la République a rassuré ses interlocuteurs qu’il n’y a aucune volonté de passage à force. «Certains pour des raisons qui les appartiennent n’ont pas voulu venir à Koulouba. Rien n’est perdu. Cette mission-là, je la conduirais. Qu’Allah veille nous accompagner tous et veille sur notre pays », a indiqué le Chef de l’Etat.
Dernier acte de cette audience, le Chef de l’Etat a officiellement remis une copie de l’Avant-projet de la loi fondamentale au Président du Conseil national de la société civile. Rappelons que, le mardi précédent, le Chef de l’Etat avait rencontré la majorité regroupée au sein de l’alliance « Ensemble Pour le Mali », conduite par son Président Dr Bocary Tréta à qui une copie de l’Avant-projet a été remise.
Cette volonté manifeste du Président de la République se poursuit avec la Coalition de la Société civile.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire