En 2013 quand le peuple malien élisait IBK, tout l’espoir était fondé principalement sur deux choses : la résolution efficace et rapide de la crise au nord du pays et l’équipement des forces armées maliennes pour la défense de la Patrie. Mais à quatre ans de gestion, la déception fut très grande. Dans l’histoire, le Mali n’a jamais été aussi mal géré que sous le Kankélétigui.
Dès son accession au pouvoir, IBK a oublié la grande confiance que les Maliens ont placé sur sa personne. Comme priorité à droite, c’est un avion présidentiel avec des voyages qui ont battu tous les records mondiaux, mais sans aucun résultat. À gauche, ce sont des scandales de nominations des parents proches à des postes. Sur ce fond, IBK et son équipe ne manquent pas de passer quelques fois des offensives verbales arrogantes contre ceux qui osent donner de la voix pour formuler des critiques. Dans une atmosphère d’insouciance ou d’incompétence, lentement et presque surement, le pays s’est plus enfoncé dans une crise et dans des violences. L’administration a fui bien des localités au nord et même au centre du pays abandonnées à la merci des jihadistes, les soldats et combattants tués se comptent par centaines. À part des communiqués laconiques, aucune autre mesure.
Un criard manque de vision
A cause d’un manque de vision et de plan de sortie de crise du président IBK, la mise en œuvre de l’Accord d’Alger qui, devrait amener la paix et la stabilité au Mali, traine. Et à cause de cette lenteur, la situation sécuritaire du nord se dégrade du jour au jour. Pour preuve, ce sont plus de 500 personnes qui ont été tuées au Mali pendant les douze derniers mois. Sur les 400 victimes de la crise, plus de 200 ont perdu la vie après la signature de l’Accord à cause de la nonchalante de sa mise en œuvre. L’instabilité s’est propagée. Elle confine à l’anarchie dans certaines zones. Les témoignages concordent: à 10 kms de Tombouctou, il n’y a plus d’État, au-delà d’Almoustarat, il n’y a plus de Mali. Les routes ne sont plus sûres dans plusieurs régions. Dans le centre du pays, la multiplication des actions terroristes ou de banditisme donnent le frisson. Le processus de paix est enlisé, faute de vision et du fait de l’immobilisme des gouvernants actuels. L’amateurisme, les tâtonnements et les improvisations ont fini par exaspérer les signataires maliens et étrangers de l’Accord. La faiblesse de l’État, l’absence de stratégie et la recrudescence des activités des groupes jihadistes font peser de sérieuses menaces sur le Mali.
Après plus de deux ans après la signature de cet accord d’Alger qui avait nourri d’espoir de paix et de stabilité pour de nombreux maliens, le Mali donne l’impression d’un pays, à cause d’un manque de vision du Chef de l’Etat IBK, qui a baissé les bras. Les Maliens, surtout ceux du nord, avaient nourri beaucoup d’espoir après la signature de cet accord qu’ils allaient afin avoir la paix et la stabilité sur les terres qui leur ont vu naitre, mais malheureusement deux ans après la situation n’a pas changé d’un iota. C’est toujours la terreur et la désolation dans la partie septentrionale du pays.
Du constat général, après la signature de l’Accord de paix et de réconciliation d’Alger sa mise en œuvre traine à cause d’un manque de vision du président de la République IBK qui a été une grande déception pour le Mali. A cause de sa gestion catastrophique du pays, le leadership est plongé dans un grave immobilisme. Il n’y a pas d’enthousiasme à relever les défis. Le pays s’enfonce dans la crise. Et ce, malgré la signature de l’Accord de paix dont la mise en œuvre traine.
À l’approche des élections de 2018, le Président se souvient subitement d’une révision constitutionnelle qu’il donne comme clé de la résolution de la crise au nord. Estimant avoir le soutien d’un certain Macron et mis sur des lauriers par une classe religieuse à la réputation très sulfureuse, il évoque les Accords d’Alger pour défendre ses intentions. Les soupçons se réveillent. Des questions se posent en effet, à savoir pourquoi il a attendu 2017, veille des élections, pour se rappeler lesdits Accords. À l’aide de consultations avec un avocat français payé à hauteur de 600 millions de francs, lequel se démarquera d’ailleurs par la suite de la rédaction du projet de révision, l’équipe gouvernementale sort un texte bâclé avec des parties très controversées et déjà consciente monte au créneau et bat le pavé pour dénoncer le referendum prévu pour le 09 juillet 2017. Trois cent mille, puis un million de jeunes prennent la rue. Le report est obtenu.
Un président passé à côté de la plaque !
IBK est un Président qui semble être étonnamment passé à côté de son histoire et de sa gloire politique. Mandaté pour la résolution de la crise, il aurait dû rassembler tous les Maliens autour de l’idéal du combat, c’est à dire la mise d’un gros trait définitif sur les hostilités au nord du pays. Il aurait dû user de tout son poids politique et mettre en toute branle sa machine diplomatique pour faire pencher la prétendue Communauté internationale en faveur du Mali et obtenir la levée de l’embargo militaire décrété contre le pays. Dans ce cas, il aurait gagné en estime considérable et se serait inscrit sur la page d’or de l’Histoire du Mali. Il aurait pu par la suite gagner n’importe quel pari politique, socio-économique dans le pays, y compris la révision constitutionnelle avortée. Pour avoir manqué à ces deux points essentiels de son mandat, il risque maintenant sa chute politique définitive dans l’opprobre.
En ce qui concerne la jeunesse. Nul besoin de faire des commentaires pour dire qu’en s’organisant mieux, elle obtiendra le changement souhaité dans le pays. Elle est déçue de la classe politique. Mais rester à l’écoute et à la traîne de la classe religieuse actuelle, c’est rester dans la misère totale. Ces religieux ont la bouche dans la même trompette.
Là, il ne s’agit pas d’un instrument de musique, mais plutôt du verbe « tromper ». Ils font bien le jeu de la classe politique au pouvoir et s’en sortent avec des milliards dans la poche. Le reste, ils s’en moquent. Aux Maliens mécontents, ils montrent le chemin d’un paradis mythique : mourez d’abord pour être heureux enfin, le bonheur pour vous n’est pas sur cette terre ! Pourquoi, eux donc, ont-ils besoin de tant de milliards et de luxe ici-bas ?
En tout cas vu sa gestion catastrophique du pays, IBK mérite le prix Nobel de la mauvaise gouvernance.
La Rédaction
Le Démocrate-Mali