De nos jours, le Malien solidaire, sincère et patriote qui faisait la fierté du grand Mali a laissé la place à un autre type de Malien égocentrique qui, ne se sent concerné que par son propre intérêt. C’est pourquoi, malgré la gravité de l’ère, ni les centrales syndicales, ni la société civile, ni l’Assemblée nationale et j’en passe, censés représenter le peuple ne disent rien. Ils sont devenus des organisations satellites du pouvoir. Ils utilisent le pouvoir du peuple pour s’enrichir au même titre que les gouvernants. «An b’an ko mi, k’an t’an dja mi ?». Traduction : à quel saint se vouer.
On ne peut pas avoir comme slogan de campagne «Pour l’honneur du Mali», «Le bonheur des Maliens» et être indifférent à ce que les Maliens subissent aujourd’hui comme affres dans les hôpitaux, à la justice et à l’école.
Nous avons été humiliés sur le plan sécuritaire ainsi que dans l’application de l’accord de paix. Cet accord dit inclusif fonctionne désormais sous la dictature de la France et des bandits armés. Bien que le président n’ait pas de programme de campagne mais des déclarations d’intention, les Maliens ont massivement voté pour lui, car son équipe de campagne a su atteindre le cœur des Maliens en deux mots à savoir : honneur et bonheur.
Pour moi, Il a confondu le bonheur des Maliens au bonheur d’être dans un fauteuil présidentiel. Malgré sa bonne intention il n’a pas su réunir les conditions, ni faire la part des choses pour réaliser ses vœux. Les premières tentatives gouvernementales qu’il a essayées ont été vouées à l’échec, avec l’erreur monumentale de laisser démissionner son Premier ministre Oumar Tatam Ly.
Depuis, plus rien ne va, il n’a pas su prendre à temps ses responsabilités afin de se débarrasser de ses brebis galeuses. Quand il a voulu le faire c’était trop tard. Harcelé à l’intérieur et à l’extérieur, la France tentera même de lui faire chanter avec l’affaire Tomi, vraie ou fausse, en tout cas, il n’a pas su convaincre le peuple malien.
Finalement, craignant de perdre son fauteuil, il a préféré, selon moi, signer un pacte avec le diable, c’est-à-dire la France, dont le contenu serait : «obéir à la France pour conserver son fauteuil». Il s’est fait entourer par des amis de la France et des éléments réputés dans le détournement des deniers publics. Il choisira de divorcer d’avec son peuple pour se soumettre à la volonté de la mère patrie : la France.
C’est maintenant le «bè bi ba bolo» (chacun pour soi DIEU pour tous) comme prôner par son prédécesseur Amadou Toumani Touré (ATT). On ne peut pas aimer l’argent, le pouvoir et aimer le bonheur de son peuple.
Désormais, tant que le fauteuil est garanti par la France tant pis pour les Maliens. C’est pourquoi chaque jour, il y a des morts dans les hôpitaux, des élèves sont dans la rue, il n’ya pas de justice mais notre président s’en moque. Comme si tout cela ne suffisait pas, on veut nous amener au referendum pour la création d’un Sénat budgétivore.
L’Assemblée nationale est là pour la forme, car elle ne sert pas à grande chose et on veut nous imposer un SENAT pour récompenser des amis politiques afin de créer une nouvelle famille de riches sur le dos du peuple malien.
D’ailleurs, la plus part de nos dirigeants ainsi que les membres de leur famille ne sont pas traités dans les hôpitaux maliens, leurs enfants ne fréquentent pas à l’école publique malienne. J’aimerai dire que nous sommes dirigés par des étrangers mais, mais… Désormais, le peuple doit exiger à ce que les enfants de nos dirigeants soient inscrits dans notre école.
Le pays ne peut pas être pauvre, en crise pour la majorité des Maliens et riche pour la minorité au pouvoir. On ne peut pas se contenter commémorer la mort du Président Modibo Kéita par des dépôts de gerbes de fleur mais on doit aussi se rappeler que son slogan était : «Le maximum de bonheur pour le maximum de Maliens dans le minimum de temps».
Comment peut-on être si indifférent à la souffrance d’un peuple dont on cherche le bonheur. Gouverner, c’est gérer, gouverner, c’est prévoir. Si le président avait un minimum de respect pour ses compatriotes, il n’allait pas attendre tout ce temps sans prendre une décision afin d’alléger la souffrance des Maliens.
Il est temps que le peuple malien sache que son destin est désormais entre ses mains. S’il veut le changer il n’a qu’a prendre ses responsabilités, s’il veut demeurer ainsi il rendra compte à l’histoire.
DOUMBIA