Face à la contestation de son élection par son jeune frère Soumaïla Cissé, deux alternatives s’offrent au Président IBK : c’est rassembler, concerter pour gouverner ou tenter de régner par la force, fort du soutien de la communauté internationale.
Mais le Président IBK dont le premier quinquennat court jusqu’au 3 septembre, sait que l’usage de la force n’est pas la tasse de thé de la communauté internationale, et en premières lignes, la France de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (DDHC) de 1789, l’Europe de la Convention européenne des droits de l’homme, l’ONU de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) du 10 décembre 1948. Personne ne portera jamais dans son cœur, un pouvoir pourfendeur des droits fondamentaux de l’homme, qui porterait atteinte à l’intégrité physique, aux libertés fondamentales y compris celles de s’exprimer librement, de manifester pacifiquement dans les rues, de contester un pouvoir, jusqu’y compris la désobéissance civile, un article écrit en lettre de sang dans la constitution malienne du 25 février 1992. Contesté par son peuple, le pouvoir n’aura aucun salut s’il perdait le soutien international.
Ce soutien est sans doute motivé par le respect et la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du processus d’Alger, plus que par toute autre considération. Et cet accord a plus besoin d’un climat de paix à Bamako, que d’un Président contesté et plutôt préoccupé à se faire accepter par une frange importante de son peuple, qui plus est croit qu’il a usurpé du pouvoir, après une élection qu’il a perdu. La voie de l’usage de la force est sans issue.
Le salut du Mali et du pouvoir IBK réside dans la concertation, le rassemblement pour l’union des forces et des intelligences, afin de bâtir un Mali plus fort, avec un peuple uni visant un même but et qui croit en l’avenir. Et non d’un Mali qui saigne du sang de ses enfants. Le Président IBK doit savoir raison garder, et savoir transformer les contingences actuelles, en élan politique nouveau.
- Daou
Source: Le Républicain