Enfin, la rencontre de tous les espoirs pour les Maliens a eu lieu le mardi 26 février 2019 entre le Président de la République Ibrahim Boubacar Keita et le chef de file de l’Opposition Soumaila Cissé. Cette rencontre, qui sera longtemps gravée en lettres d’or dans les annales de l’histoire de notre démocratie[
], devra également baliser le terrain pour un dialogue inclusif. Un dialogue dont la finalité sera la résolution des récurrentes crises politiques qui ont émaillé les différents scrutins et entachés notre démocratie, et rendu nos autorités illégitimes. Voici les grandes attentes de la décrispation politique.
Première attente, un dialogue inclusif
Après la rencontre entre IBK et Soumaila Cissé, il sera opportun de l’élargir aux autres acteurs sociopolitiques. Pour cela, des assises nationales sont les mieux indiquées, afin de passer au peigne fin toutes les divergences et de dissiper tous les malentendus. Elles auront l’avantage de permettre aux différents acteurs de vider leur rancœur et de proposer des solutions d’amélioration de l’existant. Ces assises seront, sans nul doute, la porte d’entrée pour les autres réformes en projet, qui y seront évoquées.
Deuxième attente, un large consensus autour des reformes
Après avoir déblayé le terrain à travers les assises nationales, l’heure serait au consensus pour mener à bien les réformes, qui deviennent de nos jours indispensables pour la bonne marche de notre démocratie et de notre pays. Pour ce faire, il serait nécessaire de revoir toutes les équipes qui ont été mises en place en vue des reformes ; en l’occurrence le Comité d’experts et le Cadre de Concertation Nationale. Le consensus qui est une vertu séculaire au Mali a permis de recoudre les tissus souvent en lambeaux. Que dire du fameux arbre à palabres ? C’est par le consensus que même les questions les plus délicates ont trouvé des solutions.
Troisième attente, le couronnement par un gouvernement d’union nationale
Il est tout naturel, à la fin des réformes, de penser à leur mise en œuvre. Donc, le consensus qui a prévalu pour l’adoption des textes, devrait être le même pour leur mise en œuvre. Pour ce faire, un gouvernement d’union nationale serait logiquement conseillé pour mener à bon port les différentes réformes. A préciser que le gouvernement d’union nationale ne voudrait nullement pas dire un partage de gâteau, ni un arrangement entre copains, mais celui qui sera composé d’hommes et de femmes pétris de talents, compétents et moralement aptes.
En définitive, après plusieurs années de crises et de blocage, le Mali semble retrouver un nouveau souffle. Il est désormais du devoir du chef de l’Etat de capitaliser ces acquis et en faire bon usage. En véritable commandant en chef du bateau Mali, il lui revient maintenant de le stabiliser et de le mener à bon port.
Youssouf Sissoko
Source: Infosept