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IBK et les vœux de la presse : « N’est pas journaliste qui le veut ! »

Quels que soient les combats que les hommes mènent, des occasions existent pour les obliger à faire une pause, à se demander pardon et à proférer les mots de la vérité avec la dose de civilité nécessaire. Le Président de la République, comme il est parfois de coutume, reçoit chaque année des vœux de la part des forces vives de la nation, de ses collaborateurs immédiats, des institutions de la République et des forces armées du Mali. Le vendredi dernier, la presse était au rendez-vous dans la salle des banquets pour exprimer ses vœux de nouvel.
L’ambiance était conviviale, avec des confrères fortement mobilisés pour être interlocuteurs et témoins d’une fête qui exige une humilité dans la parole et dans l’écoute. Tout de blanc vêtu, le chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita, majestueux dans son fauteuil qu’il caressait jalousement par moment, était en face du président du Comité National de l’Egal Accès aux Medias d’Etat, celui de la Haute Autorité de la Communication et du vice-président de la maison de la presse de Bamako.


A sa droite, quelque peu en retrait comme l’exige le protocole, l’éternel espion, le chef du tout nouveau gouvernement, SBM est décidé à imprimer urgemment sa marque dans la conduite des actions devant aboutir à l’amélioration de la sécurité et à l’organisation des élections qui se tiendront aux délits fixés, d’où les insistances d’IBK. Un défaut (précaution peut-être) qui se voyait, c’est sa propension à chercher ses mots calmement et longuement avant de les prononcer faiblement.
Tout au près du Premier Ministre, l’angélique Ministre de l’Economie Numérique et de la Communication, Modibo Arouna Touré, était au-devant de ses collègues du gouvernement. Avec calepin et stylo, il notait de temps à autres, des détails techniques et des chiffres avancés par les hôtes de l’après-midi. Sourire facile, naturellement occasionné par les rares actes insolites d’une réjouissance qui oblige le courage et le bagage face à un président docteur de l’époque romaine. Conseils, consignes et charité, c’est le rôle que joue un ministre constamment au charbon pour restaurer la mesure dans une presse aux flèches foudroyantes. +++++++
Le chef de l’Etat, assisté par son plus jeune secrétaire général Moustapha Ben Barka qui écoutait attentivement et soigneusement les vœux de personnalités avec bien de vérités, d’objectivité et de relativité.++++++
Dans le discours du président du CNEAME, il a salué et demandé d’accompagner Soumeylou Boubèye Maïga. C’est un honneur, selon lui, que le chef de l’Etat ait choisi un journaliste (fouineur) à la tête du gouvernement. M. Sidibé espère même que demain, la presse puisse accéder à une fonction supérieure à celle de notre grand frère Boubèye. Ce qui arrache un difficile sourire à Ibrahim Boubacar Keïta qui caresse de nouveau son fauteuil auquel son interlocuteur fait allusion.

Ensuite, fut le tour de Fodié Touré, président de la HAC dont l’adresse avait les allures d’un rapport de mission. Au-delà de ses vœux, il a affirmé au chef de l’Etat que les objectifs que la HAC s’est assignés ont été atteints. Revenant sur les grands chantiers que sa structure a battus, il a mentionné les décrets qui ont favorisé la mise en place d’un vrai cadre législatif et règlementaire. Aussi, il a relevé les appels à candidatures des fréquences de radios, de télévision et d’opérateurs de diffusion. Une autre phase est en perspective et la HAC, pour assainir définitivement le secteur, procèdera à la fermeture des autres chaines qui diffusent sans avis de l’organe de régulation. Dans le premier semestre de cette année, Fodié Touré et ses commissaires envisagent de réguler la presse écrite.

Un autre moment très important de cérémonie, c’est le discours du vice-président de la maison de la presse Alexis Kalambry. Ses vœux à l’endroit du chef de l’Etat sont ceux de la santé, de la prospérité et de la paix. Aussitôt, celui qui assurait l’intérim de Dramane Alou Koné a mis IBK face à un grand retard en comparaison à la sous-région. Pour le représentant de la presse, l’aide à la presse a connu une amélioration puisqu’elle a été portée à 300 millions de francs cette année, mais elle est très loin de celles des pays voisins (Burkina Faso, Sénégal, Cote d’Ivoire) qui ont atteint le milliard.
Aussi, Kalambry souligné au chef de l’Etat la mise à l’écart et le manque de considération récurrent de la presse privée lors des événements organisés par la présidence. Il a mis à l’oreille présidentielle, ce qui est tout le temps invoqué comme motif d’interdiction d’accès à l’information. Il a salué la montée substantive de la qualité au niveau de la presse privée.
S’agissant des projets de la maison de la presse, le vice-président a demandé l’accompagnement de l’Etat pour une série de formation afin d’améliorer la qualité de la presse. Aussi, a-t-il évoqué de la mise en place d’un conseil de sage pour statuer sur certaines situations complexes au lieu d’assigner en permanence les hommes de medias.
Les réponses du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita sont allées au-delà de presse. Il a parlé de la situation du pays, les nouvelles dispositions rigoureuses qu’il a fait engager avec au finish, l’organisation sans condition des élections régionales et de la présidentielle.
Le locataire de Sebenicoro a exprimé toute sa fierté à la profession de journaliste en dépit de ses imperfections : « n’est pas journaliste qui le veut !» s’est désolé le chef de l’Etat. Avec sa tête en signe de désapprobation, il a précisé que loin d’être un donneur de leçon, IBK affirme que la presse est trop exigeante avec des contraintes académiques dans la transmission de l’information et de la formation. Il a conseillé aux confrères de traiter les sujets avec responsabilité. Ne s’y aventure pas qui le veut ! Il faut encore des efforts importants car rien ne saura valoir le Mali.
Pour le chef de l’Etat, la presse est une vitrine qui reflète l’image de tout un pays. Les contenus doivent être publiés avec la maitrise de toutes les règles grammaticales et orthographiques. L’assistance pécuniaire de la présidence n’a pas été rompue par son administration, en tout cas il a promis de tirer cette affaire au clair. Son clash envers l’opposition faisait référence à son budget de 500 millions pour critiquer. Alors, pourquoi refuser à la presse cette aide ?
S’agissant de la formation et du conseil des sages que la presse compte mettre en place, le président IBK salue cela avec soulagement car pour lui, il est incommode de déférer chaque fois des journalistes dans des tribunaux. Les vœux ont débordé également, au-delà du cours magistral de latin et d’histoire, le chef de l’Etat a rappelé aux journalistes que leur rôle sera déterminant dans le traitement professionnel des élections à venir que rien n’empêchera, insiste-t-il. Le laxisme longtemps reproché de manière récurrente prend désormais fin soutient vigoureusement IBK.
IBK récuse et regrette que la presse l’ait qualifié pendant longtemps d’un homme dont l’élection a été portée par un mafioso faisant allusion à l’avion présidentiel et autres cadeaux qui impliquent Michel Tomi. Les coups de la presse sont invivables et terminé le droit d’user et d’abuser. Chantage ou ombrage ? Il est des presses et des journalistes que rien ne saurait faire taire et le chef de l’Etat ne peut échapper aux missiles de quelques hommes de medias. Tout va dépendre des circonstances.
La cérémonie a pris fin par la poignée de main présidentielle suivie d’un cocktail au menu riche et varié. Ministres, députés et autres conseils à Koulouba ont profité selon leur rythme et leur gout. Vivement la prochaine.
ABC

 

Source: figaromali

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