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IBK et les Maliens de l’exterieur : donner à la diaspora ses lettres de noblesse

Les Maliens de l’extérieur sont un levier incontournable du développement de notre pays. Leur poids économique est considérable et leur contribution dans l’économie nationale est remarquable également.   D’ailleurs, l’épargne qu’ils dégagent dépasse de loin l’aide au développement de notre pays.

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Le développement du pays ne peut se faire sans l’implication des populations maliennes elles-mêmes. En effet, la contribution de tous les segments de la population dans leur diversité culturelle, sociale et économique s’avère nécessaire et la diaspora a un rôle prépondérant à jouer dans le développement de leur pays d’origine.

Étant donné qu’aucun recensement officiel et réel n’a été fait, on estime les Maliens de l’extérieur à quatre millions.

Nouvelles politiques d’orientation

Parmi les nouvelles actions envisagées en faveur des Maliens de l’extérieur, le ministre Sylla a annoncé la sécurisation de leurs avoirs à travers la création d’un guichet dans tous les consulats et ambassades et la construction de la Maison des Maliens de l’extérieur.

Lors de la campagne présidentielle, le candidat Ibrahim Boubacar Keïta disait que le Mali ne peut aimer celui qui n’aime pas les Maliens de l’extérieur. Nos représentations diplomatiques et consulaires devront être davantage à l’écoute des émigrés.

Ainsi, le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine a paraphrasé le président de la République qui disait : « On ne peut prétendre être ami du Mali et ne pas aimer et respecter les Maliens. »

Survie des familles

Les sommes drainées par les migrants et qui sont dirigées vers le Mali le sont généralement en faveur des familles restées sur place. Elles assurent leur survie, et ont surtout contribué pour une bonne part à maintenir la paix sociale dans le pays. Les évènements, tel que celui qui a été attribué à la vie chère et à la double crise politicosécuritaire, doivent attirer l’attention de tous les observateurs sur cette particularité. La diaspora malienne joue un rôle extrêmement puissant dans la paix sociale, par l’envoi des fonds aux familles qui conjuguent tous les jours des efforts pour pallier le manque d’eau potable, les délestages intempestifs, les maladies récurrentes et la scolarisation de leurs enfants. Le Mali doit donner à sa diaspora ses lettres de noblesse.

Investissements tous azimuts

Malgré ces difficultés, ils investissent beaucoup dans le pays et apportent une contribution financière massive dans des situations difficiles comme lors de la crise dont notre pays sort et après les graves inondations qui ont frappé certains quartiers de la capitale en août dernier.

Il faudra comprendre que les seuls Maliens de la France envoient, chaque année, 120 milliards de FCFA au Mali et tous les Maliens de l’extérieur enverraient chaque année 300 milliards de FCFA, selon les chiffres donnés par la Banque Mondiale et la Banque africaine pour le développement. L’intérêt de cette démarche est que ces fonds soient destinés au développement de leurs régions par la construction des routes, d’adduction d’eau, de créer des CSCOMS, d’emplois porteurs et de croissances, etc.

Leur rôle est important pour le développement du pays, en ce sens que leur envoi est nettement supérieur à l’aide publique au développement.

Ainsi, le niveau de transfert des fonds des migrants maliens vers le Mali témoigne de la vitalité et du lien que la « Diaspora » malienne noue avec son pays d’origine.

Pour cela, il suffit de leur proposer des projets innovants et incitatifs pour qu’ils adhèrent et acceptent d’injecter leurs fonds.

Et le Gouvernement doit pleinement jouer ce rôle, pour que ce ne soit pas une sorte d’arnaque qu’ils ont eu à subir par le passé surtout avec l’acquisition des terres.

À ce stade, ils sont divisés par deux catégories, la première est celle qui n’a pas de qualification et offre sa main d’œuvre au pays d’accueil et l’autre est constituée de grands intellos. Car, leur apport n’est pas que financier ; mais, les Maliens de l’extérieur spécialisés dans différents domaines viennent donner un coup de main à nos enseignants et étudiants. Généralement, ces spécialistes ne demandent pas grande chose. Ils contribuent au développement du pays à travers leur apport intellectuel grâce au programme « Tokten ».

« Certains viennent avec des projets ficelés. Donc, nous les orientons sur des bailleurs de fonds, des banques, des industries où ils peuvent avoir des lignes de crédit pour leur installation. Y’en a aussi qui ont des fonds, mais qui ne connaissent les secteurs de l’économie malienne, qui ne savent pas dans quel secteur faut-il investir. Nous avons un certain nombre de guides pour les orienter dans les différents domaines d’investigation », explique-t-on dans le département.

Rareté des services diplomatiques maliens à l’étranger

Compte tenu  du nombre de Maliens de l’extérieur, les ambassades et consulats ne sont pas suffisamment représentés pour protéger et assurer la sécurisation de nos compatriotes à l’étranger.

L’exemple de la côte d’Ivoire est édifiant parce qu’il n’y a que deux consulats, notamment à Abidjan et à Bouaké, pour deux millions de Maliens vivant dans ce pays voisin. C’est le même déficit en France où un seul consulat du Mali est implanté. Ce seul consulat ne pourra pas faire aux problèmes des Maliens. D’autres ambassades et consulats ne sont pas non plus équipés. Ils n’existent que de noms et souvent, ils sont très éloignés de la localité où vivent les Maliens. Ce qui crée un problème très sérieux concernant les cartes d’identité consulaires dont l’obtention peut aller jusqu’à un mois d’attente. Pour les passeports, il faut entendre souvent trois mois. Or, sans ce petit sésame, impossible d’avoir un visa. Donc, on se retrouve dans une situation irrégulière au niveau de ces pays. L’ambassade du Mali à Tripoli est à 1000 km de la zone de concentration des Maliens en Lybie.

« Le ministère entend diversifier les ambassades et consulats, tout au moins les consulats, pour essayer de créer des consulats au niveau des zones de concentration des Maliens de l’extérieur. Nous comptons soumettre au gouvernement de multiplier les consulats, surtout que ces consulats peuvent s’autofinancer avec les ressources qu’ils se créent. Pour cela, nous allons répertorier les zones de concentrations des Maliens de l’extérieur pour pouvoir venir rapidement au secours d’un de nos compatriotes en cas de problème »,  déclare le secrétaire général du ministère de Tutelle.

« Nous travaillons à la protection judiciaire pour nos compatriotes. Car, ils subissent toutes sortes de tracasseries dans les pays d’accueil et de destinations. Nous comptons engager une procédure de signature d’accord avec des pays jugés riches pour le bien-être de nos compatriotes », précise M. Mamady TROARE, secrétaire général du ministère des Maliens de l’extérieur.

Briser le cliché négatif collé aux Maliens de l’extérieur

Mieux, selon les dires du Président Ibrahim Boubacar KEITA, on ne peut prétendre être ami du Mali et ne pas respecter les Maliens de l’extérieur.

Le président IBK, dans sa politique d’orientation concernant les Maliens de l’extérieur, a martelé qu’aucun de nos compatriotes ne serait plus jamais délaissé.

Pour cela, l’acte a été joint à la parole à travers la libération de 11 Maliens détenus plus de huit mois au Congo Brazza, suivie de la levée du blocus sur le passeport des Maliens via Dubaï.

En plus de cela, il n’est pas resté insensible à la tragédie de Lampedusa, comme on peut s’en rendre compte après avoir lancé un appel pour organiser un «sommet international sur l’émigration, pour un dialogue inclusif entre les pays de départ et les pays d’accueil, afin que les responsabilités désormais assumées puissent permettre de conjurer de nouvelles tragédies liées à l’émigration.

Le Mali en serait avec toutes les bonnes volontés du monde, y compris et en tête le Souverain pontife (le pape François, ndlr), l’Union Africaine, les pays de la Méditerranée et l’Europe ».

« Le temps est venu de la réflexion et de l’action profondes, pour résoudre définitivement l’équation de l’émigration, en passe de devenir une des plus grandes crises de notre civilisation », a invité IBK selon lequel, les dirigeants africains sont « particulièrement interpellés ».

Pour ce faire, a-t-il estimé, les ressources de l’Afrique devraient être utilisées « à bon escient », la corruption devrait être vaincue et les jeunes mis au travail notamment.

« Toutefois, l’Afrique, seule, ne peut s’en sortir. Elle a besoin de solidarité. Pas de solidarité apparente, concédée par acquit de conscience. Mais de solidarité substantielle, voire impérative, à la dimension des défis que l’Afrique doit surmonter pour ne plus être le problème des autres, mais leur solution », a précisé M. KEITA, en visite officielle en Guinée équatoriale.

Les apports économiques et financiers

Au Mali, les émigrés sont de plus en plus perçus comme des pourvoyeurs de fonds. D’ailleurs, le Mali fait partie des principaux pays qui reçoivent le plus de fonds de leur diaspora. En effet, les fonds envoyés par les Maliens de l’extérieur représentent plus de la moitié de l’aide publique au développement que le Mali reçoit presque de tous ses partenaires bilatéraux comme multilatéraux.

Pour éviter de laisser ces fonds en herbe, le ministre doit être un sélectionneur national et même international auprès des Maliens de l’extérieur.

Le Dr Abdrahamane SYLLA, un produit de l’immigration, a le devoir et la lourde tâche de dénicher et de détecter les Maliens de l’extérieur potentiels pour venir investir au pays.

Car, le développement du pays, c’est à tous les niveaux et toutes les couches sociales doivent apporter leur pierre.

Pour cela, le ministre SYLLA doit aller vers ces Maliens pour les inciter à venir investir dans le pays en créant de l’emploi pour permettre à notre pays de réduire le lot des chômeurs, mais sans oublier de sensibiliser les jeunes souhaitant s’expatrier dans les pays européens perçus comme des eldorados.

Le défi  à l’heure actuelle est de susciter ventes le pays une contribution plus significative de nos compatriotes de l’étranger par des mécanismes et des programmes d’incitation adéquats et transparents.

Il s’agit dès lors de créer des conditions nécessaires pour une plus grande mobilisation des ressources financières et du capital humain de nos compatriotes à l’étranger, au travers de projets intégrés associant, dans un partenariat tripartite, le gouvernement, le secteur privé et la diaspora.

 Quels rôle et place pour les Maliens de l’extérieur ?

Il est vrai qu’au Mali, les autorités politiques ne font pas grand-chose pour encourager le retour au pays de cette diaspora qui a un très fort potentiel économique, intellectuel, culturel, sportif, technique, etc.

Généralement, ils dénoncent la mauvaise gestion du pays sous toutes ses formes (corruption, tribalisme) pour ne pas rentrer au pays.

Mais eux-mêmes ne sont pas exempts de lacunes et autres insuffisances quand bien même ils font quelques bonnes réalisations dans le pays.

En effet, même s’ils ne sont pas d’accord avec la politique du pays, qu’est-ce qui les empêche de rentrer au pays et d’y investir ou qu’est-ce qui les empêche de rester dans leur pays d’accueil et d’investir au Mali ?

Quand on parle d’immobilier, c’est des maisons personnelles construites au village ou en ville, mais cela ne crée que des emplois éphémères, le temps de la construction.

La plupart des Maliens résidant à l’étranger s’adonnent à une activité qui leur est particulière: envoyer de l’argent régulièrement à leurs familles restées au pays pour des besoins alimentaires, sanitaires, scolaires et autres. Pour tout dire, de l’argent pour l’entretien de la famille.

Mais, un certain nombre de Maliens de la diaspora dispense des cours dans les établissements supérieurs publics et privés.

C’est une bonne chose, mais pourquoi ne rentrent-ils pas définitivement mettre leur expertise au service de leur pays, surtout ceux qui ont bénéficié des bourses d’État pour aller poursuivre leurs études supérieures à l’étranger ?

Certains de nos compatriotes ont le cœur sur la main ; mais, le développement du Mali ne saurait se faire sans l’implication de tous les Maliens, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur.

Par Salimata DIOUARA
Source: Info-Matin

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