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IBK complètement submergé par les problèmes

Crise du nord, doléances sociales non respectées, centre en passe d’échapper au contrôle de l’État… Enlèvement du chef de file de l’opposition, gestion catastrophique de la lutte contre le COVID 19, le Président IBK a perdu complètement la manœuvre. Mais, tout n’est pas perdu. Le Pays est sauvable, à une seule condition.

Plus de deux tiers du pays n’est plus sous le contrôle de l’État central. Lorsqu’IBK venait au pouvoir en 2013, le nord venait d’être reconquis grâce à l’effort conjugué de la France et l’armée malienne. Il y restait Kidal où les Fama n’avaient pas l’autorisation tacite de reprendre les mains. Alors, à l’époque, tout le peuple qui voyait en IBK le messie pensait mettre dans un délai raisonnable sa pure humiliation au passé.

La surprise fut grande. Au contraire, les choses se corsent. Petit à petit, cette partie habituée aux rébellions récurrentes échappe au Chef de l’État. Les vaincus ayant pris de nouveau le dessus imposent tout même des choses qui violent la loi fondamentale. Un Président déboussolé assisté par des arrivistes s’est vu contraint de tout accepter et finalement, l’État central pour exercer son autorité sur cet espace désertique doit obligatoirement bénéficier de l’avis accepté des groupes armés. En marge de ceux-ci, les djihadistes, les pires ennemis du Mali, sont là. Ils sont invincibles dans la zone même par la CMA et d’autres groupes signataires de l’accord issu du processus d’Alger. Leur chef étant Iyad, cet ancien cadre du Mali, connait ce pays comme l’intérieur de sa poche. Lui seul défie l’État et est à l’origine de presque toutes les attaques contre l’armée, les forces internationales… en un mot tout ce qu’il estime une cible importante à abattre.

Le manque de tac fait exploser les tensions sociales

À ce constat amer viennent se greffer les tensions sociales. Agents de santé, enseignants, plateforme contre la révision, religieux… eux tous se sont levés tour à tour contre les gouvernants à cause de leur gestion malsaine, le non-respect de la parole donnée. Si les autres sont en mi-temps, les enseignants sont plus que jamais remontés. Une simple revendication de l’application de l’article 39 que l’État leur avait accordé tourne au vinaigre. Ils sont à plus de trois mois sans salaire. Le Premier ministre, ministre de l’Économie et des Finances en a décidé ainsi. Cela a conduit à la paralysie totale de l’école.

Le centre, la poutre du pays, s’effondre petit à petit

 

Comme si ces revendications sociales n’y suffisaient pas, le régime s’arrange à laisser envenimer la situation au centre du pays alors que depuis le début du problème au nord du Mali, des experts avaient tiré sur la sonnette d’alarme tout en proposant une anticipation de l’État et ses partenaires. Ce, pour ne pas se faire attraper un jour par des menaces qu’ils ne seront pas à mesure de gérer. C’est le constat drastique qui se dégage aujourd’hui. Partie de tensions entre Doso et groupes armés dans les régions de Ségou et Mopti, Amadou kouffa profite de l’occasion pour ériger son armée. Il s’appuie sur la thèse selon laquelle, les Peul, la communauté dont il est issu est marginalisée et est la cible de toutes les autres ethnies au centre du pays. Ce message qu’il a longtemps véhiculé a finalement eu écho favorable. Il bénéficie, dans ses rangs, des adhésions massives de jeunes qui, au lieu d’analyser le bien fondé du message et l’objectif recherché par kouffa, s’aventurent naïvement. C’est compréhensible, car le cœur a pris le dessus sur la raison. Du coup, les actions contre l’État se sont installées. De nos jours, plus rien ne reste de ces zones. Au pays Dogon précisément, la haine s’est incrustée entre frères Dogon et Peul et des villages entiers partent en fumée, des greniers sont incendiés et des hommes et femmes impuissants, pour se sauver la peau, sont obligés d’abandonner la terre de leurs ancêtres. En ce lieu, il faut comprendre que les communautés n’ont qu’un seul ennemi : les djihadistes. Par filouterie, ils sont parvenus à semer le désordre et mettre les uns contre les autres. Ils en ont fait des Dozo les pires ennemis desPeul alors que cela est complètement faux. Les Chasseurs protègent tout le monde sans distinction aucune.

Les djihadistes aux portes des politiques

L’une des conséquences directes de cette insécurité, c’est l’enlèvement de plusieurs candidats, opposition-majorité, en pleine campagne au nord du Mali. Le plus remarquable, c’est le cas du chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaila Cissé. Cela prouve clairement le niveau de faiblesse de l’État tandis que les autorités avaient promis et même déclaré officiellement que toutes les dispositions seraient prises pour sécuriser les personnes et leurs biens en cette période de campagne électorale. Plus de 20 jours, aucune nouvelle du président de l’URD. Personne ne sait jusqu’à présent les réelles dispositions prises par le pouvoir pour sa libération.

Les malices de Hamala favorables au COVID-19

À tous ces problèmes subis par les Maliens, s’invite le COVID 19. Sous nos cieux, cela a complètement aggravé les conditions de vie déjà difficiles des citoyens. Les mesures prises par les autorités ne sont pas très favorables. Et pire, la gestion de la pandémie par le département de la santé est mauvaise. Dans une vidéo transcrite par notre rédaction et publiée dans nos colonnes hier, le porte-parole du CDR, Ras Bath a dénoncé le fait que le ministre de la Santé a tout centralisé à son seul niveau dans le cadre de la lutte contre la maladie.

Sur le terrain, aucune mesure efficace n’est visible et le virus est en train de se propager de manière inquiétante.

Unique condition pour sauver les meubles

À regarder la situation de près, un seul constat se dégage. IBK est submergé par les problèmes et a complètement perdu le contrôle du pays. Il est plus que nécessaire pour devoir patriotique, pas pour IBK mais le Mali, que les gens se retrouvent. IBK doit créer les conditions idoines pour cela. Rassembler tous les fils sans exception au tour du Mali. Et l’après-élection législative est le moment propice. Qu’il fasse un gouvernement d’union nationale met toutes les sensibilités du pays à contribution pour pouvoir redresser la barre. L’orgueil ne sert à rien ; pour parler de l’opposition et la majorité, il faut que le Mali existe. Ce pays est plus que jamais menacé. Ayons le sens rationnel de le sauver d’abord. Le reste viendra après.

Boubacar Yalkoué

Source: Journal le Pays- Mali

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