« Il n’y a point de vent favorable pour celui qui ne sait où il va » disait le philosophe Sénèque. S’il est clair que ce jugement ne fait l’objet d’aucune controverse, alors l’on peut dire que la décision de rejoindre l’URD pour Iba était opportune, car selon lui, « l’Adema est aujourd’hui dans une alliance qui porte préjudice à sa crédibilité ». Dans les lignes qui suivent, celui qui était l’un des barons du parti de l’abeille revient sur les raisons de son départ qui n’en finit pas de faire couler beaucoup d’encres et de salives.
« Entre mes ex-frères de lutte et d’opinion, tout allait parfaitement bien jusqu’au moment où ils ont décidé de suivre injustement le RPM du Président IBK, alors qu’il avait été conclu avec le front pour la démocratie et la république (FDR) de voter pour le candidat de cette coalition et cela à tout prix, il s’agit entres autres de l’URD, FARE an ka wuli et tant d’autres. Cependant, le non respect de cet engagement et le silence radio qu’observent ces derniers face à la gravité de la crise multiforme que traverse le pays font partie des raisons majeures de mon départ de l’ADEMA PASJ, mon ex parti », a déclaré Iba N’diaye, le nouveau militant de l’URD, et de poursuivre qu’à la veille du coup d’État militaire qui a secoué et mis à terre notre chère patrie, le FDR a fermement condamné le coup d’État et a pris des décisions combien importantes pour la vie de notre Nation : « Il fallait prendre des décisions raisonnables pour que notre pays ne puisse pas sombrer dans l’abime. Le Mali était à la merci du monde entier et était traité de pays corrompu, et l’État était totalement absent »
Selon lui, il n’y a point de raison pour qu’il soit considéré comme une peste ou un nomade politique. « J’ai fait mon choix de quitter l’ADEMA PASJ et je l’assume. La politique consiste à poser des actes responsables et à se rendre utile pour son pays. Pour cela, il faut savoir choisir et cela en toute responsabilité. Au fait, je ne partage vraiment pas la vision qu’a mon ex parti, l’ADEMA PASJ, par rapport à la situation actuelle de notre pays ».
A en croire IBA N’DIAYE, le soutien de l’Adema au régime d’IBK est si aveugle qu’il n’avait d’autre choix que de leur tourner le dos et de reprendre sa liberté. Il a ensuite dit qu’au lieu de créer un parti, il a plutôt opté pour rejoindre un parti qui partage les convictions qui ont fondé son engagement politique, humanitaire et social. Il s’agit bien évidemment de l’URD. Il a révélé qu’il avait déjà, en tant que responsable du « FDR », donné son soutien par engagement et par conviction à Soumaila Cissé. « Je n’ai toujours pas compris que ce soutien ait pu faire l’objet de disputes, de discorde ; chacun y est allé de son choix. Pour moi, ma parole est sacrée, et je la respecte toujours », a-t-il laissé entendre.
« Avec mon adhésion à l’URD, les maux dont souffre notre cher pays ne seront plus à la veilleuse. Une opposition crédible, active et réaliste. Enfin les questions récurrentes concernant les négociations d’Alger, la cherté de la vie, les préavis de grève qui s’accumulent, l’affaire Michel Tomi, celui de l’avion présidentiel, l’épidémie à virus Ebola, seront abordées », a ajouté Iba N’Diaye. Selon lui, aucune sympathie ne sera accordée à la mouvance présidentielle. Il dira également que face à toutes les menaces, il a optera pour le positivisme. Car, a-t-il dit, le statut d’opposant a toujours rimé avec souffrance au Mali. Il est convaincu d’avoir fait le bon choix et se dit que le désespoir n’est pas permis à l’URD.
« Il y a près de vingt-quatre ans, j’ai affirmé mon engagement volontaire dans la lutte pour l’édification d’un État de droit, de démocratie et de libertés conquises ; et cet engagement, je l’ai mis en œuvre aux cotés de bien d’autres dont certains ne sont plus de ce monde et je voudrais en ces instants saluer leur mémoire ; bien d’autres sont heureusement dans ce monde encore, je leur souhaite d’y être plus longtemps encore avec tout le bonheur », a-t-il conclu.
Source: Le Flambeau