Les responsables de la Coalition des Forces Patriotiques (COFOP) étaient face à la presse hier, mercredi 20 mars 2019, dans la salle de conférence de la maison de la presse. L’occasion pour eux de se prononcer sur : les violations des libertés fondamentales et constitutionnelles, la dégradation du climat social et politique, leur relation avec Moussa Mara, la démission du Premier ministre…C’était sous l’égide de Oumar Mariko et Housseyni Amion Guindo.
Après avoir dénoncé l’attaque de Dioura qui a coûté la vie à plusieurs de nos militaires, l’honorable Oumar Mariko a fustigé l’incapacité de l’État à sécuriser les personnes et leurs biens. Outre cela, le président du parti Sadi a fustigé « les violations systématiques des libertés fondamentales et constitutionnelles, la détérioration continue du climat social, les répressions policières barbares des manifestations partout à travers le Mali ». Pour Oumar Mariko, la COFOP a été frappée au sommet par le régime en place deux fois. « Nous avons été gazés et maintenant, on a arrêté un de nos membre, Alou Badra Dembelé », explique-t-il. Le conférencier estime que l’arrestation de leur camarade Alou Badra Dembélé est politique. « Alou Badra Dembélé n’a posé aucun acte pour être en prison », a-t-il déclaré avant dénoncer la politique de deux poids deux mesures. Aussi, ont-ils profité de cette conférence de presse pour exiger la libération de leur camarade ainsi que de tous les autres détenus y compris le chroniqueur Ras Dial et Assétou Coulibaly qui est, selon Mariko, la victime. En se prononçant sur les rencontres d’échanges avec les chefs des partis politiques qu’a engagés le président de la République, Oumar Mariko a été on ne peut plus claire : « Nous n’allons pas rencontrer le chef de l’État tant que notre camarade est détenu ».
Parlant de la situation actuelle de l’école malienne, l’ancien ministre de l’Éducation nationale, Housseyni Amion Guindo, a clairement dit que les enseignants sont victimes d’injustice. Pour lui, même si la retenue sur le salaire des grévistes est prévue par la loi, il faut l’appliquer sur tous les grévistes, pas sur un seul corps. « L’UNTM a fait une grève tout récemment, mais personne n’a parlé de retenue. Donc cette retenue du salaire des enseignants est une injustice du moment où on ne l’applique pas sur tous les grévistes », laisse entendre Poulo. Cet ancien enseignant a, par la suite, invité les autorités à avoir un compromis avec les syndicats pour ne pas mettre en danger l’avenir de ces millions d’enfants qui sont dans les rues depuis des mois.
La COFOP exige la démission du Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga
Comme dans leur communiqué publié en fin de la semaine dernière, Oumar Mariko et Poulo ont demandé la démission du Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga. Ils affirment soutenir le mouvement du 10 février dirigé par l’Imam Mahamoud Dicko qui a aussi demandé le départ de SBM. « Comme entendu lors du meeting mémorable du 10 février 2019 au stade du 26 mars, la COFOP exige la démission du Premier ministre Soumeylou Boubeye Maiga », a déclaré Oumar Mariko.
Quant au président du parti de la Quenouille, il ne fait pas cadeau au « Tigre ». « Le Premier ministre n’a posé aucune action pour rassembler les Maliens », dit-il haut ce que des milliers de citoyens pensent tout bas. Pour lui, la division est la principale action qu’entreprend le Premier ministre Maiga. Il va loin en disant que Soumeylou Boubeye Maiga est indexé, au centre, par la communauté dogon aussi bien que par la communauté peulh. Pour Poulo, le président de l’ASMA a un agenda de 2023 et fait tout dans ce cadre. Or, dit-il, pour sortir des problèmes aujourd’hui, il faut quelqu’un qui pourra rassembler les Maliens. Il estime que ce rassemblement n’est pas possible avec ce Premier ministre. « FSD, COFOP, Adema Association, nous avons été ensemble gazés. Notre liberté fondamentale, celui de manifester librement a été violé », a-t-il déclaré pour soutenir que Soumeylou Boubeye n’est pas un rassembleur.
La COFOP signe son divorce avec Moussa Mara
C’est fini entre la Coalition des Forces Patriotiques et le parti Yelema de Moussa Mara. C’est en tout cas ce qu’a dit l’honorable Oumar Mariko. Selon le président du Sadi, leur ancien collaborateur, Moussa Mara, fait le double jeu avec eux, sa collaboration avec eux n’est pas sincère. Parmi les actes de l’ancien premier ministre que la COFOP n’a pas apprécié, on peut citer son refus de boycotter l’écoute à l’Assemblée nationale, le fait qu’il s’est désolidarisé de leur récent communiqué alors que « qu’il était représenté lors de la conférence des présidents » selon Oumar Mariko. Avant de clore, l’ancien leader estudiantin déclare « Que Moussa Mara sache qu’il n’est plus avec nous ». Le divorce est donc consommé.
Boureima Guindo
Source: Le Pays