Parmi la dizaine de candidats considérés comme jeunes (quadragénaires) entre les 27 candidats de la dernière élection présidentielle, le président de la Convergence pour le développement du Mali (CODEM), l’honorable Housseini Amion Guindo dit Poulo est le leader qui a le plus fait bonne impression. Le candidat des partis unis pour la République (PUR) a récolté près de 5% des voix, un score honorable à maints égards.
Il faut d’abord souligner que le score de l’honorable 7ème vice-président de l’Assemblée nationale est honorable car le classant 5ème sur les 27 candidats au premier tour de la présidentielle 2013. Le jeune député de Sikasso frôle le score d’un autre candidat ancien Premier ministre, qui a récolté légèrement au dessus de 5% des suffrages et qui, analysent les observateurs, disposait de moyens colossaux pour sa campagne et aurait bénéficié d’appuis multiformes provenant de son carnet d’adresses. Le candidat des PUR n’a bénéficié d’aucune aide quelconque encore moins de source étatique, l’homme n’ayant jamais servi dans aucun gouvernement, son parti n’ayant eu qu’un ministère vers la fin du régime d’ATT et durant la transition.
Parmi les candidats qui ont prôné le changement sous le prisme codémiste du « rajeunissement du leadership politique » avec à la clé, la profession de foi du « tournant générationnel », le leader du parti de la quenouille devient de facto le porte-drapeau. Ainsi, commentent certains observateurs, Poulo doit à juste titre revendiquer un véritable leadership des candidats comme Moussa Mara, Ousmane Ben Fana Traoré, Racine Seydou Thiam, Alhousséiny Abba Maïga , Yéah Samaké, Cheick Boukadry Traoré, Mme Haïdara Aïssata Cissé dite Chato, Sibiri Koumaré. Qu’est-ce qui explique cette fulgurante ascension du leader de la CODEM ?
Il semble que le parti que dirige ce jeune professeur d’histoire et géographie, originaire du pays dogon a su vite s’enraciner comme une formation politique de masse. Le parti est fortement implanté dans les zones les plus reculées du pays notamment dans les régions de Mopti et de Sikasso. Poulo est reconnu par plusieurs observateurs comme un travailleur infatigable, constamment sur le terrain pour l’implantation du parti. Ainsi, en un temps record, la CODEM a étendu, contre vents et marées, ses tentacules à travers le vaste territoire national, pour hisser la quenouille dans les 49 cercles du Mali profond, dans les six communes du district de Bamako et à l’extérieur.
Par ailleurs, Poulo jouit d’un charisme qui ne cesse de se développer faisant de lui un acteur politique très apprécié par son discours politique marqué par le pragmatisme et ce qu’il appelle lui-même le « culte du concret ». Toute chose qui a inspiré le slogan du parti : « comptons d’abord sur nos propres forces ». C’est cette conviction qui a amené le promoteur de plusieurs établissements scolaires à souvent poser des actes dans le domaine social et humanitaire. L’homme a régulièrement donné ici un coup de pioche pour la construction d’une route ou d’une piste rurale, et là, aidé à la construction d’une mosquée. Poulo a aussi mis souvent la main à la poche pour aider des familles en difficulté, des jeunes à disposer d’un établissement scolaire, d’un terrain de sport, d’une décortiqueuse de riz, etc.
Justement à propos de la jeunesse, le leader de la CODEM a fait son crédo, l’épanouissement des jeunes de tous les coins du Mali. Ainsi, à travers des initiatives salutaires visant l’employabilité de la couche juvénile, Housséini Amion Guindo avait récemment à la tête de son parti lancé un programme de formation de plusieurs jeunes dans les NTIC. Le projet a permis à plus de 2000 jeunes de Bamako et de ses environs de bénéficier gratuitement d’une formation notamment en informatique. « Le rajeunissement du leadership ne peut se réaliser sans une bonne formation de la jeunesse », commentait-il récemment.
Rappelons que la Convergence pour le développement du Mali (Codem) est un parti politique maliencréé le 24 mai 2008 par Housseini Guindo dit « Poulo », un jeune député de Sikasso. Son symbole est la quenouille et son slogan est « Comptons d’abord sur nos propres forces ». La Codem se veut « une organisation politique à vocation africaine qui vise la construction au Mali d’un État républicain et démocratique ouvert à une économie de marché à visage humain », explique un haut cadre du parti.
Au cours de la session parlementaire ordinaire 2008, cinq députés, élus en 2007 et siégeant dans le groupe des indépendants, Alassane Abba (Goundam), Housseini Guindo (Sikasso), Mme Marie Sylla(Sikasso), Mme Saran Sinaté (Sikasso) et Souleymane Guindo (Koro), ont formé un groupe Codem. Ils ont été rejoints ensuite par trois autres députés dont Amadou Bouaré de Ké-Macina.
Se présentant pour la première fois aux élections communales du 26 avril 2009 avec 324 listes, la Codem a réussi à se placer en sixième position au niveau national avec 405 conseillers élus sur les listes Codem et 444 conseillers au total. Suite à la fusion –absorption de deux formations politiques avec une adhésion massive d’élus locaux, la CODEM est aujourd’hui une formation politique solide dans le Mali profond. Le parti dispose aujourd’hui de plus de 1500 conseillers locaux sur l’ensemble du territoire. C’est de cette force que le parti compte tirer profit lors des prochaines élections législatives pour s’arroger, dit-on, au moins une vingtaine de députés. Poulo et ses amis pourront-ils atteindre cet objectif ? La tâche ne sera pas sans anicroches tant les adversaires politiques tapis dans l’ombre fourbissent leurs armes.
Qui est Housséini Amion Guindo dit Poulo ?
Né à Bandiagara, dans la région de Mopti le 21 avril 1970, Housséini Amion Guindo obtient sonbaccalauréat en 1991 au lycée Monseigneur Didier de Montclos de Sikasso puis rejoint l’École Normale Supérieure de Bamako (ENSup) où il obtiendra une maîtrise en Histoire-géographie en1997. Candidat indépendant, il est élu député du cercle de Sikasso lors des élections législatives partielles de 2005. Il rejoint ensuite le RPM qu’il quittera en 2007. Il est réélu (en tant qu’indépendant) au poste de député du cercle de Sikasso, seul député reconduit cette année dans cette circonscription qui élit sept députés. En 2008, il est élu président de la CODEM qu’il a co-fondé la même année.
En 2004, il acquiert et dirige le Stade Malien de Sikasso, un club de football créé en 1963. La même année, le club accède à la première division pour la première fois. De 2007 à 2009, il occupe le poste de vice-président de la Fédération Nationale de Football. Promoteur d’école et très engagé dans le domaine éducatif, il ouvre deux établissements scolaire à Sikasso : le lycée Amion Guindo de Sikasso, ouvert en 2001et l’école professionnelle Bah Fanta de Sikasso.
Musulman pratiquant, Poulo est marié à Aminata Guindo et est père de quatre enfants : Boubacar, Ali, Awa et Maya.
Bruno D SEGBDJI
Source: L’Indépendant