En ce lundi empreint de gravité, c’est toute une Nation qui a retenu son souffle pour rendre un dernier hommage à l’Inspecteur Général de Police Anatole Sangaré, figure historique de la sécurité d’État, décédé à l’âge de 77 ans. La cérémonie d’adieu s’est tenue à l’École Nationale de Police Amadou TOURE dit « Gandi », lieu symbolique où de nombreuses carrières exemplaires ont pris leur envol, à l’image de celle du défunt.

Bamada.net-Un moment solennel, à la fois intime et institutionnel, marqué par la présence du Premier ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga, Chef du Gouvernement et beau-fils du défunt, dont la participation a conféré une dimension personnelle et nationale à cette cérémonie funèbre.

Un destin lié à l’histoire de l’État malien

Né en 1948, Anatole Sangaré aura traversé les décennies avec une fidélité sans faille à l’État malien. Depuis les bancs du lycée jusqu’aux plus hautes sphères sécuritaires du pays, son parcours a été jalonné de responsabilités stratégiques qu’il a toujours assumées avec humilité et rigueur.

Au cours de sa longue carrière, il a notamment dirigé la Police nationale, pris les rênes de Air Mali, et a été appelé à des fonctions de haute sensibilité à la Sécurité d’État, qu’il a servie avec loyauté à des périodes charnières de l’histoire du Mali. Son expertise, reconnue au-delà des frontières, l’a aussi conduit à participer à des missions internationales de maintien de la paix, représentant ainsi son pays avec honneur.

L’hommage d’un pays à un serviteur discret mais influent

Lors de la cérémonie de ce 2 juin, le Directeur général adjoint de la Police nationale a retracé un parcours hors norme. Avec sobriété mais précision, il a décrit un homme de méthode, d’engagement, et de convictions. Un professionnel rigoureux, peu enclin à la lumière médiatique, mais dont les décisions ont souvent pesé sur le cours des événements nationaux.

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L’émotion était d’autant plus palpable que cette cérémonie était marquée par des souvenirs personnels. L’ancien Inspecteur général Namakoro Diarra, compagnon d’école du défunt, a pris la parole pour raconter non seulement la carrière de Sangaré, mais aussi l’homme : droit, loyal, et toujours disponible pour ses camarades. « C’était un roc, un repère pour nous tous », a-t-il confié, le regard noyé de larmes.

Une famille endeuillée, un héritage moral intact

Du côté de la famille, l’émotion était vive mais digne. Cheick Sala Sangaré, l’un des fils du défunt, a parlé au nom de la fratrie. Il a rappelé combien leur père fut un modèle, un éducateur exigeant mais juste, qui a toujours prôné la rectitude, le respect de la parole donnée et la discrétion dans le service public. « Il nous a montré le chemin, à nous maintenant de le suivre sans jamais trahir ses principes », a-t-il affirmé.

Dans une atmosphère de recueillement, la famille, les amis, les collègues, et de nombreuses personnalités publiques ont rendu un hommage sobre mais profond à cet homme dont l’engagement dépasse les frontières d’une carrière administrative.

Présence institutionnelle forte pour un adieu national

La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs membres du Gouvernement, des représentants du Président de la Transition, des officiers supérieurs des forces de défense et de sécurité, et d’anciens collaborateurs venus témoigner du respect qu’ils portaient à l’Inspecteur Général Sangaré.

L’unité de l’État malien était visible à travers la diversité des institutions représentées, toutes venues saluer une dernière fois un homme dont l’empreinte restera dans les annales de la sécurité nationale. Ce moment a aussi été l’occasion de souligner les valeurs de dévouement, de discipline et de patriotisme qui ont toujours guidé le défunt.

Un dernier voyage vers Bamako-Coura

Après les hommages officiels, le cortège funèbre s’est dirigé vers la cathédrale de Bamako, où une prière a été organisée dans la plus stricte tradition chrétienne. Des bénédictions ont été faites pour le repos de l’âme du disparu. L’atmosphère recueillie a permis à chacun de mesurer l’importance de la perte, mais aussi la grandeur de l’héritage moral laissé par ce serviteur de la République.

L’inhumation a eu lieu au cimetière de Bamako-Coura, en présence de proches et d’anciens collaborateurs. Dans le silence pesant du moment, les larmes se sont mêlées aux prières. Anatole Sangaré a rejoint la terre de ses ancêtres, emportant avec lui l’estime d’une Nation entière.

Un modèle pour les générations futures

Aujourd’hui, la disparition de l’Inspecteur Général Anatole Sangaré est plus qu’un deuil familial ou institutionnel : c’est la perte d’un patrimoine humain, d’une mémoire vivante de l’administration malienne. Il laisse un exemple rare de serviteur de l’État qui n’a jamais trahi sa mission ni dévié de ses principes.

À une époque où la jeunesse malienne cherche des repères, l’histoire d’Anatole Sangaré mérite d’être racontée, étudiée et transmise. Son parcours incarne une éthique du travail, un sens de la responsabilité et un amour profond pour le Mali.

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Fatoumata Bintou Y

Source: Bamada.net