Il s’en est allé, Moustapha Samaké, ce vendredi 19 avril 2019 à Bamako, à l’âge de 72 ans. Ce journaliste à la plume alerte du haut de sa grande stature, a consacré sa vie à la presse écrite au Mali et en Côte d’Ivoire dans les domaines où il excellait, le sport et la mise en page.
Il fait partie de la deuxième promotion du Centre d’etude des sciences et techniques de l’Information (CESTI) de Dakar, 1971-1974, qui constitue la plus prolifique jusque-là, à notre connaissance, avec ses 9 journalistes maliens formés. Outre lui et moi, la promotion compte Mohamed Maïga, journaliste à Jeune Afrique, ce proche du capitaine Thomas Sankara, disparu tout comme son mentor, Modibo Diarra, directeur du CNPC (devenu CNCM), conseiller à la présidence et ambassadeur, Baba Djourté, cadre de l’ORTM et d’une radio privée de la place après son départ à la retraite, Souleymane Drabo, rédacteur en chef de l’Essor puis directeur de l’AMAP, Kader Sangaré, Jean-Claude Sidibé et Yaya Sow qui sont allés exercer leurs talents en Côte d’Ivoire, tout comme le défunt, après l’obtention du diplôme supérieur de journalisme délivré par le CESTI.
Moustaph, comme nous l’appelions familièrement, est entré en 1970 dans la fonction publique malienne à l’issue d’un concours de recrutement de secrétaire de rédaction, niveau baccalauréat. Il est ensuite affecté au journal l’Essor dont le directeur de Publication n’était autre que le bienveillant Cheick Moctary Diarra qui signait ses articles souvent du pseudonyme Tiéfing et qui vient de s’éteindre. À l’Essor, il est attiré par le reportage sportif. Le doyen Ali Badara Kéïta l’accueille alors dans sa rubrique sport. En ce temps-là, la pratique objective du métier, principalement en foot, n’était pas une sinécure du fait de la pression que mettait un influent membre de la dictature militaire sur les journalistes sportifs. Le doyen peut en témoigner.
Heureusement pour Moustaph qui se voulait intègre, l’apprentissage ne dura que quelques mois, puisqu’un an plus tard, en 1971, il réussit au concours d’entrée au CESTI. À la fin de ses études supérieures en 1974, il prit la direction d’Abidjan. Là, il exerça durant 30 ans en qualité de rédacteur, reporter sportif et secrétaire de rédaction successivement à Ivoire Dimanche, Nouvel Horizon, La Voie, ainsi qu’au journal Le Populaire.
De retour au pays natal en 2006, il est élu maire de Djitoumou Sanankoro durant 7 ans, de 2009 à 2018. Ensuite, il reprit attache avec son journal de départ, l’Essor, où il proposa ses services à la rubrique sport.
Très attaché à l’amitié et d’un abord facile, il gardait, jusqu’à ses derniers instants, une étonnante mémoire. Père de 5 enfants, dont il a souffert de la perte de l’un d’eux quelques mois avant son trépas, Moustaph repose depuis ce 19 avril 2019 pour l’éternité sur la terre de ses ancêtres.
À son épouse et ses enfants éplorés, toute la promotion, la direction et le personnel de l’Essor présentent leurs condoléances les plus attristées.
Kabiné Bemba Diakité
L’Essor