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Hivernage : GAO SOUS LES EAUX

Cette année, la ville de Gao a reçu une bonne pluviométrie. Aussi réjouissante que puisse paraître cette situation pour les paysans et les éleveurs (car la pluie présage de bonnes récoltes et de bon fourrage pour les animaux), elle n’est pas du goût de certains chefs de famille qui habitent dans des maisons en banco. En effet, leur crainte se justifie d’autant plus que leurs habitations sont construites dans des quartiers où il n’y a pas de caniveaux d’évacuation d’eau de pluie vers le fleuve. C’est le cas des quartiers comme Château et le 4è quartier à «Alfanikana» qui sont les plus touchés par les eaux de pluie.

Du 24 jusqu’au 27 août 2018, les éléments de la direction régionale de la Protection civile de Gao ont, de jour comme de nuit, évacué les populations prises en otage par les eaux de pluie ayant envahi leurs maisons. L’équipe du commandant de compagnie de la Protection civile, Samba Diakité, avait en sa possession un camion et une moto pompe pour évacuer les eaux de pluie qu’ils rejettent dans le fleuve du côté «Injawa», sur proposition du maire. Visiblement,  ces eaux de pluie sont devenues une mare. Au 4è quartier à «Alfanikana», nous avons rencontré quelques chefs de famille désemparés. Ici, Oumar Tall informe que plus de 19 maisons se sont écroulées et que d’autres  restent menacées.

«Quatre jours durant, les éléments de la Protection civile de Gao n’ont pas fermé l’œil et jusqu’à la date du 29 août, ils étaient en train d’évacuer l’eau à l’aide de  motopompe. Ils ont pris congé des lieux pour juste un jour et une nuit, mais ils sont revenus parce qu’il a plu le 28 août», a précisé Oumar Tall. Il a ajouté que la ville de Gao n’a jamais connu une telle pluviométrie. «La maison de mon grand frère est tombée, mais de mon côté, c’est le mur qui sert de clôture qui est tombé », a souligné notre interlocuteur.

Toujours dans le même quartier, la maison d’Abdou Bocha s’est également écroulée. Chez Alwata Ag Hamoud, les eaux de pluie ont éventré le mur de clôture. Oumar Tall a sollicité la réalisation de caniveaux dans le quartier, et cela, avec l’implication des habitants. Il a remercié les «soldats de l’eau et du feu» pour le travail abattu. Un agent du gouvernorat de Gao, Moussa Algualass Dicko, estime que cette situation est due au fait que les gens ont construit leurs maisons dans le  lit de mares où s’abreuvait le cheptel il y a quelques années.

Le commandant de compagnie Samba Diakité précise qu’entre le 24 et le 30 août, ses éléments sont intervenus sur quatre sites inondés à l’aide de quatre moto pompes. Il s’agit de la caserne de la Garde nationale, de l’inspection des armées, du quartier Château et du 4è quartier «Alfalikana». Le commandant Diakité explique que son équipe utilise en ce moment une moto-pompe  pour évacuer vers des carrières l’eau de nappes qui se sont formées au quartier Château.

«Plus d’une centaine de ménages sont menacés et si la ville de Gao reçoit d’autres pluies, nous risquerons d’être débordés avec ces moyens dont nous disposons. Nous n’avons que  quatre motopompes que la MINUSMA nous a offertes », a détaillé le commandant Diakité, avant de demander à la mairie et à la population de curer les caniveaux de la ville.

Abdourhamane TOURÉ

AMAP-Gao

L’Essor

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