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Hillary Clinton poursuivie par l’affaire de ses courriels

Hillary Clinton a décidément bien du mal à se dépêtrer de l’affaire qui, depuis plusieurs mois, empoisonne sa campagne pour la primaire démocrate américaine. Indifférence, candeur, légalisme, énervement, mépris : la candidate a tout tenté pour évacuer de son agenda les questions portant sur sa gestion des courriers électroniques reçus et envoyés lorsqu’elle était secrétaire d’Etat de Barack Obama, de 2009 à 2013. En vain.

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« Personne ne me parle de cette histoire d’emails à part vous », a-t-elle lancé à des journalistes, mardi 18 août à Las Vegas. Chaque jour ou presque la presse américaine s’interroge en effet sur les conséquences de l’utilisation par Mme Clinton d’une adresse électronique privée et non d’une adresse gouvernementale sécurisée, comme cela aurait dû être le cas dès lors qu’elle était en fonction.

En quatre ans, la secrétaire d’Etat a envoyé et reçu 62 320 courriels par le biais de son adresse personnelle. Depuis que cette pratique, pour le moins inhabituelle, a été révélée en mars, la candidate démocrate a dû restituer pour archivage, à la demande du département d’Etat, les 30 490 courriels qu’elle considère comme professionnels. Concernant les 31 830 courriers restants, Mme Clinton a estimé qu’ils relevaient de sa vie personnelle et les a effacés. Le 12 août, elle a, en outre, fourni un accès à son serveur privé à la police fédérale américaine, qui enquête sur la sécurité, et non le contenu, de ces courriers.

Le département d’Etat, qui, de son côté, examine tous ses courriels officiels, en a déjà publié 3 500 et doit tous les avoir rendus publics d’ici janvier. La plupart traitent de questions banales de personnel ou relayent des articles de presse. Environ 10 % d’entre eux sont liés à l’attaque du 11 septembre 2012, à Benghazi, dans laquelle l’ambassadeur américain en Libye avait été tué. Plusieurs pages ont été largement expurgées. Selon Fox News, quelque 300 échanges contiendraient potentiellement des informations sensibles. Le porte-parole du département d’Etat, John Kirby, a pour sa part indiqué que parmi les courriers déjà épluchés, « 63 avaient été surclassés » a posteriori, « pour la plupart à un niveau très bas que nous appelons confidentiel ». Il a laissé entendre que d’autres courriers de ce type allaient être découverts.

Dégâts politiques

Ces nouveaux développements ont permis à Mme Clinton de camper sur la ligne de défense qu’elle a adoptée depuis plusieurs semaines. Elle se dit « convaincue » de n’avoir « jamais envoyé ou reçu aucune information qui était classifiée au moment de son envoi ou de sa réception ». Mais ce feuilleton occupe le terrain médiatique de la campagne démocrate, au point que certains se demandent si la candidate, toujours en tête – quoique en chute –, dans les sondages, a pris la mesure des dégâts politiques et en termes d’image que provoque cette polémique. Au-delà de possibles failles sécuritaires, il lui est reproché un manque de transparence et une réticence à coopérer, tout au moins au début de l’affaire.

L’un de ses adversaires dans la primaire démocrate, l’ancien gouverneur du Maryland, Martin O’Malley, a regretté, mercredi, que ces questions perpétuelles sur les emails de Mme Clinton empêchaient le Parti démocrate d’aborder des sujets de fond. « Nous devons commencer à débattre sur des choses comme l’augmentation du salaire minimum, la reconstruction des infrastructures de notre pays… »

Il n’est pas sûr que les nouvelles sur l’avancée du dépouillement des courriers de Mme Clinton ou de l’enquête du FBI, consciencieusement égrenées dans la presse américaine, leur laissent le loisir d’évacuer totalement ce sujet d’ici mi-janvier 2016, date du premier vote pour les primaires.

 

Source: le Monde

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