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Hidalgo aspire à une journée européenne sans voiture

Paris et Bruxelles, qui l’appliquent déjà, veulent étendre à l’ensemble des grandes villes européennes l’interdiction totale de circulation durant 24 heures. Par Jacques Chevalier (avec AFP)

« Il faudrait construire les villes à la campagne, l’air y est plus sain ». Attribué régulièrement à Alphonse Allais, ce bon mot serait dû à un journaliste, humoriste et auteur de théatre, adepte des aphorismes et autres calembours, Jean-Louis-Auguste Commerson. Il prend un relief particulier, semblant même tout à fait crédible de nos jours, avec l’espèce de marche forcée entamée par la maire de Paris, Anne Hidalgo, contre l’automobile qu’elle veut eradiquer de la ville.

En d’autres termes, elle souhaite la campagne à la ville, ce qui passe par la fermeture des quais, le grignottage permanent des places de stationnement, la dissuasion de la circulation par une thrombose organisée de la circulation. Cela, c’est pour toute l’année. Mais une fois par an, à la façon des journées du patrimoine qui se déroulent ce weekend, elle propose avec son homologue de Bruxelles, Philippe Close, que soit instaurée une journée européenne sans voiture. Ils sont bien placés pour le faire, à la veille de la tenue de la Journée sans voiture 2018 dans ces deux capitales

“Face à l’urgence climatique et l’impact sanitaire de la pollution”, les deux édiles appellent dans un communiqué à ce que “mille journées sans voiture s’épanouissent à travers l’Europe”, et prennent pour modèle les Journées européennes du Patrimoine, dont l’édition 2018 a également lieu ce week-end.

La mairie de Paris avait annoncé par ailleurs vendredi que les quatre premiers arrondissements, qui forment une partie du centre de la capitale (îles de la Cité et Saint-Louis, Châtelet, Louvre, Opéra, Marais, …) seraient fermés à la circulation automobile un dimanche par mois à partir du 7 octobre, à l’exception des grands axes qui les traversent.

Selon la mairie de Paris, le trafic automobile intramuros a enregistré une baisse “record” de 6 % entre 2017 et 2018. La pollution de l’air a été réduite “dans des proportions comparables”. Des chiffres à vérifier bien évidemment mais qui tordent la vérité en semblant rejeter en permanence sur les seuls transports la responsabilité de la pollution. D’où ces curieux pics d epollution intervantne été alors que la capitale s’est vidée de ses voitures.

Zéro carbone, zéro déchet, mais comment ?

 

Il n’en est pas moins vrai que la redéfinition d ela place de l’automobile en ville est à redéfini, comme cela a été fait depuis vingt ans dans le quartier Montorgueil à Paris, autrefois englué dans des embouteillages inextricables et aujourd’hui rendus à une vie piétonne plus paisible. Mais cela façonne une physionomie des quartiers plus clairement trounés vers le tourisme et les loisirs que vers les habitant qui y travaillaient. Néanmoins, reserver ces périmètre historiques aux piétons est une évidence acceeptée aujourd’hui par beaucoup.

Mais les ambitions d’Anne Hidalgo dépassent largement le temps qu’il lui reste à accomplir dans le cadre de son mandat municipal. Elle rentre tout juste du sommet pour le climat à San Francisco qui s’est fixé un objectif ambitieux pour les villes: “Zéro carbone, zéro voiture à essence, zéro déchet”. De nombreuses villes étaient représentées à ce sommet et visent désormais une suppression totale des gaz à effet de serre en quelques décennies, un objectif encore utopique il y a quelques années.

Ainsi, la centaine de grandes villes du club C40, présidé par la maire de Paris, s’est engagée à être totalement neutre en carbone en 2050, et si possible avant –Copenhague veut être la première, dans sept ans. On les invitera donc à se pencher vraiement sérieusement sur les impacts globaux des transports, sur tout leur cycle de vie, depuis leur création jusqu’au recyclage complet en fin de vie. Ils verront alors que la traction électrique si propre lorsque le véhicule passe sous les fenêtres de l’Hôtel de Ville à Paris, l’est beaucoup moins lorsqu’il faut extraire le lithium et les métaux rares ou les récupérer en les réutilisant dix ou quinze ans plus tard. Mais comme cela se passe au Chili, en Inde, au Bengladesh, en Chine et déjà en Afrique, le problème est moins visible et donc moins urgent..

Le Point

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