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Henri Kaspeczack, sélectionneur des Aigles du Mali : «Etre prêt pour les combats à venir»

Vingt quatre heures (24h) après le match Mali-Ethiopie (15 octobre dernier au Stade du 26-Mars de Bamako), le sélectionneur national Henri Kasperczack s’est présenté face à la presse au siège de la Femafoot. Déçu mais pas battu, Henri Kasperczack estime qu’ils se sont mis en difficulté, mais qu’il n’y a pas de danger en la demeure. Au-delà du bilan des quatre premiers matches, le sélectionneur   explique les raisons profondes de la défaite (3-2) des Aigles du Mali face aux Antilopes Walyas d’Ethiopie de la 4e journée des éliminatoires de la CAN Maroc 2015. Pour le technicien franco-polonais, ce revers condamne les Aigles à se surpasser lors des prochains 2 matches contre les Flames du Malawi (15 novembre à l’extérieur) et les Fennecs d’Algérie (19 novembre à domicile).

 football aigle mali entraineur Henri Kasperczak

Après quatre journées de compétition en éliminatoires de la Can 2015, quel bilan tirez de votre parcours ?

Dans ce groupe, il y a un favori unique, l’Algérie. Nous aussi, on était également considéré comme des favoris, malheureusement, nous ne sommes pas comportés comme tel. Car on a perdu deux de nos quatre matches même si nous en avons gagné deux aussi. Le pire a été qu’on a subi l’une de ses deux défaites à domicile dans un match très important pour nous qui aurait pu nous mettre plus à l’abri. Même avec un match nul à la place de cette défaite, on serait dans une position plus favorable de qualification. Maintenant, on est dans une position plus délicate. Mais je dis que notre destin est toujours entre nos mains. On reste toujours deuxièmes de notre groupe avec trois points d’avance sur les deux derniers. Et on a un goal différentiel favorable de +2. C’est à nous de faire de bons résultats lors de nos deux derniers matches pour maintenir nos chances de qualification. Sur l’ensemble de nos quatre matches, je dirai qu’on a un bilan positif.

 

En ce qui concerne la défaite à domicile face à l’Ethiopie, on est très déçu. On n’a jamais pensé qu’on pouvait perdre ce match. La réalité existant sur le terrain, on s’est fait piéger par deux erreurs défensives et pour ne rien arranger l’arbitre de la rencontre a également passé à côté du match. A mon avis, l’équipe a très bien joué et il y avait réellement de la place pour marquer ce troisième but, surtout en deuxième période, qui nous a tant fait défaut. Pendant que nous cherchions à marquer ce troisième but pour nous mettre à l’abri, c’est l’Ethiopie qui le marque pour anéantir tous les efforts jusque là déployés. J’avoue que la défaite a été difficile à digérer. Avec une maîtrise collective de 65%, je pense que l’équipe méritait de gagner ce match d’abord pour le peuple malien. Je qualifie cette défaite d’imméritée.

 

Est-ce à dire que les joueurs étaient encore dans l’euphorie du match aller à Addis-Abeba gagné par 2 buts à 0 ?

Pas du tout. Après notre victoire en Ethiopie, on a toujours rappelé aux joueurs que le match de Bamako était celui de la confirmation et qu’il fallait vite oublier la victoire du match aller. On a été juste punis sur deux erreurs défensives. Ce sont des aléas du football qui peuvent arriver à n’importe quelle équipe. Mais au-delà de cette défaite, je pense qu’il faut regarder dans le fond ce qui a été produit comme jeu. L’équipe a très bien joué. Et on méritait réellement cette victoire.

 

Quel qualificatif donnez-vous présentement à la situation. Compliquée ou facile ?

La situation est très claire maintenant. Il nous faudra compter sur nous-mêmes ce qui revient à dire qu’on doit obligatoirement gagner nos deux prochains matches. Donc il n’y a plus de place aux petits calculs. La première place du groupe étant presque acquise par l’Algérie déjà qualifiée, il revient à nous également de bien préserver notre place de deuxième du groupe.

 

Qu’est-ce qu’il y a à améliorer maintenant au sein de cette sélection malienne ?

Je pense que cette défaite contre l’Ethiopie ne doit pas tout remettre en cause. Il y a de belles choses qui ont été faites dans ce groupe solidaire et très dynamique. Mes joueurs sont très déterminés avec un bon état d’esprit. Nous produisons du bon football même s’il faut quelques réglages au niveau de la défense pour nos deux prochains matches de qualification.

 

Cette défense est en chantier. Quelles solutions pour qu’elle soit beaucoup plus solide ?

Sur trois matches, on n’a pris qu’un seul but et c’était sur coup de pied arrêté. Cette 4e journée qui l’a vue en prendre 3 était vraiment un jour de malheur pour elle. Fousseyni Diawara et Salif Coulibaly formant le rideau de fer défensif sont des guerriers garçons. Des garçons exemplaires, très disciplinés et très engagés. Vous avez vu leurs réactions après les buts éthiopiens ? Notamment, ce coup de tête rageur de Salif qui est passé légèrement au-dessus de la transversale ? Donc on a une défense qui ne dort sur ses lauriers. Elle a juste été punie sur deux erreurs.

 

Les deux derniers matches qualificatifs sont prévus dans un mois. Le premier à Blantyre face au Malawi et le dernier à Bamako contre l’Algérie. De quelle équipe du Mali, avons-nous besoin pour gagner ces matches ?

On doit tout d’abord réagir positivement par rapport à nos objectifs en gardant le  bon état d’esprit qu’on a démontré jusque là et surtout d’essayer d’éviter des erreurs comme celles qui nous ont plombées contre l’Ethiopie. Etre plus efficace encore sur le plan offensif. L’équipe est sur une bonne lancée. La preuve, elle commence à marquer surtout à l’extérieur. Donc, il faut maintenir cette cadence là. On va beaucoup travailler le mental parce que les heures du match risquent de changer. Comme vous le savez, la plupart de nos joueurs évoluent en Europe. L’Europe est différente de l’Afrique dans plusieurs domaines. Que ça soit le climat ou autres. Mais, vous savez, nous avons des joueurs professionnels. Ils savent à quoi s’attendre. Avoir un effectif riche sans blessés serait très bénéfique pour bien négocier ces matches là. On doit se mettre en tête que les matches ne seront pas faciles. Il faut répondre aux positions de l’adversaire. Il faut développer le jeu. Il faut répondre aux exigences qui se placent par rapport à la situation puis compter sur nous-mêmes. Il faut maintenant être prêt pour le combat pour jouer à fond la qualification à la CAN Maroc 2015.

 

On sait que la concurrence est rude maintenant au sein de cette sélection malienne. En plus des anciens, beaucoup de nouveaux joueurs tapent à la porte. Comment vous allez gérer tout cela ?

Vous savez, c’est une concurrence saine. On l’accepte. C’est très bien. Comme je vous l’ai déjà dit, il y a une très bonne ambiance au sein de cette équipe. Nous espérons la garder pour toujours. Mais cette bonne ambiance seulement ne suffit pas. Il faut également de bons résultats et cela passe par l’utilisation d’un effectif performant. Donc, les joueurs doivent se mettre en tête qu’il faut donner le meilleur d’eux-mêmes pour cette équipe du Mali.

 

Par Alassane Cissouma, avec Kalifa Naman Traoré (ORTM)

SOURCE: Match  du   24 oct 2014.
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