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Haut représentant du chef de l’État à l’OIF : Ndeye Sissoko n’a ni qualité ni compétence pour le poste

J’avais promis, il y a quelques jours, de revenir sur ce que j’ai volontiers qualifié de grosse erreur de casting et qu’est la nomination de Mme NDeye Sissoko, ancienne présentatrice TV et titulaire d’un diplôme de professeur d’allemand de l’ENSup.

Je vais commencer par dire que je n’ai aucune intention de m’acharner sur cette dame que j’apprécie pour le travail de présentatrice mais aussi de maîtresse de cérémonie à certaines occasions solennelles qu’elle faisait avant de rejoindre le cabinet de la première dame Ami Maiga Keita, mais je maintiens mes réserves quant à sa nomination au poste de Haut Représentant du Chef de l’État pour la Francophonie.

Cette nomination est clairement une grosse erreur de casting. Une erreur politique et diplomatique lourde de conséquences pour les secteurs de l’éducation, de la culture et de l’économie qui beneficient de l’OIF. Mme Sissoko devait même être la première à décliner l’offre tant elle est lourde. Je m’explique:

Le poste de Haut Représentant, anciennement Commission Nationale des Cultures Africaines et à la Francophonie, est un poste politiquement, diplomatiquement et scientifiquement très stratégique.

Dans certains pays francophones de la sous-région ouest-africaine, le poste est même érigé en secrétariat d’Etat voire en Ministère délégué, doté d’un cabinet, animé par des professeurs d’universités, des économistes et des hommes de culture très expérimentés.

Au Mali, le poste de responsable de la CNCAF a valeur de conseiller spécial du chef de l’Etat. Sans cabinet. Son occupant est doit être une personnalité unanimement reconnue pour son apport à la science et à l’animation de la vie publique. Il est l’interlocuteur direct et le chef de la délégation du Mali lors des rencontres scientifiques et politiques de haut niveau organisées par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) comme la Conférence des Ministres de l’Éducation de l’Espace Francophone (CONFEMEN) ou celle des Ministres de la jeunesse et des sports (CONFEJES).

Pour son caractère hautement scientifique, le poste a généralement été occupé par  des professeurs du supérieur de rang magistral comme Pr Moustaph Dicko (linguiste et ancien ministre de l’Éducation Nationale et de l’Enseignement Supérieur), que Ndeye Sissoko a d’ailleurs remplacé après que ce dernier a démissionné du poste en 2018 ou encore par des professeurs principaux de langue française, justifiant d’une grande expérience dans le domaine de l’administration scolaire comme feu Moussa Doucouré, sous ATT.

Dans un pays où le Pr Adama Ouane, ancien N°2 de l’OIF sous Michaëlle Jean, ancien cadre de l’UNESCO à Hambourg mais aussi ancien ministre de l’Éducation Nationale, chôme. Dans un pays où Pr Amidou Maiga, ancien Coordinateur du programme ELAN à l’OIF et ancien Conseiller Technique au Ministère de l’Éducation Nationale, mais également président de l’Association malienne des professeurs de langue française (AMAPLAF),  chôme.  Dans un pays où vous avez Cheick Oumar Sissoko, Issoufi Dicko, ancien de l’AUF et donc de l’OIF, Issouf Arbert, Mahamane Adamou Cissé, pour ne citer que ceux-ci, sont à des postes où ils n’expriment pas valablement leurs talents, je pense que le président Bah NDaw a commis une grosse erreur et a banalisé le poste. Je ne parle même pas des jeunes diplomates maliens qui se sentiront offusqués par une telle décision.

Amadou Salifou Guindo

Maître Assistant en Sociolinguistique et Didactique du Français Langue non maternelle

Professeur de Lettres modernes

Secrétaire à la communication de l’association malienne des professeurs de langue française

Source: Journal le Pays- Mali

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