A moins d’un mois de la fête de Tabaski, les nouvelles en provenance des marchés de bétail ne sont bonnes. Et pour cause, déjà les prix du mouton connaissent une hausse importante, cette année. En tout cas, les chefs de famille sont avertis. Vendeurs et acheteurs s’interrogent si toutefois les prix du mouton connaitront encore une baisse avant la fête de tabaski.
La fête de Tabaski s’annonce « explosive » sur tous les plans. A la canicule qui sévit depuis plusieurs jours sur l’ensemble du territoire national, s’ajoutent les prix exorbitants du mouton de sacrifice à l’occasion de cette fête religieuse. Mais quelles en sont les principales raisons ?
Dans un micro-trottoir réalisé en début de la semaine à Bamako, vendeurs et acheteurs affichent des inquiétudes. Sur les raisons de cette hausse significative, certains vendeurs évoquent « les prix élevés des fourrages » ainsi que « l’intervention des courtiers qui s’emploient à augmenter ».
Boubacar Bah, vendeur de moutons au Garbal (marché à bétail) de Faladié : « nous invitons les autorités à renforcer la sécurité »
Cette année, nous avons beaucoup de difficultés. D’abord pour transporter les animaux à Bamako, nous rencontrons des bandits sur les routes. Pire, leurs nourritures sont chères, c’est pour cette raison que la viande est également devenue très chère.
Il y a une très grande différence des prix entre cette année et les années précédentes. Premièrement les vendeurs sont attaqués pour arracher leurs sous sur les voyages précisément au Centre du pays comme Koro, Bankass. D’autres sont mêmes enlevés. Certaines personnes ont perdu la vie à cause des attaques. L’accès n’est pas du tout facile, c’est pourquoi les moutons sont chers lors de la fête de tabaski, comme les bœufs pendant la période de ramadan. Pour désamorcer cette situation, nous invitons les autorités à renforcer la sécurité pour l’épanouissement de tout un chacun ».
Arouna Coulibaly, vendeur de moutons : « un sac de graine de coton qui était à 7 500 FCFA, mais cette année on trouve jusqu’à plus de 10 000 FCFA »
La première difficulté c’est quand nous partons chercher les animaux dans les campagnes, nous ne pouvons pas nous promener avec de l’argent, sinon les braqueurs sont présents sur les routes.
Ce qu’il faut retenir, c’est que les nourritures pour animaux telles que les graines du coton, les tourteaux, sont chères. Nous avions l’habitude d’acheter un sac de graine de coton à 7 500 FCFA mais cette année on trouve jusqu’à plus de 10 000 FCFA. Sinon même nous qui sommes les vendeurs le savons bien, les animaux sont chers. En tout cas, les moutons coutent énormément cher cette année. Les prix varient entre 75 000 et plus. L’année dernière nous avions l’habitude de vendre des moutons à 60 000F, mais pour cette année, il faut aller au-delà de ces prix. Dans ce travail, nous avons comme difficulté primordiale les attaques au cours de l’importation des animaux à Bamako, les moyens de transports ne sont pas aussi dans les bons états, avec la dégradation des routes.
Oumarou Traoré, vendeur de bœuf au garbal de Niamana : « Nous sommes vraiment confrontés à ce problème d’insécurité »
Je fais ce travail, il y une trentaine d’années, donc après avoir passé plusieurs années, on ne peut pas imaginer que tu peux être privé de tes animaux à cause des bandits sur les routes. Nous sommes vraiment confrontés à ce problème, donc le mieux c’est d’inviter les autorités du pays à prendre leurs responsabilités afin de sécuriser les personnes et leurs biens.
Amadou Diallo, vendeur au garbal de Niamana : « les autorités ont montré leur limite »
Je pense que l’Etat doit jouer son rôle pour la sécurité des populations vulnérables dans leur métier. Mais pour moi, les autorités ont montré leur limite. Nous avons l’impression que l’Etat abandonné plusieurs postes de sécurités à cause des multiples difficultés. Lire la suite sur aumali…
Moussa M. Dembélé, stagiaire
Source: l’indicateur du renouveau