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Harouna Boubacar Maïga, président de la fédération malienne de basket-ball : “La valorisation des compétitions nationales, des primes et des acteurs de la discipline seront les nouveaux socles du basket-ball malien”

Dans cet entretien exclusif, le président de la Fédération malienne de basket-ball (FMBB), Harouna Boubacar Maïga, parle de son bilan de six mois à la tête de la FMBB, se dit satisfait de l’organisation des compétitions nationales de la saison écoulée et dévoile les améliorations qu’il compte apporter pour la saison prochaine et les efforts à fournir par la Fédération afin de motiver davantage les jeunes champions qui se plaignent aujourd’hui de leur traitement par les autorités sportives.

Aujourd’hui-Mali : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Harouna B. Maïga : Je suis Maïga Harouna Boubacar, président de la Fédération malienne de basket-ball. Dans la vie quotidienne, je suis banquier de profession et je travaille présentement à la Banque malienne solidarité (BMS-SA) en qualité de conseiller du directeur général.

Il y a environ six mois vous avez été élu à la tête de la Fédération malienne de basket-ball. Comment se passe le travail avec votre équipe depuis votre installation ?

Je voudrais profiter de l’occasion que vous me donnez pour exprimer mes vifs remerciements à tous les membres de l’équipe du bureau fédéral pour l’ardeur qu’ils mettent dans l’accomplissement des différentes tâches qui leur ont été assignées pour la saison 2017-2018. Certes, une bonne partie de l’équipe était déjà en place avec le bureau sortant, mais les nouveaux arrivants se sont rapidement intégrés, facilitant ainsi le travail. Je dois vous exprimer ma satisfaction par rapport au travail accompli par les membres du bureau fédéral pour le développement du basket-ball malien.

Après quelques mois à la tête de la Fédération, de quel bilan votre équipe peut-elle se prévaloir ?

Je dirais que depuis notre accession à la tête de la Fédération malienne de basket-ball, le Mali a pu remporter quelques trophées qui sont, entre autres, les médailles d’or lors des Jeux africains de la jeunesse en Algérie de la catégorie juniors filles et garçons en 3 contre 3.  Ensuite, l’équipe nationale fille junior a pu conserver son trophée lors de l’Afro basket U18 filles à Maputo au Mozambique.

Au niveau des garçons, les U18 garçons ont remporté pour la première fois de l’histoire leur premier titre continental. En plus de cela, plus précisément en début septembre 2018, l’équipe nationale filles U18 a remporté le tournoi international Salamatou Maïga 3 contre 3 à Bamako.

Au niveau international, l’équipe nationale filles des moins de 17 ans a pu occuper la dixième place lors de la Coupe du monde de leur catégorie en Biélorussie en 2017, chose qui est une première pour une équipe africaine.

Il en est de même pour les garçons de moins de 17 ans qui ont également battu le record en occupant la douzième place sur 16 équipes lors de la Coupe du monde de leur catégorie en Argentine en 2017. C’est aussi une première pour une équipe africaine d’occuper cette place. Il faut également rappeler que nos deux équipes, juniors filles et garçons, ont obtenu leurs tickets pour la phase finale de la Coupe du monde qui aura respectivement lieu en Grèce et en Thaïlande.

Au niveau de l’équipe nationale senior, nos joueurs ont pu se qualifier pour l’édition prochaine de l’Afrobasket. En plus, ils ont pu se hisser parmi les douze meilleures équipes d’Afrique, ce qui leur donne droit à participer au tournoi qualificatif pour la Coupe du monde, Chine 2019. Vous constatez par vous-même le bilan qui est le nôtre en six mois de travail à la tête de la Fédération malienne de basket-ball. Il est jugé très élogieux par tous les observateurs.

Vous venez d’organiser votre premier championnat et votre première édition de la Coupe du Mali. Etes-vous satisfait du déroulement de ces deux événements ?

Je suis très satisfait du bon déroulement de ces deux compétitions, surtout du niveau technique qui était élevé. Nous avons aussi constaté que cela fait longtemps que les équipes ne disputent pas la phase Play-off du championnat national jusqu’à la dernière journée, mais cette année, elle s’est jouée jusqu’à l’ultime journée, ce qui montre que les équipes étaient à la hauteur de l’événement.

Quelles sont les améliorations prévues pour ces deux compétitions ?

Avec mes techniciens, nous sommes dans la lancée de rehausser le niveau du basket-ball malien. Et qui parle de rehausser le niveau, pense à la valorisation de ces différentes compétitions. La valorisation de ces compétitions elle-même passe d’abord par le renforcement des capacités des acteurs, mais aussi par l’amélioration du côté financier. Nous comptons consulter nos partenaires pour qu’on puise davantage récompenser les équipes. En plus de la somme d’un million de F CFA et les deux jeux de maillots que la Fédération donne aux 16 équipes participantes au championnat national, nous voulons améliorer cette situation en augmentant la prime qu’on octroie au champion et au vice-champion. Avec le nouveau schéma sur lequel nous réfléchissons, on veut désormais primer les trois premiers du championnat national.

C’est pour cela qu’à partir de la saison prochaine, nous allons faire un Play-off à quatre. C’est-à-dire que les quatre premières équipes de la première phase du championnat se qualifieront d’office pour le Play-off. Le quatrième et le premier du classement vont s’affronter et le deuxième et le troisième vont aussi s’affronter pour dégager les deux finalistes.

Et les deux perdants vont s’affronter encore et le vainqueur de cette rencontre va occuper la troisième place du championnat. Pour ce qui est de la Coupe du Mali, c’est vrai que c’est une coupe de l’Etat, c’est-à-dire que c’est l’Etat qui prime le détenteur de la Coupe du Mali, mais n’empêche que nous puissions intervenir auprès des autorités afin de revaloriser la Coupe du Mali.

Les juniors garçons viennent de remporter leur première Coupe d’Afrique de l’histoire. Quelle appréciation en faites-vous ?

Je dirais que c’est dans la continuité que nous avons pu remporter ce trophée avec la manière. Si vous avez constaté, 40 % de cette équipe était des jeunes de l’équipe nationale cadette qui a récemment remporté la Coupe d’Afrique U17. En analysant tout cela, vous voyez automatiquement les efforts de nos animateurs de centres de formation des jeunes. Il est important de remercier les efforts de ces animateurs de centres dans la formation des jeunes. Tous les résultats que le Mali a réalisés ces dernières années sont les fruits de leur travail.

Franchement, au Mali, le niveau est bon du côté de la formation des jeunes ; maintenant il faut un suivi afin que nos équipes seniors puissent bénéficier davantage du fruit de de cette formation.

De façon générale, comment jugez-vous l’état actuel du basket-ball malien ?

Je dirais que l’état actuel du basket-ball malien se porte bien, mais on peut mieux faire encore.

Quand vous regardez sur le plan continental, le Mali est détenteur de quatre trophées catégoriels, notamment en catégories cadette filles et garçons et junior filles et garçons et toutes ces équipes sont qualifiées pour la Coupe du monde de leur catégorie. Maintenant, ce qui reste à faire, c’est de créer une passerelle pour que les équipes nationales seniors puissent en bénéficier. Pour que cela puisse être un acquis, le secrétariat général et la direction technique de la Fédération malienne de basket-ball sont en train de renforcer le staff technique de chaque équipe nationale, en les dotant d’un entraîneur supplémentaire.

Nous avons aussi profité de cela pour faire de la promotion féminine, c’est-à-dire que nous avons doté toutes les équipes féminines d’un entraîneur dame comme membre du staff technique.

Que comptez-vous faire pour consolider les acquis et rehausser davantage l’image du basket-ball malien ?

Pour consolider les acquis, nous allons continuer la formation des acteurs du basket-ball. Déjà en décembre, nous envisageons d’organiser une formation des entraîneurs destinée aux anciens internationaux. Nous allons leur ouvrir une fenêtre pour qu’ils viennent se former et avoir de diplôme d’entraîneur. En plus, nous allons organiser à l’entame du championnat une clinique de coaching au cours de laquelle tous les entraîneurs de première division prendront part afin d’échanger leurs expériences.

Ils seront également assistés par un coach international, ainsi que nos instructeurs nationaux. Cette clinique de coaching a pour objectif de renforcer davantage la capacité des entraîneurs de la première division. Nous n’allons pas oublier les autres acteurs, à savoir les arbitres, les médecins, les secrétaires généraux et les journalistes.

Des séances de formation seront également organisées pour eux afin de renforcer leurs capacités, mais surtout de les amener à s’adapter aux nouveaux règlements du basket-ball.

Selon certaines informations, les joueurs de basket-ball au Mali se plaignent de leur traitement. Plus précisément, après avoir remporté des trophées, ils ne gagnent rien en retour de la part de la Fédération, encore moins de l’Etat. Que répondez-vous à ces allégations ?

Nous devons reconnaitre que le basket-ball est aujourd’hui la discipline sportive qui rapporte le plus de trophées à notre pays. Les plus hautes autorités du pays en ont conscience. C’est l’occasion pour moi de leur renouveler mes sentiments de reconnaissance pour leur appui sans faille. Nous avons la chance d’avoir comme ministre de tutelle, mon prédécesseur à la tête de la FMBB et il ne ménage aucun effort pour répondre à nos doléances, dans la limite des moyens disponibles.

S’agissant de la plainte que vous évoquez, c’est un cri de cœur à mon endroit. C’est vrai que nous avons hérité de cette situation, mais nous essayons de tout entreprendre afin de trouver une solution favorable à tous. Le ministre des Sports est conscient de la situation, mais il faut aussi que les jeunes comprennent que les textes actuels du département des Sports disposent que les jeunes des moins de 18 ans n’ont pas droit à des primes. Rien n’est clair là-dessus. Les primes attribuées restent à l’appréciation du ministre. Comme je le disais plus haut, maintenant, nous avons la chance d’avoir un ministre qui a été au cœur de Fédération et qui a vécu la même situation, nous trouverons une issue favorable.

Tout le monde reconnait que ces jeunes se donnent beaucoup pour le pays, et donc qu’il est important de les motiver. En ce qui concerne la Fédération, après les premiers gestes faits aux joueurs, nous essayons, avec nos partenaires d’établir une prime spéciale pour les jeunes champions. Nous sommes encore en négociation avec le département des Sports afin de les motiver plus. Vous savez, c’est seulement en les motivant qu’ils pourront se surpasser et notre basket-ball pourra avancer encore plus.

Votre mot de la fin ?

C’est un appel à l’endroit de tous les acteurs du basket-ball malien de faire l’union sacrée autour de notre discipline. Bientôt, nous allons lancer l’ouverture officielle de la saison 2018-2019 et nous comptons sur tous les acteurs pour que cette saison puisse être une grande réussite. Déjà, nous sommes en train de préparer les nouveaux règlements des différentes compétitions de la saison 2018-2019 et tous les acteurs se rendront compte que beaucoup d’efforts sont fournis par rapport à la valorisation des différentes compétitions.

Je voudrais une fois encore réitérer mes remerciements et un appel aux autorités pour un appui encore plus soutenu à notre basket-ball pour plus de victoires.

Réalisé par Mahamadou Traoré

 Aujourd’hui-Mali

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