Les pèlerins de la filière gouvernementale, réunis en coalition, dénoncent les traitements dont ils ont été les victimes de la part de la commission d’organisation.
A la faveur d’une conférence de presse animée hier jeudi, les pèlerins de la filière gouvernementale ont dénoncé les conditions d’organisation du hadj cette année. Moussa Ben Déka Diabaté et ses compagnons qui ont effectué le pèlerinage ont partagé avec la presse leur vécu à travers des images inédites.
La coordination des pèlerins maliens filière gouvernementale édition 2014 fait cas des difficultés qui ont été constatées avant même le départ à Bamako. Car, convoqués à 5 h du matin à la Maison du Hadj, les pèlerins n’ont pu quitter les lieux qu’à 11 h. Arrivés à La Mecque, le premier groupe de 500 personnes a été accueilli qu’une seule personne. Pis, les pèlerins ont occupé les chambres de 4 à 5 personnes.
Au regard des difficultés qui s’accumulaient, les pèlerins se sont organisés et chaque chambre a délégué une personne pour rencontrer le délégué adjoint Thierno Hady Thiam. Comme toute réponse, ce dernier a dit pouvoir ne rien faire. Finalement, c’est le président de la commission qui a été rencontré par les pèlerins.
Pour se sauver, il précisera que ce sont les services du ministère de l’Administration territoriale qui avaient signé les contrats de l’organisation et que le ministre du Culte qu’il représente n’a aucun pouvoir pour résoudre leurs problèmes.
Ayant compris que la situation débordait, les envoyés du ministre des Affaires religieuses et du Culte ont mis des jeunes musulmans à contribution pour faire un lavage de cerveau d’abord aux femmes. Cela a échoué parce que la coalition des pèlerins de la filière gouvernementale a mis fin à cette manœuvre.
« Dans les chambres, on n’a jamais changé les draps, les matelas et on n’a jamais nettoyé les toilettes. 70 % des vieilles ont arrêté de partir à la prière, la distance et la température étaient hostiles. Pour 1000 pèlerins, il n’y avait que deux cars », a déclaré Ben Déka. « Thiam dans sa diarrhée verbale nous a traité des soulards et de délinquants sexuels », a-t-il lancé.
Plus grave, le promoteur a exigé aux pèlerins de vider l’hôtel, car, dira-t-il, le contrat qui le lie à l’Etat est arrivé à terme alors que les 40 prières n‘étaient pas faites.
Autre impair, l’avion qui était prévu à 7 h était resté jusqu’à 10 h mais sans un interlocuteur malien, l’appareil a finalement été mis à l’écart par les autorités aéroportuaires saoudiennes. « Pendant un mois, les pèlerins ont mangés et bu à leurs frais », ont dénoncé les pèlerins. « Je ne recommande à aucune personne de voyager dans la filière gouvernementale. Que le ministère du Culte s’explique », a déclaré Modibo Camara.
Les pèlerins regrettent que malgré qu’ils aient déboursé 2 740 000 (dont 50 000 F pour le prix du mouton), ils n’ont rien vu. Constat frappant, le pèlerinage malien coûte cher et le service n’est pas rendu.
La finalité recherchée par les pèlerins est de produire un document avec des propositions qui seront envoyées au président de la République.
A. M. C.