Le guichet unique de la douane a été ouvert, dit on, pour faciliter les affaires, encourager l’entreprenariat et le commerce, favoriser les rentrées d’argent dans les caisses de l’Etat. Cependant, certains transitaires commencent à désespérer de cette structure qui, si elle continue de la sorte ne répondra plus à ses obligations de service public, cela par la faute de certains agents avides de pot-de-vin.
Un transitaire qui nous a rendu visite relate son calvaire en ces termes : « le guichet unique ressemble aujourd’hui à un marché. Dès l’entrée, on remarque un petit attroupement devant le bureau situé sous la véranda. En face, un autre petit monde formé de jeunes messieurs et dames. On comprend qu’il s’agit de transitaires venus régler les frais administratifs. Le visiteur non habitué des lieux s’oriente difficilement dans ce dédale » affirme notre source.
Selon lui, dédouaner un véhicule au Mali ressemble à un parcours de combattant.
« Même, ayant payé tous les frais exigés, le propriétaire doit encore attendre deux mois ou plus pour pouvoir entrer en possession de sa carte grise dont l’obtention relève d’un autre parcours du combattant avec tous les dessous de table réclamés à travers la rétention des documents, oublions la plaque minéralogique qui, a son propre chemin de croix, toujours assujetti aux pots de vin » regrette notre interlocuteur qui a requis l’anonymat. Avant de déplorer de que certains agents de cette boite dont un nommé » Diaby « , se croit tout permis au niveau de cette boite.
«Ce fameux Diaby arrive tardivement au bureau. Une fois sur place, il ressort pour prendre son petit déjeuner, change sa tenue. Puis il entre et ressort d’un autre bureau avant de continuer à tourner dans la cour. Pendant ce temps, les usagers attendent, incapables d’aller vaquer à leurs occupations. C’est vers 10h ou plus qu’il daigne se mettre à la tâche » regrette t-il. Une fois l’étape de » Diaby » passée, il y a encore à prendre son mal en patience et ravaler son amour propre, oublier les droits de l’usager et toutes les bonnes litanies à propos de la facilitation des procédures pour faire face au bureau qui donne l’ordre d’entrée de la marchandise.
«Là aussi, c’est la même condescendance envers les transitaires. Pendant ce temps, aux différentes frontières, piaffent d’impatience tous ceux qui assurent les échanges entre notre pays et les pays côtiers. Ils attendent dans la nature quel que soit le temps qu’il faut. Ils attendent, suspendus aux caprices des gabelous. Tout cela pour s’acquitter dûment des frais dont l’Etat a besoin pour payer ces mêmes fonctionnaires véreux et d’autres travailleurs. Comment comprendre un tel comportement à l’heure où on parle de reforme de l’administration ? Si de tels agents foisonnent dans les services publics, comment espérer un changement dans ce pays ? »
C’est pourquoi, les transitaires se demandent si le premier responsable de ce service est au parfum de toutes ces manigances et du laisser aller au niveau de sa structure.
En tout cas ces transitaires ont été formels : » Les efforts devraient continuer à tous les niveaux et partout dans l’administration. Le renouveau de l’action publique ne saurait être palpable tant qu’il y aura des agents qui croient que l’autorité dont ils disposent est un moyen d’assujettissement, de répression ou de gains uniquement aux dépens de leurs concitoyens. Pire, des agents peu soucieux compromettent l’action et l’image du gouvernement qui tente de marquer la rupture. De tels individus ne méritent pas de servir là où ils sont « .
Kassoum THERA