Le premier tour des législatives 2020 a permis à de nombreux candidats de connaître leurs amis, mais également ceux-là qui entretiennent des complots pour leur mort politique.
L’ADEMA étant maitre du jeu des années durant, le parti des abeilles vient d’avoir un successeur légitime : Le RPM. De sources concordantes affirment avec certitude que des cadres du parti au pouvoir œuvrent par tous les moyens pour abattre Timbiné en commune V et Tangara à Sikasso.
Les deux cibles ne sont pas de petits calibres dans leur formation politique. Moussa Timbiné, député sortant, est le président de la jeunesse du bureau politique national du Rassemblement pour le Mali (RPM) ; il est Secrétaire général de la section dudit parti en commune V du district et premier vice-président de l’Assemblée nationale sortante.
Quant à Mamadou Tangara alias le Cobra noir, il est politiquement incontournable dans le cercle de Sikasso. Ancien maire de la ville du Mamelon, il est l’actuel Secrétaire général adjoint de la section RPM de Sikasso.
Un fait inédit et difficilement explicable
Dans ce monde ci -bas, il nous est toujours enseigné que chaque jour apporte son lot de nouvelles. Cet état de fait se manifeste avec acquitté de nos jours au sein de la formation politique de l’actuel président de la République, IBK.
Comme expliqué plus haut, les coups bas entre cadres militants du parti pour des raisons connues d’elles-mêmes mettent en mal le parti et le conduit directement vers l’asphyxie totale.
Ce coup de tonnerre qui ne saurait se reposer sur aucune explication rationnelle se voit en commune V du district de Bamako où l’un des hommes forts du parti, en la personne de Moussa Timbiné, est la cible principale du parti. Candidat à sa propre succession à la députation, il ne bénéficie d’aucun soutien du parti. Pour preuve, lui et l’actuel maire de la commune V se regardent en chiens de faïence. Secrétaire général sortant de la section de ladite commune, ce dernier clame haut et fort qu’il est contre la liste RPM et qu’il combattra Timbiné jusqu’à son dernier souffle. La certitude est donnée par une coalition d’indépendants qui s’est hissé troisième lors du premier tour en commune V. Le maire, Amadou Ouattara est le parrain de cette coalition. Et pour le second tour, le choix est vite fait. Lui et ses hommes donneront des consignes de vote pour la liste ADEMA et compagnons.
A Sikasso, le même constat se dégage. Tangara ne s’entend pas du tout avec l’actuel secrétaire général de la section, Ousmane Koné, ancien ministre de la Santé. Il a aussi des problèmes avec des députés sortants du parti. Lors de la campagne du 1er tour, ceux-ci ont ouvertement soutenu l’alliance ADEMA contre celle composée du RPM, la CODEM et l’URD. Selon des indiscrétions, les fonds mis à la disposition de la section RPM de Sikasso par le BPN dudit parti ont été utilisés pour battre campagne contre les candidats du parti. Il se dit que c’est le secrétaire général, Ousmane Koné qui serait à la base. Au lieu de donner les fonds aux candidats, il aurait mis l’argent directement à la disposition de certains secrétaires généraux des sous-sections qui seraient acquises à sa cause. Cette pratique abominable qui contribue à assassiner le parti serait aussi entretenue par des députés sortants et le puissant opérateur économique Blo Diawara de Sikasso, un inconditionnel du RPM qui combat le parti à visage découvert au profit de l’ADEMA.
Qu’est-ce qui explique ce comportement à Sikasso ? Il nous est de tout le temps revenu que l’arrivée de Tangara au sein du RPM n’a pas été du tout digéré par certains caciques du parti qui voyaient en lui une menace, une mauvaise graine à écraser. L’on se rappelle que la bataille pour son positionnement fut très rude. Peu après cela, ses propres camarades politiques de l’Adema, son parti de départ, et le RPM, sa famille d’accueil, ont tout mis en œuvre pour l’abattre. C’est ainsi qu’il va passer plusieurs mois à la prison centrale de Bamako. Très discret après sa sortie de prison, il est parvenu à se positionner pour ces législatives et c’est la section elle-même qui l’a désigné dans la plus grande transparence, dans la règle de l’art, pourrait-on le dire.
Ce qui amène à déduire que les allégations ventilées ici et là selon lesquelles la bataille de Sikasso c’est entre le Président de la CODEM, Poulo, et l’opérateur économique, Blo Diawara est fausse. Les faits sont têtus. C’est une guerre entre clans du RPM.
Un autre fait très pertinent. La campagne du premier tour, c’est presque Poulo, le parrain de l’alliance, qui a mouillé le maillot seulement pour Sikasso alors que son parti a des candidats partout. En tant que premier responsable du parti, il se doit d’être à équidistance de tous les candidats, mais tel n’a pas été le cas. Il s’est beaucoup investi pour Sikasso et l’alliance est arrivée deuxième au 1er tour.
Aujourd’hui, compte tenu du positionnement clair du RPM qui est de détruire sa propre famille à Sikasso, est-ce qu’il est nécessaire encore que Poulo continue à se battre ? Pas évident ! C’est pourquoi dans les coulisses, il se murmure qu’il a décidé de baisser les bras, en tout cas, tant que le RPM qui a trois candidats et la CODEM deux sur la liste ne clarifie pas sa position. Poulo aurait même exigé comme condition de sa présence auprès des candidats à Sikasso pour le second tour la présence aussi d’une forte délégation du RPM et qui se battra avec sincérité.
Ce mauvais comportement des ainés, fils du parti est déplorable il est inconcevable de voir un enfant être l’assassin ou le bourreau de sa propre mère. Pour le RPM, c’est le constat amer qui se passe sous le silence coupable de tous les membres du bureau politique national y compris le président de la République, président d’honneur du parti.
Boubacar Yalkoué
Source : LE PAYS