Dans son adresse à l’opinion nationale et internationale lors de la journée commémorative de l’an 58 du Mali, en présence de nombreux Chefs d’Etat africains et autres personnalités étrangères, Ibrahim Boubacar Kéita n’a pas hésité de mettre le projecteur sur la politique déstabilisatrice de ceux qui, par une guerre d’intérêts géostratégiques sans merci, ont mis en lambeaux le régime de Tripoli. Ce qui a conduit à l’assassinat du guide libyen, Muhammad Kadhafi, et ouvert les portes de l’islamo-terrorisme au Mali : une œuvre savamment inspirée, préparée, enclenchée par la France et soutenue par des alliés impérialistes.
« Nos pays sont en guerre contre le terrorisme parce qu’une grande nation à nos portes, a été déstabilisée. », dira, Ibrahim Boubacar Kéita en référence à la Libye dont l’effondrement politique et militaire avait fini par imposer une invasion terroriste au Mali en 2012. Et le premier responsable de cet embrasement n’est manifestement autre pays que la France de Nicolas Sarkozy, le même étant également à l’origine de la rébellion de Kidal suite à un accord scellé avec les indépendantistes touarègues et dont l’Elysée n’a jusque-là jamais démenti. Et depuis, ces séparatistes sans aucun projet sérieux et dont la filouterie est sans égal, n’ont plus jamais cessé d’imposer leurs « lois » à L’Etat du Mali avec, bien évidemment, le soutien indéfectible de la France.
Par ailleurs, la France qui, avec la bénédiction d’alliés américains, européens, saoudiens et même africains, avait imposé la force des armes au guide libyen qu’elle accusait de « tyran », se retrouve, elle-même, face à une situation d’insécurité qui ne l’épargne point, à en croire, l’accroissement continu du sentiment anti-français et les récentes frappes jihadistes opérées sur le sol français. Ces pays étrangers dits « partenaires du Mali », après nous avoir plongés dans l’abîme de l’insécurité, se sont hypocritement invités sur le terrain pour nous marchander la « sécurité ». Cela, en feignant d’oublier qu’eux-mêmes n’en demeurent pas moins des cibles potentielles de la violence terroriste.
C’est pourquoi, IBK qui se dit « triste lorsque certains de nos partenaires et amis donnent l’impression de vouloir nous marchander leur soutien », avertira clairement ceux-là en ces termes : « Si la digue que nous constituons, cède, nul ne peut prédire les conséquences sur une partie du Nord, de l’Occident.» En revanche, Kéita rassure que, bien que le Mali soit une « victime collatérale » de cette guerre de domination étrangère imposée à la Libye, avec, en tête, la France, « les maliens savent être dignes et debout dans le malheur et n’éprouvent nullement le besoin de se plaindre et se morfondre » même si cela doit les contraindre à faire des « choix déchirants », notamment, « financer d’incessants efforts de guerre contre un ennemi aussi cruel qu’invisible, d’autant plus cruel qu’il est, parfois, tapis dans l’ombre, dans nos chaumières.»
Source: La Sirène