L’invasion russe en Ukraine entraîne toute une série de réactions en chaîne dans le monde entier et rebat de nombreuses cartes diplomatiques.
C’est un peu comme un cancer qui aurait des métastases un peu partout sur la planète. Cette guerre en Ukraine est en train d’avoir des répercussions, même dans des pays qui semblent très éloignés du conflit. Jeudi 17 mars, le Mali a ordonné la suspension de la diffusion de la radio RFI et de la chaîne France 24, en raison selon les autorités du pays, de la diffusion par ces deux médias de “fausses allégations” d’exactions commises par l’armée malienne et par la milice privée russe Wagner. Cette décision n’a pas de précédent au Mali, et vient rappeler que la France n’a plus sa place dans le pays.
Si le pouvoir malien se permet cette censure de deux médias francophones, c’est aussi pour aller dans le sens de son nouvel allié et protecteur russe : c’est parce qu’il sait qu’il a le soutien de Vladimir Poutine. La junte au pouvoir à Bamako a donc décidé d’utiliser les mêmes méthodes : Poutine interdit les médias qui le dérangent, le président malien fait de même.
Iran, Corée du Nord, Venezuela… D’autres dossiers font les frais de la guerre
On était tout proche d’un accord sur le nucléaire iranien. Il s’agit de sauver le fameux pacte de 2015, destiné à empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique. Il ne manquait que la signature russe pour faire avancer les choses. Or tout s’est arrêté la semaine dernière. En cause, les garanties réclamées par la Russie pour que les sanctions la visant en raison de la guerre en Ukraine ne concernent pas sa coopération avec Téhéran.
En pleine crise ukrainienne, la Russie a dit comprendre cette semaine la décision de la Corée du Nord de reprendre ses tirs de missile à un rythme régulier. Un soutien inédit de la Russie à la Corée du Nord, alliée de la Chine. Habituellement, on est plutôt dans la condamnation ou le silence.
Au Venezuela, on voit dans la guerre en Ukraine et dans la crise pétrolière qui en découle l’occasion de revendre du pétrole aux Etats-Unis. Deux faits sont passés un peu inaperçus : le premier c’est la libération par le Venezuela de deux Américains qui étaient détenus dans le pays, le second c’est cette intervention de la porte-parole de la Maison Blanche qui dû s’exprimer sur le sujet en déclarant qu’il n’y avait “pas de discussions actives actuellement” entre les deux pays.
Alliances inédites
On le voit, cette guerre en Ukraine oblige tout le monde à se repositionner sur l’échiquier mondial, avec des surprises et des alliances inédites. Il serait hypocrite de ne pas le voir et de ne pas en tenir compte : le monde se redécoupe et se recompose, obligeant chacun à choisir son camp.
francetvinfo