Le Mali a opté pour une approche basée sur les compétences pour former des sages-femmes de qualité. Ce métier requiert une résistance physique et morale à toute épreuve.
La formation des sages-femmes est assurée au Mali par l’Institut national de formation en sciences de la santé (INFSS), basé à Bamako, avec des annexes à Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti. Des écoles privées offrent également des cursus dans le métier de sage-femme. Les programmes proposés allient formation théorique et stage pratique.
La politique nationale en vigueur, en matière de formation des sages-femmes, exige un niveau bac+3. Le pays a adopté, en 2012, un curriculum d’éducation des sages-femmes basé sur les compétences, comme recommandé par l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS). Il a été révisé en 2014.
La qualité de la formation des sages-femmes est capitale pour la santé du pays. Avant, seules les titulaires du baccalauréat scientifique avaient accès à la formation. Aujourd’hui, tous les diplômes du baccalauréat ont accès au concours d’entrée à l’INFSS. Avec la libéralisation du secteur de l’enseignement, des écoles privées proposent également des formations dans le métier de sage-femme, intégrant le système « licence master doctorat » (LMD).
S’adapter aux réalités du terrain
Pour une formation de qualité, l’INFSS a opté pour un effectif de 20 étudiantes par classe, explique Fafa Traoré, sage-femme et chargée de formation au sein de l’Institut.
En plus des cours sur l’exercice de la profession de sage-femme, d’autres matières sont enseignées pour permettre aux étudiants de pouvoir mieux suivre leurs patientes : la plaidoirie, la communication sur le changement de comportement, la gestion de catastrophe et l’informatique. « Chez nous, tu es sage-femme depuis la première année. Il n’y a pas de tronc commun avec d’autres formations. Les étudiantes commencent le stage pratique en soins infirmiers. C’est un stage urbain. En plus, un stage rural de fin d’études est au programme », ajoute l’enseignante.
Le stage rural, qui dure 45 jours, vise à renforcer les capacités des étudiants et leur permettre de s’adapter aux réalités du terrain, selon Fafa Traoré. Le dépôt du rapport de stage pratique et la validation à100% de l’épreuve de synthèse écrite et pratique au sixième semestre permettent l’obtention du diplôme de licence.
« Resistance physique et morale »
Le métier de sage-femme consiste à assurer la surveillance, le suivi et les soins durant la grossesse, l’accouchement ainsi que la période postnatale (jusqu’à 6 semaines) pour la mère et le nouveau-né.
Cependant, certaines qualités spécifiques sont nécessaires pour le bon exercice du métier : « Il faut avoir un sens relationnel et de soutien pour accompagner les futurs et nouveaux parents. Il faut aussi de bonnes connaissances théoriques et pratiques. Et cela passe par une bonne formation. Personnellement, depuis la première année, j’emmène mes étudiantes sur le terrain pour leur montrer que le métier nécessite une résistance physique et morale à toute épreuve », conclut la chargée de cours.
Source: benbere