Le Gouvernement du Mali, en plus du mouvement contestataire qui paralyse le pays depuis près de deux mois , doit faire face à la colère des syndicats. Au-delà des enseignants qui ont arrêté toutes les activités pédagogiques hier pour faute d’application de l’article 39 de leur statut particulier, des policiers en colère contre la suspension « injustifiée » des agents par le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, les administrateurs civils viennent d’entrer dans la danse. Ils dénoncent le mépris de l’État envers eux et projettent une grève de 15 jours en fin de ce mois.
Selon Ousmane Christian Diarra, le corps des administrateurs civils se plaint d’être le corps le plus touché par l’insécurité après les forces armées et de sécurité. Mais, dit-il, les représentants de l’État travaillent dans des conditions précaires pendant que les demandes d’autres sont résolus à des coûts de milliards.
Ce que demandent les administrateurs civils
Les syndicats des administrateurs civils demandent, selon M. Diarra, l’application immédiate des points d’accord des différents procès-verbaux des 24 mai 2018, 27 juin 2018, 4 juillet 2018, 8 février 2019 et 26 mai 2020, notamment en ce qui concerne : l’octroi de primes et indemnités aux Administrateurs civils et aux Membres du Corps préfectoral ; la sécurisation de tous les Représentants de l’État. Selon le syndicaliste, si l’État ne résous pas toutes ces doléances citées plus haut, les syndicats observeront une grève de 15 jours. « En cas de non satisfaction intégrale de ces doléances, au plus tard le mardi 18 août 2020, nous nous réservons le droit de : nous abstenir de communiquer toute information / situation à la hiérarchie avant l’effectivité du mot d’ordre de grève ; déposer un préavis de grève de 360 heures renouvelable pour la mémoire », ont-ils indiqué dans le communiqué.
Joint par nos soins hier, lundi 17 août 2020, le secrétaire général du Syndicat autonome des administrateurs civils nous a fait savoir qu’aucune de leurs doléances n’a été résolue. « Nous allons donc déposer notre préavis de grève de 360 jours demain, mardi. Ladite grève commencera le 31 août pour prendre fin le 18 septembre », nous a confié Ousmane Christian Diarra qui a précisé : « Au lieu de deux syndicats comme avant, nous sommes maintenant quatre syndicats qui sont le SYNAC, le SYLMAT, le SYNTRACT et le CS-ADR ».
Rappelons que les syndicats des administrateurs civils ont rappelé, il y a quelques mois, leurs militants exposés à l’insécurité de rejoindre les grandes villes.
Boureima Guindo
Source: Le Pays